Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Escapade à Malaga

Écrit par Christiane Goor et Charles Mahaux
14.06.2014
| A-/A+
  • (Charles Mahaux)

Escapade à Malaga. Si bien connue pour son aéroport par où transitent des milliers de touristes attirés par les plages ensoleillées de la Costa del Sol, Malaga s’est inventé aujourd’hui un nouveau destin touristique tant et si bien que la métropole méditerranéenne est devenue une séduisante alternative pour les amateurs de city-trips.

Rien de tel qu’une balade sur le chemin de ronde qui cerne les vestiges du château de Gibralfaro, perché sur un pic rocheux, pour découvrir d’un seul regard la ville ouverte sur les eaux bleues de la Méditerranée: un superbe panorama qui raconte à l’envi comment la modernité peut se conjuguer avec une tradition séculaire.

L’œil aperçoit bien sûr les belles arènes de style néo-mauresque ainsi qu’un désordre de toits rouges d’où émergent clochers et dômes et, accrochées au flanc du rocher, les murailles de l’Alcazaba, une imposante forteresse qui fut phénicienne et maure avant de devenir chrétienne. Mais la vue embrasse aussi une cohorte d’immeubles neufs qui dressent leurs tours en bord de mer ainsi que de larges avenues qui prolongent les paseos du centre ombragés de multiples palmiers et agrémentés de fontaines. La longue pergola blanche du récent Palmeral de las Sorpresas semble dessiner une vague d’écume qui s’écrase sur les quais où accostent aujourd’hui les paquebots de croisières et les ferries, permettant ainsi aux visiteurs d’un jour d’entrer de plein pied dans le centre de la ville.

Voyage bigarré à travers le temps

Malaga se découvre dans le sillage de la foule qui ne cesse d’y déambuler, de jour comme de nuit. Résolument tournée vers la mer, cette ancienne cité de pêcheurs serait dit-on plus ancienne que Marseille, Naples et le Pirée et a toujours été une plaque tournante entre l’Afrique et l’Espagne. Les siècles lui ont légué de multiples monuments et quand on flâne dans la ville, on est impressionné par la richesse d’un patrimoine aussi déployé dans le temps que confiné dans l’espace.

La cathédrale, dont la construction sur le site d’une ancienne mosquée s’est étirée pendant deux siècles, mélange harmonieusement les styles  entre des parties basses gothiques et des façades baroques. Les Malagueños la surnomment affectueusement la Manquita, la manchote, car la seconde tour n’a jamais été construite. La vaste place carrée néo-classique de la Merced accueillait au 19ème siècle la haute bourgeoisie qui aimait à se promener le long de la longue calle Marqués de Larios qui a des allures haussmanniennes avec son enfilade de balcons ajourés posés devant de hautes fenêtres étroites. Ailleurs, c’est l’amphithéâtre romain qui déploie ses gradins au pied de l’Alcazaba où sont réutilisés de nombreux chapiteaux et fûts de colonnes provenant du théâtre. L’alcazar mauresque forme un dédale de tours, d’escaliers, de portes, de minuscules palais imbriqués les uns dans les autres autour de petits patios bordés de bougainvilliers, de jasmins et de chèvrefeuilles dont les parfums et les couleurs enchantent la promenade qui surplombe la vieille ville.

Malaga joue aussi la carte culturelle avec son musée Picasso qui possède plus de 200 œuvres léguées par deux descendants du peintre qui a toujours célébré sa ville natale. Un musée Carmen Thyssen-Bornemisza aussi brillant que la maison mère de Madrid a ouvert ses portes il y a 3 ans à peine. Une collection permanente de quelque 200 œuvres contemporaines de 1890 à 1960 offre un voyage fascinant au cœur de la peinture andalouse.

