Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

L’hôtellerie de charme du Mexique

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
27.05.2014
| A-/A+
  • La belle porte Art Déco du salon offre une superbe vue sur un jardin qui invite à s’y égarer. (Charles Mahaux)

L’hôtellerie de charme du Mexique. L’État de Jalisco n’évoque pas grand-chose auprès des voyageurs. Pourtant il recèle des trésors cachés et il affiche un dynamisme qui se manifeste, entre autres, dans sa capitale Guadalajara, la deuxième plus grande ville du pays, avec près de 7 millions d’habitants. Pays de la téquila, des mariachis et des charros, autant de facettes qui s’enracinent dans l’histoire de la région et nourrissent l’imaginaire des touristes qui, bien souvent, ignorent que ce qui les fait rêver est né à Jalisco.

C’est d’ailleurs pour favoriser l’expansion du tourisme dans son État que le gouverneur Alberto Cárdenas Jiménez a mis sur pied en 1998 un projet innovateur qui allait permettre l’émergence en l’an 2000 d’une association hôtelière d’un nouveau genre. À savoir la transformation d’habitations privées très particulières en auberges exceptionnelles.

Un plongeon dans l’histoire

Plusieurs haciendas et autres casonas, ces luxueuses demeures principales où vivaient jadis les propriétaires et leurs familles, connaissent aujourd’hui une seconde vie en ouvrant leurs portes aux visiteurs qui sont alors transportés, le temps d’une visite ou d’une nuit sur place, voire davantage, au cœur de l’histoire unique du passé colonial mexicain. L’occasion de découvrir comment s’organisait la vie dans ces espaces clos, entre l’imposante et riche maison des maîtres et les anciens corps de bâtiment dévolus aux granges et aux écuries. Dans les haciendas, de nombreuses annexes complètent l’ensemble : des corrals, des salles de machine, une école, un magasin et même une chapelle privée. 

Au cœur du village de Tequila, derrière une façade d’apparence modeste, se cache un îlot de quiétude, l’hôtel Los Abolengos. Une porte étroite ouvre sur un chemin dallé bordé d’un côté d’anciennes écuries et de l’autre d’une haute grange ajourée. On débouche alors sur une enfilade de jardins où explose la verdure, entre patio de cactées, palmiers, manguiers et buissons fleuris. Ici vivait naguère une famille de tequileros  qui ont choisi de transformer leur demeure pour lui donner une nouvelle vie tout en conservant les souvenirs de jadis. Les vieux meubles patinés et confortables qui décorent chaque chambre de la casona racontent la longue histoire familiale. Des grilles en fer forgé, souvenir de l’époque coloniale, barrent les hautes fenêtres pour permettre une aération naturelle de la maison. Les écuries, qui ont conservé leur double porche traditionnel, sont devenues des chambres spacieuses. Des barils de téquila portant la signature de grands producteurs s’entassent les uns sur les autres et rappellent qu’ici, dans le village de Tequila, s’est forgée une belle histoire d’hommes créateurs de goûts et de saveurs.

La même sensation de vivre dans un établissement empreint d’histoire vous saisit quand on pénètre dans la Villa Ganz située au cœur de la Zona Rosa de Guadalajara, à dix minutes à peine du centre historique. L’hôtel est né dans une demeure des années 1930 qui semble être restée immuable malgré l’animation frénétique qui fait vibrer le quartier. Un salon confortable ainsi que quelques chambres ouvrent par de grandes baies vitrées sur un jardin cerné de hauts murs recouverts de verdure. Même les oiseaux ont reconnu cette véritable oasis au cœur de la ville, ils y jouent à cache-cache en pépiant de plus belle entre les branches entremêlées des grenadiers, des pêchers et citronniers qui croissent le long des murs. Des vasques fleuries et des statuettes patinées par le temps animent les parterres fleuris encadrés de bougainvillées et de rhododendrons. Invitation à la détente, des chaises longues tendent leurs bras à ceux qui veulent s’y lover, que ce soit pour lire ou se mettre à l’écoute du jardin. Sous la pergola, quelques petites tables assurent l’intimité d’un dîner romantique simplement éclairé par de nombreuses bougies et par quelques lanternes suspendues aux arbres. Autant de détails qui donnent à chacun l’impression d’être ici comme chez soi.

Quatre siècles d’histoire post-colombienne

L’histoire des haciendas commence dès le XVIe siècle quand la Cour espagnole, désireuse de coloniser le territoire conquis, attribue à des soldats de haut rang pour les récompenser des lopins de terre de quelques hectares avec leur lot de bestiaux et d’indigènes pour la main-d’œuvre. Au fil du temps, les nouveaux propriétaires agrandissent leurs propriétés en acquérant les terres voisines et c’est ainsi que naissent les premières haciendas qui se consacrent à l’élevage et à l’agriculture. Au fil des siècles, elles vont se diversifier et certaines se destinent même à encadrer l’extraction de l’or et de l’argent. Elles vont connaître leur apogée aux XVIIIe et XIXe siècles. Comme chacune d’elles reflétait la puissance économique de son propriétaire, l’architecture, d’abord fonctionnelle à l’image des ranchs tels que les donne à connaître le cinéma américain, va subir d’importantes transformations d’embellissement dans un objectif avoué de manifester son opulence.

  • Dans le jardin de Los Abolengos, une fontaine bruissante cernée de palmiers et de cactées attire les oiseaux qui viennent s’y désaltérer. (Charles Mahaux)

Non loin de Cuernavaca, dans l’État de Morelos, l’hacienda San Gabriel de las Palmas est sans aucun doute la plus seigneuriale d’entre toutes. Son histoire remonte à 1529 quand elle fut construite sur l’ordre de Hernan Cortés pour y accueillir des missionnaires franciscains. Quand plus tard ceux-ci furent expulsés, San Gabriel s’est convertie en plantation sucrière à base de canne à sucre. Sa situation stratégique sur la route du Sud par où transitaient de nombreuses marchandises en direction de la capitale a permis son développement comme centre commercial et son rapide enrichissement. Durant la guerre d’indépendance, elle fut le théâtre de différents complots et elle servit de garnison à Emiliano Zapata pendant la révolution. Les propriétaires actuels occupent les lieux depuis deux générations et ce sont eux qui ont remodelé le site pour en faire une extraordinaire maison d’hôtes au cœur d’une végétation luxuriante, entre chapelle, galerie d’art, jardins, fontaines, spa et piscines. La vingtaine de chambres intégrées dans les murs de la casona racontent toutes une histoire unique et il ne manque aucun détail entre salle de bal, cuisine spacieuse, petits patios paisibles, salons de réception, cave à vin, terrasse ombragée, le tout meublé avec un goût sûr pour plonger le voyageur dans l’ambiance surannée des siècles derniers. La magie opère toujours.

Infos pratiques

www.haciendasycasonas.com ou comment découvrir la diversité des habitats proposés par l’association des Haciendas y Casas Rurales de l’État de Jalisco, à l’est de Mexico. Aujourd’hui, ils sont près de 25, répartis dans toute la région à l’exception de la côte Pacifique, à offrir entre villes et campagne des expériences de vie dans des décors d’exception qui n’ont pas leur équivalent en Europe.

lemexique.info ou comment découvrir les haciendas de l’État de Morelos au sud de Mexico. Elles se repèrent de loin grâce à leurs hautes cheminées, vestiges insolites d’une révolution industrielle sucrière. Celles qui ont survécu à la politique de répartition des terres sont aujourd’hui remodelées en luxueux hôtels, dotés de superbes jardins.

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.