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La rencontre de deux destins parallèles à New York

Écrit par Genevieve Belmaker, Epoch Times
25.05.2014
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  • Mme Shiping Lu lors du défilé du Falun Dafa à Manhattan le 14 mai 2014. Elle pratique le Falun Dafa depuis 1995 et a été détenue cinq fois par le régime chinois pour ses convictions. (Samira Bouaou/Epoch Times)

NEW YORK – Parfois, dans les rêves de Shiping Lu, la police la poursuit encore. Cette pratiquante de Falun Dafa, âgée de 47 ans et originaire de la ville de Harbin, vit aujourd’hui en Finlande avec son mari. Elle s’est rendue à New York vers le 13 mai pour se joindre aux 8.000 pratiquants du monde entier pour assister à une conférence et d’autres activités consacrées à cette pratique spirituelle remarquable, ainsi que pour rappeler la persécution en Chine et rendre hommage à ceux qui sont toujours victimes de cette terrible répression.

Chaque pratiquant a sa propre histoire. Avant d’obtenir l’asile en Europe en 2007, la vie paisible de Mme Lu s’était transformée en une série d’événements tumultueux et tragiques.

Elle pratique le Falun Dafa depuis l’âge de 28 ans, après avoir découvert les livres de la pratique au domicile de sa mère en 1995.

«J’ai ouvert le livre et j’ai lu que les gens peuvent être sauvés, j’ai lu le mot ‘salut’,» s’est-elle souvenue.

Ce mot a transformé sa vie, lui apportant la joie et la force de faire face aux situations les plus périlleuses.

Le Falun Dafa, aussi connu sous le nom de Falun Gong, est une forme de pratique de méditation et de cultivation du corps et de l’esprit qui a été transmise de maître à disciple pendant des siècles. Le Maître Li Hongzhi l’a rendue publique en 1992. Cette pratique inclut cinq exercices et un enseignement basé sur les principes universels d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Elle est enseignée gratuitement dans plus que 140 pays.

Pour Shiping Lu, qui était une excellente agente commerciale travaillant pour le Groupe pharmaceutique d’Harbin appartenant à l’état, le Falun Dafa a été comme une lumière au bout du tunnel.

«J’étais très contente de mon revenu, mais j’ai ressenti le besoin de spiritualité,» a confié Mme Lu. Tout comme plusieurs membres de sa famille, elle a commencé à pratiquer les exercices méditatifs du Falun Dafa et à lire le livre chaque jour. Elle a parlé à tous ses collègues et amis des bienfaits physiques et psychiques de cette pratique. Elle faisait chaque jour les exercices dans un parc avec une centaine d’autres pratiquants.

Au milieu des années 1990, le Falun Dafa s’est fait rapidement connaître par le bouche-à-oreille. Comme Mme Lu, des millions et des millions de personnes pratiquaient déjà la méthode et d’autres encore la découvraient chaque jour.

À la fin de la décennie, le Parti communiste chinois (PCC), qui au début avait soutenu le Falun Dafa, a commencé à percevoir la popularité du Falun Dafa comme une menace envers son pouvoir.

En 1999, Jiang Zemin, alors dirigeant du PCC, a lancé une violente campagne de persécution des pratiquants du Falun Dafa dans le but d’éradiquer la discipline. Les pratiquants de tout le pays étaient systématiquement arrêtés, détenus, torturés et envoyés dans des centres de lavage de cerveau. Le régime utilisait tous les moyens possibles pour forcer les gens à abandonner leur pratique.

Le calme avant la tempête

Durant les mois précédant le début de la répression, Mme Lu et d’autres pratiquants en Chine ont pressenti «l’arrivée de la tempête».

Mme Lu et les autres pratiquants ont été forcés par la police à faire les exercices en-dehors du parc. Alors qu’ils pratiquaient les exercices dans la cour d’un immeuble locatif, ils ont été arrosés avec des tuyaux à haute pression. Ils se sont alors installés sur le trottoir dans la rue.

Le lancement officiel de la persécution le 20 juillet 1999 a déclenché une vague de violence à travers toute la Chine. Les pratiquants étaient si nombreux à être arrêtés qu’ils devaient être détenus dans des stades. La pratique n’était plus autorisée en public. Selon les estimations officielles, à cette époque 100 millions de Chinois pratiquaient le Falun Dafa.

Mme Lu était parmi les personnes détenues dès les premiers jours. Elle, ainsi que 10.000 autres personnes, avaient été au bureau d’appel de la province pour y exprimer leur inquiétude au sujet de l’arrestation arbitraire des pratiquants. Ils ont été arrêtés sur-le-champ.

