Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Réforme ferroviaire sous fond de contestation

Écrit par Sarita Modmesaïb, Epoch Times
18.06.2014
| A-/A+
  • Prendre le train relève du défi depuis quelques jours. (Eric Feferberg/AFP/Getty Images)

Voilà un projet de mariage qui aura fait couler beaucoup d’encre et contrarié le quotidien de millions d’usagers franciliens en seulement quelques jours. La présentation prochaine du projet de loi sur la réforme ferroviaire a été le coup d’envoi d’un mouvement de grève reconductible des cheminots depuis mercredi 11 juin.

Réunir de nouveau, puisqu’ils étaient déjà liés avant 1997, au sein d’un seul groupe, l’utilisateur du réseau ferré, la SNCF, avec le gestionnaire des rails, RFF (Réseau Ferré de France) semble, a priori, relever de l’intérêt collectif. Ce projet de réforme constitue l’aboutissement de débats et de discussions entamées dès 2011, puis présenté en conseil des ministres en octobre 2013 et examiné par l’Assemblée nationale cette semaine. Il est supposé permettre aux entreprises concernées de se préparer à la mise en application, en 2019, de l’ouverture totale à la concurrence pour tous les États membres de l’Union européenne.

Les enjeux de ce projet de réforme

Les deux établissements publics, SNCF et RFF, seront donc réunis sous un même vocable, celui de la SNCF, un établissement public industriel et commercial (EPIC). Il sera composé de 3 entités: une société mère SNCF et 2 filiales, SNCF Mobilités, exploitante du réseau et SNCF Réseau, gestionnaire des infrastructures, qui emploiera non seulement les actuels agents de RFF, mais aussi ceux de la direction Infra et ceux des circulations ferroviaires (DCF) de l’actuelle SNCF. Le président de cet EPIC sera nommé par le gouvernement.

À travers cette fusion, l’État souhaite juguler l’augmentation de la dette ferroviaire: de 20 milliards en 1997, elle augmente chaque année de 1,5 milliard à 2,8 milliards, atteignant aujourd’hui près de 44 milliards d’euros.

Les cheminots, actuels employés SNCF, craignent quant à eux que la dette colossale de RFF n’entraîne des conséquences sur la productivité demandée ainsi que sur le renouvellement et la rénovation des infrastructures existantes. Le cadre social n’est pas épargné non plus, puisqu’en fusionnant, ils redoutent un nivellement vers le bas de leurs acquis sociaux, concernant notamment, le statut spécifique des cheminots établi depuis 1940.

Conséquences de la grève

Réclamant un report du projet de loi, le mouvement de grève est entamé depuis le mercredi 11 juin. Suivi par environ un quart des cheminots, il a tout de même entraîné un blocage de toutes les gares parisiennes et des retards de plusieurs heures pour les Français pour une part mécontents, pour l’autre compréhensifs. En effet, en Île-de-France, quelque 3 millions de passagers sont empêchés ou retardés dans leur activité professionnelle depuis mercredi dernier. La province, moins impactée, a bloqué quand même 800.000 passagers qui ont dû trouver une solution de remplacement à travers le covoiturage, notamment. Mais ce sont surtout les usagers des TGV, environ 350.000 usagers, qui ont connu de réelles difficultés pour se déplacer. Quand on sait que la moitié de cet effectif se déplace pour raisons professionnelles, on peut alors parler sur l’ensemble du territoire, d’une perte sèche de centaines de millions d’euros pour l’activité économique du pays.

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.