L’ancienne manufacture de tabac de 1927 de style Art déco a restauré et remodelé son espace pour offrir à un homme d’affaires portugais 6.000 m2 d’y installer sa collection privée de voitures anciennes dans un nouveau Musée de l’Automobile. 13 salles thématiques présentent ainsi plus d’une centaine de véhicules: les premières voitures Belle-Epoque, les élégantes des années 20, l’art déco des années 30, la Dolce Vita des années 50, les anglaises, les italiennes, les populaires, les extravagantes, les voitures de rêve et déjà les premiers véhicules aux énergies alternatives nés au début du 20ème siècle, autant de modèles représentatifs des grandes marques comme Delage, Delahaye, Panhard, Aston Martin, Jaguar, Bentley, Cadillac, etc. Pour compléter cette présentation, le musée a également rassemblé une collection inédite de robes haute couture et de chapeaux signés par les grands designers du siècle dernier. Et quand on sait qu’il est possible de louer un de ces véhicules qui sont tous en parfait état de marche, on se prend à rêver…

Tout un art de vivre

Malgré la pression touristique, la métropole est restée fidèle à son mode de vie et à ses traditions. Le matin les Malagueños virevoltent dans les allées du marché de Atarazanas abrité dans une halle érigée au 19ème siècle sur l’emplacement des anciens chantiers navals arabes dont elle a conservé l’arche d’entrée en forme de fer à cheval. Les poissonniers rivalisent d’audace dans la présentation des étals de poissons, de fruits de mer et autres mollusques encore vivants, les maraîchères amoncellent des monticules bigarrés de fruits et de légumes. D’un étal à l’autre, les éclats de voix et de rires fusent dans un joyeux charivari. On échange les dernières nouvelles, on salue les habitués, on déguste un chocolat fumant accompagné de churros, ces longs beignets croustillants ou de pitufos, sorte de petits sandwiches.

Il faut ensuite se couler dans la foule qui inonde le centre historique, pousser les portes des églises, se perdre dans les venelles, se désaltérer à l’ombre d’une taverne, et peu à peu Malaga se découvre et révèle sa singularité. L’après-midi, la promenade mènera vers la Malagueta, une jolie plage de sable doré ou encore vers la Farola, le phare de Malaga, la porte de la mer d’où l’on découvre la nouvelle façade de la ville, présidée par les silhouettes de la cathédrale et de l’Alcazaba. La pergola cristalline du Palmeral de las Sorpresas semble ici flotter au-dessus de la palmeraie.

Le soir, les ruelles se resserrent davantage encore sur la foule des Malagueños qui ne cesse de grossir et de s’animer. Ce sont eux qui font vibrer leur ville, qui lui insufflent son art de vivre. Il ne faut pas attendre la feria ni les corridas pour que les tavernes et autres chiringuitos, ces petits restaurants installés au bord de l’eau, n’accueillent des groupes d’amis ou des familles, toujours festifs et bavards. On se sent alors immergé dans une cité sans doute antique mais aussi résolument cosmopolite, populaire et épicurienne. Un vrai bonheur.

Charles Mahaux, photographe. Christiane Goor, journaliste. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

INFOS pratiques

Infos: Toutes les informations peuvent se trouver sur le site www.malagaturismo.com ou encore auprès de l’office espagnol du tourisme, rue Royale 97 à 1.000 Bruxelles. Tél: 02-280 13 27 www.tourspain.es. La malagacard ouvre les portes des différents sites et musées pour un prix fixe. www.museoautomovilmalaga.com, un site à découvrir déjà pour le plaisir des yeux. Sur place un bon contact pour organiser un tour de ville ou un circuit dans l’arrière pays www.just-explore.com.

Se loger:

L’offre est multiple à Malaga. L’hôtel MS Maestranza a le grand mérite d’offrir une vue spectaculaire sur la ville en étant à 200 mètres de la plage de la Malagueta. La promenade qui mène en un quart d’heure au centre est très agréable par le paseo Parque www.mshoteles.com/paginas/hotel-maestranza.htm

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.