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L’Afrique du Sud, un merveilleux livre d’images

Écrit par Christiane Goor, Epoch Times
10.06.2014
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  • Le Sabi Sabi est une réserve privée qui jouxte le parc Kruger et l’absence de clôtures entre les deux  permet de belles rencontres. Les animaux se sont habitués à la présence des véhicules de safari et se montrent parfaitement détendus à leur abord. (Charles Mahaux)

Qu’elles se situent au cœur de la savane herbeuse ou à l’ombre de forêts tropicales sèches, les réserves animalières d’Afrique du Sud abritent une quantité inégalable d’espèces d’oiseaux et d’animaux sauvages dont les silhouettes ont peuplé nos livres d’enfants. Sillonner les pistes d’une réserve, c’est donner vie à nos rêves les plus enfouis : croire le temps d’un safari-photo que nous sommes d’intrépides aventuriers à la découverte d’une nature encore vierge.

Une mare fangeuse cernée de boue séchée, c’est tout ce qu’il reste du point d’eau. Un imposant rhinocéros blanc s’apprête à s’y abreuver quand soudain surgit des taillis une famille d’hyènes mouchetées. Prudentes et attentives, elles s’immobilisent à proximité de la piste. Le rhinocéros a détourné sa lourde masse. Apparemment placide, il fixe le petit groupe. Le chef de la meute s’enhardit et tente une première approche. Le rhinocéros agite ses oreilles pointues. Ce seul mouvement oblige l’impudent à reculer, la queue entre les pattes. Après un long face à face figé dans une chaleur torride, l’hyène, poussée par la soif, repart de l’avant, suivie de loin par ses congénères. Un nouveau mouvement des oreilles du rhinocéros force les intrus à battre définitivement en retraite. Le puissant mammifère peut alors se vautrer dans l’eau boueuse et y piquer un petit somme que rien ne perturbera, même pas le ronronnement des moteurs des véhicules qui reprennent la piste à quelques mètres de là.

Un calme absolu à peine troublé par des cris étranges

Dans les parcs naturels d’Afrique du Sud et dans les réserves privées qui les entourent, tout peut arriver. Surprendre des lions alanguis, se prélassant entre de hautes herbes, admirer l’allure dégingandée d’un couple de girafes, débusquer un troupeau de grands kudus à la robe rougeâtre barrée de bandes verticales plus claires. À lui seul, le célèbre parc Kruger qui s’étend sur près de 20 000 km2 abrite plus de 200 000 mammifères sans compter les reptiles, les amphibiens et les oiseaux. Les plus fameux sont les Big Five, les «5 grands», les animaux les plus difficiles à chasser : le léopard, le rhinocéros, le lion, le buffle et l’éléphant. Sur un territoire aussi vaste que la Corse, rien ne peut toutefois garantir la rencontre avec l’un ou l’autre représentant de ces espèces qui, de plus, ne se laissent pas aisément repérer.

Lorsque l’on sillonne en voiture le réseau de pistes aménagées pour le plus grand bonheur des voyageurs, la lenteur est de rigueur si l’on veut repérer un animal. Une excellente paire de jumelles et une bonne dose de patience sont encore les atouts indispensables de cette fabuleuse chasse à l’image. Chaque parc se laisse découvrir comme une incroyable arche de Noé. Une famille de lycaons déboule sur la piste, un troupeau d’impalas barre le chemin, un craquement de branchages annonce l’approche d’un éléphant. Plus audacieux, une bande de babouins s’installe sans vergogne sur le capot des véhicules. N’hésitez pas à emprunter les chemins de traverse qui mènent au bord des rivières. Silencieux et immobile, votre véhicule se fond dans le paysage écrasé de soleil. Au loin un hippopotame se laisse glisser dans l’onde rafraîchissante. Seuls émergent ses yeux globuleux et la courbe de son échine sur laquelle voyage une petite tortue. Allongé sur la rive telle une vieille souche, un crocodile veille, impassible. Un troupeau de buffles gris de boue séchée et assailli par de blancs pique-bœufs se serre au pied d’un buisson d’acacias, à la recherche d’un coin d’ombre. Quelques zèbres paissent paisiblement dans la plaine herbeuse. Les phacochères sont les plus vigilants, qu’un moindre bruissement effraie. Ils détalent alors ventre à terre, la queue surmontée d’une houppette dressée en l’air, en forme de point d’interrogation.

  • Les Big Five sont au programme de la réserve, en safari de jour mais aussi de nuit, quand le soleil est sur le point de tomber et que la chaleur s’estompe, un moment rare pour partir à la rencontre des animaux qui quittent l’ombre des arbres et se mettent en mouvement. (Charles Mahaux)

Rêve éveillé d’une union sacrée avec une nature sauvage

Certaines réserves privées proposent des promenades à pied, accompagnées d’un guide. C’est la seule manière de découvrir la vie d’une faune plus discrète et non moins intéressante : coléoptères, araignées, mangoustes, galagos, porcs-épics, fourmiliers, serpents et de multiples oiseaux flamboyants de couleurs qui sifflent comme nulle part ailleurs. C’est aussi l’occasion de suivre une étonnante leçon de choses à partir de l’observation des excréments abandonnés par les animaux : ici un monceau de crottes d’impalas signale la limite de leur territoire, ailleurs de gros pavés herbeux encore humides indiquent la piste suivie par les éléphants, plus loin de petites billes en forme de suppositoires racontent le passage récent de girafes femelles. Mais le plus fascinant reste encore la promenade en véhicule découvert à la tombée du jour, à l’heure où les dernières braises du couchant ourlent encore au loin la savane gris-bleu. C’est l’heure où des frissons de fièvre traversent les troupeaux de zèbres, de gnous et d’antilopes. Lions, guépards, servals et autres félins s’étirent une dernière fois avant de s’enfoncer dans les hautes herbes en quête d’une proie. Des grondements graves nous ont ainsi attirés au bord d’une rivière asséchée. Deux éléphants mâles se disputaient l’accès à une femelle apparemment indifférente à leur combat. Les énormes pachydermes s’affrontaient trompe en avant, front contre front, se bousculant en usant de leur masse imposante. Dans un nuage de poussière soulevée par les coups de butoir, l’un d’eux parvint enfin à asseoir son rival sur la berge. Contraint d’abandonner la rixe, celui-ci disparut ensuite dans les taillis, laissant le champ libre au vainqueur.

Quand on rejoint alors son camp de brousse, la magie continue à opérer. Les yeux se sont épuisés à fixer l’horizon bleu à la recherche du moindre mouvement. Passer la nuit dans une tente à l’abri d’une moustiquaire, à l’écoute des bruits de la savane est une autre expérience inoubliable. Silence opaque traversé par des feulements, des rugissements, des cris plus aigus. C’est cela l’Afrique, celle qui hante nos rêves d’enfants : une prairie sans fin, des acacias épineux, des couchers de soleil dorés et des animaux sauvages que l’on peut observer dans leur milieu naturel. Rêve enfin réalisé de communion profonde avec une nature encore intacte et sauvage.

 

 

 

   

 

     

 

       

 

         

 

           

 

             

 

               

 

                 

 

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