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Delacroix et sa passion pour l’Angleterre

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
22.06.2014
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  • Eugène Delacroix, Thales Fielding. Vers 1824. (© Louvre/A. DEQUIER)

Le musée Delacroix présente jusqu’au 31 août, Le plus légitime des fils de Shakespeare, à l’occasion du 450e anniversaire de la naissance de Shakespeare. Cette collection met en lumière les peintures et les dessins du musée, dédiés au dramaturge anglais, dont Roméo et Juliette au tombeau des Capulet. C’est l’occasion d’exposer pour la première fois, notamment, l’ensemble des pierres lithographiques de la suite Hamlet, œuvres originales du peintre.

Eugène Delacroix est, certes, resté gravé dans l’histoire grâce à son œuvre La Liberté guidant le peuple, devenue symbole de la République française et de la démocratie. Le peintre de la Marianne est connu également pour les œuvres qui ont marqué le romantisme. Leur couleur, leur mouvement et leur expressivité psychologique ont mis le peintre en opposition à Ingres et au classicisme.

Mais, rares sont ceux qui connaissent la passion de Delacroix pour l’Angleterre, ses artistes et notamment pour Shakespeare et pour le théâtre. Pour Delacroix, c’est Shakespeare qui a façonné la culture anglaise. Mais la passion de Delacroix pour les Anglais n’est pas née dans le vide. Le terrain était déjà préparé.

 

  • Eugène Delacroix, La Mort d’Hamlet (Acte V, scène 2). 1843. Pierre lithographique. Paris, musée national Eugène-Delacroix MD 2002-72. (© RMN-Grand Palais/R.-G. OJÉDA)

La culture anglaise débarque sur le continent

Une certaine anglomanie se dessine en France, déjà pendant la Restauration: la découverte de Shakespeare avec les premières traductions de Ducis, puis la découverte de Lord Byron par les intellectuels parisiens, l’opéra Otello de Rossini, l’arrivée de la troupe anglaise Penley avec son répertoire shakespearien, sont autant d’événements qui annoncent ce goût pour les Anglais.

La rencontre de Delacroix avec la culture anglaise commence au début du XIXe siècle avec les frères Fielding, paysagistes. Les frères Fielding se sont installés à Paris en 1820. Ils enseignent la lithographie et l’aquarelle. Delacroix fait leur connaissance à travers son ami Charles-Raymond Soulier qui a connu les Fielding pendant son séjour en Angleterre en 1816. En 1824, Delacroix partage son atelier avec Thales Fielding. Leur amitié va au-delà de cette colocation et un an plus tard, Delacroix rend visite à son ami en Angleterre. Il y passera trois mois. C’est lors de ce séjour qu’il découvrira Shakespeare et sera impressionné par le fameux acteur Kean réputé pour son interprétation de Richard III. Dès lors, le théâtre et la littérature prendront une place importante dans l’œuvre de Delacroix.

Delacroix, fils le plus légitime de Shakespeare

Le titre fils le plus légitime de Shakespeare a été octroyé à Delacroix par un critique contemporain. Il symbolise l’admiration que Delacroix portait aux personnages shakespeariens, qu’il représentait avec une exactitude dans l’intensité dramatique qu’ils incarnent.

  • Eugène Delacroix, La reine s’efforce de consoler Hamlet (Acte I, scène2),1834. Pierre lithographique. (© RMN-Grand Palais/R.-G. OJÉDA)

Entre 1825 et 1859, le peintre exécutera une vingtaine de peintures inspirées de Shakespeare.

Le personnage d’Hamlet fascine le peintre plus qu’aucun autre. Il lui consacre plusieurs dessins et lithographies dont la suite est conservée au musée. Delacroix transmet son point de vue, ses sentiments et impressions à l’heure des présentations. Il emploie l’ombre et la lumière, accroît ainsi le drame de la scène et intensifie les contradictions psychologiques du protagoniste. Le décor minimaliste permet de se concentrer sur l’expressivité des personnages et leurs conflits intérieurs: vie et mort, passion et mélancolie, raison et folie. Delacroix capte parfaitement cette ambiguïté esthétique de Shakespeare qui caractérisera le romantisme.

La visite de l’accrochage est aussi l’occasion de découvrir la dernière maison du peintre, au cœur de Saint-Germain-des-Prés. La petite maison aux halls étroits, aux petits paliers et aux modestes salles lumineuses donne sur un petit jardin fleuri – petit bijou caché derrière l’immeuble où le peintre a installé son atelier. Delacroix lui-même a été enchanté par le lieu et le décrit dans son journal.

INFOS PRATIQUES

Musée national Eugène-Delacroix

6, rue de Furstenberg, 75006 Paris

Horaires: Tous les jours de 9h30 à 17h, sauf le mardi.

Tél. 01 44 41 86 50

www.musee-delacroix.fr

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