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Un nouveau langage enseigné à l’école

Écrit par Sarita Modmesaïb, Epoch Times
03.06.2014
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  • Une initiation au codage est préconisée par la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire, non pas pendant le temps scolaire, mais pendant les heures d’ateliers périscolaires. (Pascal Pavani/Getty Images)

Le codage bientôt enseigné à l’école primaire? Cette activité, dévolue jusque là aux seuls programmateurs et développeurs informatiques, fait l’objet de tractations entre communautés éducatives, gouvernement et entreprises. Le code, cet ensemble d’instructions permettant de créer un programme informatique, est une forme de langage entre l’humain et la machine. Ce langage nombreux sont ceux qui souhaitent le populariser et même l’initier dès le plus jeune âge, dans les cours élémentaires. Car, passer de la consommation à l’élaboration, il semble qu’il n’y ait qu’un pas: «L’informatique façonne le monde moderne. Il faut casser la frontière entre ceux qui sont capables de créer, et ceux qui resteront des consommateurs d’écrans», affirme ainsi l’académicien et professeur au Collège de France, Gérard Berry.

Dans un rapport d’information intitulé «Développement de l’économie numérique», les députées Corinne Erhel (PS) et Laure de La Raudière (UMP), insistent sur la nécessité d’«éveiller les élèves dès l’école primaire» et de créer «un enseignement dans le secondaire». Axelle Lemaire, secrétaire d’État au Numérique, a elle aussi lancé un appel aux écoles afin de développer le codage numérique, mais avec un bémol, car cet enseignement serait présenté sous forme d’initiation au codage et réalisé, non pas pendant le temps scolaire, mais pendant les heures d’ateliers périscolaires, effectives sur l’ensemble du territoire dès la rentrée prochaine.

Les Français favorables à cet enseignement

L’initiation à ce langage numérique semble trouver l’adhésion des parents comme le montre ce sondage BVA pour Syntec Numérique, rendu public le 21 mai: 87% des Français considèrent qu’il est important que le codage et la programmation informatique soient enseignés à l’école, et 41% d’entre eux préféreraient une initiation à partir du collège. Presque la moitié d’entre eux (49%) y voient un avantage pour mieux connaître l’informatique et faciliter la vie quotidienne, mais aussi des bénéfices au niveau professionnel (47%) et pour favoriser l’orientation scolaire (37%). Surtout, face à un chômage prégnant, les Français y voient une véritable ouverture vers un secteur très demandeur, enregistrant 35000 créations de postes pour l’année 2014 seule.

Et pour enseigner ces programmes, 79% des Français souhaiteraient bénéficier d’enseignants spécialisés en numérique.

De quoi parle t’on?

Seulement, quand on constate une désaffection croissante pour le métier d’enseignant, quand près de la moitié des postes de professeur de maths demeurent vacants, faute de candidats suffisants au CAPES, il semble difficile d’accéder à ce souhait.

A cela s’ajoutent des emplois du temps bien chargés et des apprentissages qui peinent souvent à être assimilés, les derniers résultats de PISA le prouvent, le niveau global des petits Français baisse quant aux fondamentaux - le lire, écrire, compter - et les décideurs de l’Éducation nationale demeurent encore circonspects quant au bien-fondé du développement de cet enseignement.

En outre, se pose le problème de la formation des enseignants du primaire et surtout de la disponibilité du matériel: les parcs informatiques sont encore insuffisants, voire inexistants dans nombre d’établissements scolaires, et l’accès à internet demeure tout aussi fractionné dans certaines régions.

Parallèlement, chez les plus grands, la possibilité de s’initier au codage est déjà une réalité: en effet, une option Informatique et Sciences du Numérique (ISN) est maintenant proposée en mathématiques aux élèves de Terminale S depuis septembre 2012 et en première S depuis septembre 2013. Le projet initial de l’étendre aux autres sections à la rentrée 2014 a été suspendu depuis. «L’expérimentation menée dans l’académie de Montpellier montre que la réflexion sur le contenu de cet enseignement doit encore être approfondie», a ainsi précisé l’entourage du ministre de l’Éducation.

En attendant, il existe des sites qui permettent déjà à tout un chacun de s’initier à la pratique du codage informatique. La plateforme Codecademy, plébiscitée la Maison Blanche, est maintenant disponible en langue française et permet l’enseignement du HTML à distance aux enfants de 7 à 15 ans. La traduction du site est l’aboutissement du projet mis en place par Bibliothèque sans frontières, une ONG qui œuvre aussi afin de proposer une initiation au code à des enfants par le biais du programme «Les voyageurs du Code», une communauté de médiateurs et formateurs au numérique pouvant intervenir gratuitement dans les bibliothèques, associations ou écoles afin de promouvoir leur «conviction que la maîtrise du code est aujourd’hui de plus en plus essentielle pour faire émerger des générations de citoyens numériques éclairés et inventifs.»

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