C’était la première d’une série de cinq arrestations et détentions avant qu’elle puisse s’évader en Finlande.

  • 15 mai 2014: Shiping Lu devant la Fanfare Terre divine composée de pratiquants de Falun Gong sur Union Square à New York. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Prélèvements forcés d’organes

Après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention illégale, Mme Lu a été gavée de force par un tuyau. Elle a été torturée et constamment harcelée pour la forcer à abandonner sa pratique. Dans un camp de travail, elle a subi divers examens médicaux très rigoureux. Elle s’est rendue compte plus tard que ce n’était pas parce que les autorités s’inquiétaient de sa santé, mais parce qu’ils voulaient établir son groupe sanguin pour leur banque d’organes vivants. Selon les pratiquants du Falun Dafa, les prélèvements forcés d’organes constituent l’une des méthodes utilisées par le régime pour les tuer. Cette pratique horrible et inhumaine continue encore aujourd’hui.

David Matas, avocat canadien des droits de l’homme, et David Kilgour, ancien secrétaire d’État canadien pour la région Asie-Pacifique, ont étudié les allégations sur les prélèvements d’organes en Chine et ont publié deux rapports contenant les preuves qu’ils avaient rassemblées. Après avoir publié leur premier rapport, ils ont beaucoup voyagé pour collecter davantage de preuves renforçant leur première conclusion selon laquelle ces allégations étaient vraies. «Nous sommes persuadés que des organes ont été et sont toujours prélevés à grande échelle sur des pratiquants du Falun Gong non-consentants,» ont-ils conclu dans leur livre Prélèvements meurtriers.

Mme Lu a compris que l’objectif de ses persécuteurs était de la forcer à abandonner le Falun Gong, mais elle n’a pas cédé. Durant les premiers jours de la persécution, un incident lui a donné la force de résister.

Considérant Mme Lu comme une précieuse employée, peu après le 20 juillet, son supérieur lui avait demandé d’écrire une lettre dans laquelle elle dénoncerait le Falun Dafa. Elle a été laissée seule dans une pièce avec une feuille de papier et une dizaine de stylos avec l’ordre d’écrire une lettre disant qu’elle s’engageait à abandonner la pratique du Falun Gong.

Mme Lu a d’abord pensé à écrire quelque chose d’ironique. Mais à ce moment- là, quelque chose s’est produit qui, sur le moment, lui a paru miraculeux. Le premier stylo qu’elle a pris n’écrivait pas. Le deuxième non plus. Il semblait ne pas y avoir d’encre dans aucun des stylos. À ce moment-là, elle a pris une autre décision qui transformera sa vie: défendre fermement et résolument cette pratique qui l’avait sauvée.

«J’ai décidé d’écrire à quel point le Falun Gong est bon,» a-t-elle raconté. Après qu’elle ait prix cette décision, tous les stylos ont commencé à écrire.

Défendre la vérité

Depuis ce jour, Mme Lu continue de défendre sa conviction. Au fil des années, près de 20 membres de sa famille ont commencé à pratiquer le Falun Gong, dont ses parents et trois frères et sœurs. Dès les premiers jours de la persécution en Chine, sa famille a utilisé tous les moyens possibles pour avertir les Chinois que la propagande contre le Falun Dafa n’était que des mensonges évidents et malveillants.

Chaque fois que Mme Lu se retrouvait au centre de détention, elle était violemment battue et menacée de persécution encore plus féroce. Elle a fini par perdre son emploi.

«Ils voulaient m’envoyer dans un camp de travaux forcés», s’est-elle souvenue.

Mme Lu a finalement rejoint un autre pratiquant pour protester sur la place Tian’anmen à Pékin. Ils ont brandi une banderole proclamant «Falun Dafa est bon» et ont protesté sur la célèbre place connue pour être le cœur de la Chine entourée par les principaux bâtiments des autorités chinoises.

Mais ils ont été immédiatement arrêtés. Cette fois-ci, elle a été envoyée dans le tristement célèbre camp de travail de Wanjia dans la ville de Harbin. Elle a été placée en détention solitaire, torturée et forcée à travailler de 5h du matin à minuit pour fabriquer des produits destinés à l’exportation.

Fuite

La vie de Mme Lu a changé de façon radicale depuis qu’elle a quitté la Chine. Même s’il lui a fallu près d’un an pour surmonter sa peur lorsque quelqu’un frappait à la porte ou lorsqu’elle voyait la police, elle peut aujourd’hui voyager librement d’un pays à l’autre. Et elle peut aussi parler librement de la brutalité de la persécution en Chine.

