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Une réforme territoriale qui ne convainc pas les Français

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
11.06.2014
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  • La réforme territoriale prévoit de rééquilibrer le rapport entre les régions. (Getty Images)

L’avancée du projet phare du gouvernement visant à réduire le nombre de régions françaises se concrétise. Dans la lignée annoncée par Manuel Valls plusieurs semaines auparavant, le président Hollande a exprimé, la semaine dernière, le fond du projet de réforme territoriale. Dans un souci de modernisation et de simplification, le président propose la fortification des intercommunalités et la diminution du nombre des régions de 22 à 14, ce qui n’a pas manqué de créer des remous dans l’opinion publique. Un récent sondage révèle la méfiance des citoyens vis-à-vis de cette réforme et met à jour l’attachement des Français à un découpage administratif qui semble découler de la diversité des cultures locales qui font la richesse de la culture traditionnelle française.

La région, une entité administrative

Depuis leur création par le décret Pflimlin le 30 juin 1955 et leur entérinement par la loi de décentralisation de Gaston Defferre de 1982, les régions françaises existent en tant qu’entités géographiques à part entière. Celles-ci sont en rupture avec les limites provinciales d’avant la Révolution et répondent par une construction purement rationnelle à des exigences administratives et politiques.

Dans cette optique, la réforme territoriale prévoit de rééquilibrer le rapport entre les régions: «leurs ressources ne correspondent plus à leurs compétences, qui elles-mêmes ne sont plus adaptées au développement de l’économie locale», a précisé François Hollande dans sa tribune du 3 juin en ajoutant qu’il proposait de soumettre la réforme au débat parlementaire. «Dans ce nouveau contexte, le Conseil général devra à terme disparaître», a-t-il rappelé pour confirmer les engagements du Premier ministre. En outre, le président promet plus de responsabilités accordées aux régions et une gestion tenue par des assemblées de taille raisonnable, c’est-à-dire avec moins d’élus. Cette mesure s’apparentant à la simplification du millefeuille administratif devrait être source d’économies à long terme à hauteur de plusieurs milliards d’euros, a stipulé le secrétaire d’État André Vallini.

Cependant, d’après Alain Rousset, président de l’Association des régions de France et président socialiste d’Aquitaine, l’État ne fera pas d’économies avec la fusion des régions, car l’égalisation des salaires des fonctionnaires territoriaux devrait être plus onéreuse. Selon lui, c’est dans le renforcement des intercommunalités que l’État devrait trouver des marges.

«Une petite République dans la grande » ne fait pas l’unanimité

«Au plus près des habitants, la commune est l’institution à laquelle chaque Français est le plus attaché», avance le président Hollande. L’intégration des 36.700 communes au sein d’intercommunalités doit «se poursuivre et s’amplifier», précise-t-il. À partir du 1er janvier 2017, l’intercommunalité deviendra la structure de proximité et d’efficacité de l’action locale et devra regrouper 20.000 habitants contre les 5 000 actuels.

Cependant, d’après un sondage Ifop, 58% des Français déclarent la nécessité d’un référendum sur la question. Cette réforme ne récolte pas en effet les faveurs de l’opinion publique car jugée «non satisfaisante» par 56% des Français selon un sondage BVA pour I-Télé. D’après ce même sondage 54% des Français seraient même enclins à penser qu’elle est «destinée à donner une meilleure image du gouvernement», contre 44% des interrogés qui appréhendent la nécessité de redonner plus de poids aux régions et de réduire la dépense publique.

Quant aux départements qui ont jadis été les pierres angulaires de la décentralisation de la Première République créée en 1792, ceux-ci resteront «une circonscription de référence essentielle pour l’État», a communiqué le président, coupant court aux spéculations sur un retour en arrière quant aux valeurs républicaines.

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