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The Rover

Dure réalité dans le dernier moteur économique mondial

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
25.06.2014
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  • Malgré lui, Rey (Robert Pattinson) devra faire équipe avec Eric (Guy Pearce) pour arriver à retrouver le gang criminel dont fait partie le frère de Rey. (Les Films Séville)

The Rover se veut une œuvre dystopique au traitement cru, où on a donné libre cours à une violence exacerbée. Le réalisateur David Michôd (Animal Kingdom) n’a pas opté pour un film postapocalyptique dans lequel la survie ou l’espoir prend une place considérable comme on l’avait davantage fait dans le film The Road. À la limite, ces éléments sont complètement évacués pour mettre plus en lumière la relation émotionnellement complexe entre Eric et Rey, joués par Guy Pearce (Iron Man 3, Memento) et Robert Pattinson (Twilight Saga, Cosmopolis).

Dix ans après la chute du système économique occidental, les minerais que recèle l’Australie sont devenus extrêmement prisés pour les sociétés encore debout. Au beau milieu de cet espace dévasté et entièrement perverti se trouve Eric (Pearce), jadis un soldat plus tard un fermier, qui n’a d’autre motivation à vivre que de traquer trois truands ayant dérobé son dernier bien matériel : sa voiture. Déjà à fleur de peau, il devra faire l’effort d’unir ses forces avec le frère d’un d’entre eux, Rey (Pattinson), qui a été laissé pour mort. 

Pattinson offre un jeu magistral en interprétant un jeune criminel qui a la particularité d’être un peu lent mentalement. Son jeu est d’une richesse considérable, le tout mêlé à la douleur que son personnage de Rey traîne tout au long du film à cause d’une blessure grave infligée dès les premiers instants. Pattinson apporte une nuance et un peu d’humanité au jeu dur et unidirectionnel de Pearce. Ce dernier offre un jeu tout aussi béton, en proposant quelques descentes dans les profondeurs abyssales de son être lors de quelques occasions où il devient spécialement ému. On le retrouve également, à certains moments, en train de contempler ou à se désoler silencieusement sur le monde qui l’entoure. Il s’agit du rôle le plus glacial et terrifiant qu’a pu jouer Guy Pearce dans sa filmographie. Comme une bombe à retardement, les actions extrêmes et imprévisibles sont à portée de main d’Éric. On va rapidement développer plus d’empathie pour Rey (Pattinson).

Différentes personnes âgées se retrouvent sur le chemin d’Eric et de Rey. Chacune d’entre elles est d’une sagesse sidérante, dénuée de peur, presque libre de tout attachement, l’une insistant pour avoir une conversation civilisée, même si un canon est pointé dans sa direction. Ils croiseront aussi une jeune femme médecin charitable, prête à aider sans demander un sou comme elle apprécie vivre sans la présence d’argent dans son quotidien. Le réalisateur est parvenu à montrer les deux extrêmes d’une réalité déréglée, ce qui est plutôt rarissime.

Tous les moindres détails sont présents pour rendre The Rover d’une haute crédibilité. En ce qui concerne l’ambiance, Michôd a su garder quelques beautés de la nature, particulièrement les couchers de soleil du Sud australien et même le chant des oiseaux du petit matin insouciant.

La trame sonore d’Antony Partos, qui avait participé à celle du film Adore et qui avait composé celle d’Animal Kingdom, est d’une pertinence criante. Il a su épouser parfaitement le style cinématographique, tout en décuplant l’étendue et la gravité de l’ère de décadence presque absolue dans laquelle on se retrouve.

Présenté uniquement en version anglaise, The Rover aurait dû compter des sous-titres comme ses quelques dialogues sont quasi inaudibles à cause de l’accent australien prononcé de Pearce et l’anglais marmonné de Pattinson et de quelques autres. Les réflexions philosophiques présentes valent le coup d’être bien comprises.

Le réalisateur, aussi scénariste, a été inspiré par la fièvre de l’or qui a touché l’Amérique du Nord et l’Australie au cours du XIXe siècle. Il fait aussi référence à la montée des pays d’Asie qui sont ceux qui vident le sous-sol d’autres pays afin de devenir les puissances mondiales, ce qui se rapproche dangereusement de la réalité.

 

 

 

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