«Chaque jour, c’était une question de vie ou de mort» a-t-elle confié au sujet du camp de travail dans un discours prononcé devant le Parlement israélien en 2013. Mme Lu s’est rendue en Israël pour dénoncer les prélèvements forcés d’organes. Israël occupe une place particulière dans la communauté internationale en raison de sa position envers le sujet. Il est en effet illégal pour un citoyen israélien de se rendre en Chine en vue de recevoir une greffe d’organes.

  • 15 mai 2014: Liam O’Neill se prépare à présenter divers spectacles de pratiquants de Falun Gong sur Union Square à New York à l’occasion de la Journée mondiale du Falun Dafa. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Un nouveau monde

Le jour où la persécution a commencé, un autre pratiquant de Falun Dafa qui se trouvait aussi en Chine en a été témoin. L’histoire de Liam O’Neill, âgé de36 ans et étudiant à l’époque, est bien différente de celle de Shiping Lu. Étudiant à l’Université de Swarthmore en Pennsylvanie, M. O’Neill était en Chine en voyage de recherche pour étudier la ré-émergence du bouddhisme après la Révolution culturelle.

La même année, il a commencé à pratiquer le Falun Dafa après qu’un camarade lui en ait parlé à l’université.

Le 20 juillet 1999, tout Pékin semblait paralysé par la peur, et Liam O’Neill a été mis à la porte du temple où il logeait.

«La ville entière était tendue et hyper animée,» a-t-il raconté.

Mais le jeune étudiant est resté ferme dans sa croyance malgré les arrestations massives et le lancement d’une persécution à grande échelle.

«À l’époque, ma réaction a été assez simple,» a-t-il dit. «J’ai comparé cela à la persécution des Chrétiens à Rome. C’était un encouragement pour que je continue à pratiquer.»

Des années plus tard, il enseigne le chinois dans un lycée du New Jersey, où il vit depuis 12 ans avec son épouse et leurs trois enfants. Vers le 13 mai de cette année, il s’est aussi rendu à New York pour la conférence internationale du Falun Dafa.

Shiping Lu et Liam O’Neill se sont rencontrés pour la première fois à cette occasion sur Union Square à Manhattan.

Mme Lu ne considère jamais comme acquis la possibilité de se rencontrer et pratiquer en toute liberté.

Elle a témoigné: «Je ressens un fort contraste entre ces deux mondes différents, entre la Chine continentale et le monde libre. Mais je suis persuadée que la Chine connaîtra bientôt un jour comme celui-ci, un jour où la Chine sera libre.»

Liam O’Neill a expliqué qu’il a étudié ce qui se passe en Chine ces quinze dernières années et a conclu que «ceux qui vivent hors de Chine ne peuvent pas réellement comprendre ce que veut dire vivre en Chine durant cette persécution.»

Liam O’Neill, un coureur de fond reconnu au lycée et à l’université, a affirmé que sa conviction spirituelle lui a apporté une nouvelle forme de longévité.

«J’étais connu comme un coureur de fond accompli. Mais le Falun Gong m’a apporté une endurance émotionnelle.»

Cette endurance jour un rôle important dans son travail quotidien d’enseignant.

«Les lycéens peuvent être difficiles à gérer,» a-t-il reconnu, avant d’ajouter que le Falun Gong l’aide beaucoup à nouer des liens avec les élèves. «Les ados m’apprécient beaucoup car je les aime vraiment et j’apprécie leur compagnie.»

Son attention envers ce qui est le mieux pour ses élèves a porté ses fruits. L’an dernier, il a reçu le prix du Meilleur enseignant du New Jersey du Foreign Language Educators of New Jersey, une organisation qui soutient les enseignants en langues étrangères. M. O’Neill mentionne qu’il enseigne également quelques-unes des plus grandes classes de Chinois des États-Unis.

Le Falun Dafa joue un rôle clé dans son enseignement car il y intègre l’histoire de la Chine moderne.

«Je leur explique ce que le Parti communiste chinois a fait au Falun Gong et au peuple chinois en général» a-t-il dit.

Ce qui compte le plus pour M. O’Neill est son attitude personnelle envers la pratique, qu’il décrit comme permettant d’avancer d’une façon unique.

«Elle me donne un nouveau souffle. Il n’y a rien de tel que de pratiquer les exercices et lire le livre.»

Version en anglais: Parallel Lives Meet in New York

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