Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La Cour décompte

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
23.06.2014
| A-/A+
  • Façade de l’immeuble de la cour des Comptes à Paris. (Thomas Samson/AFP/Getty Images)

Édito – Nous n’allons peut-être plus droit dans le mur, mais en tout cas toujours dans sa direction. Le répétitif Didier Migaud et ses troupes de la rue Cambon ont publié, le 17 juin, un nouveau constat, presque blasé, de la progression de la dette française. On ne trouve rien de fondamentalement plus catastrophiste dans ce «Situation et Perspectives des Finances Publiques» que dans la précédente édition; seulement la douloureuse répétition des mêmes constats et les mêmes recommandations trop peu appliquées. Un nouveau «tic» dans le tic-tac du compte-à-rebours de l’arrivée au mur du défaut de paiement qu’on nous annonce en chuchotant.

Rappelant que les hausses d’impôts massives auront finalement rapporté deux fois moins que prévu, soit tout de même une erreur de calcul du ministère de l’Économie et des Finances de 15 milliards d’euros, la Cour des Comptes s’inquiète du nouveau glissement des dépenses publiques en 2014: le déficit public atteindra 4% du PIB au lieu des 3,6% prévus – alors même que «3,6%» était le résultat d’une âpre négociation à Bruxelles (l’Union européenne s’irritant de voir la France, leader européen auto-proclamé, être à la traîne des efforts de rigueur budgétaire).

Notre dette soufflera ainsi fin d’année ses 2.000 milliards de bougies, à un euro la bougie. La révision générale des politiques publiques n’a eu à ce jour qu’un effet anecdotique sur le contrôle des dépenses de l’État, malgré les effets cosmétiques essentiellement provoqués par les changements d’outils statistiques. Seule solution à cette situation, clament les Sages, la réduction massive de la masse salariale et des dépenses de fonctionnement du secteur public, en particulier dans les collectivités locales et les hôpitaux.

«On n’efface pas les conséquences de 40 années de gestion déséquilibrée en quatre années et au lendemain d’une crise économique» tweete la Cour, s’espérant consolante mais sur un ton qui tient plus de la corneille que du rossignol. Si le plan de 50 milliards d’euros d’économies entre 2015 et 2017 va dans le bon sens, il reste, souffle la Cour sans la moindre moquerie, à trouver les moyens concrets  de dégager 30 de ses 50 milliards, dont les leviers ne relèvent pas directement du gouvernement mais des collectivités locales, de l’Unedic, des régimes complémentaires d’assurance vieillesse…

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste aura beau critiquer la «position dogmatique» de la rue Cambon, empêchée par sa «vision partielle et donc partiale» de mieux apercevoir la lumière vers laquelle guiderait l’exécutif français, les faits têtus ne montrent pas encore l’arrivée du printemps: la comparaison de la performance du service public français et de celui de nos voisins atteste que nous produisons globalement un service moins efficace avec plus de personnes et de ressources – éducation nationale et santé par exemple. Cette période donne donc l’opportunité formidable d’améliorer les structures publiques en les simplifiant, en en diminuant le nombre et le coût humain – la Cour des Comptes évoque à titre d’exemple le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite. Tout serait possible, sans le protectionnisme sclérosé qui fait penser que «mieux» va toujours avec «plus» (de budget). Et pourtant, quelle vertu il y aurait à transformer en profondeur ces structures où l’on manque de l’essentiel d’un côté en gaspillant les ressources de l’autre! En attendant, comptons encore les «tic» de notre grand compte à rebours.

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.