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Hong Kong, le Berlin Ouest de la Chine

L’exemple de recherche de liberté politique à Hong Kong pourrait déclencher la chute de la dictature communiste en Chine continentale

Écrit par Stephen Gregory, Epoch Times
26.06.2014
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  • 4 juin 2014: environ 180.000 personnes se sont rassemblées dans le Parc Victoria de Hong Kong pour une veillée aux chandelles en mémoire des victimes du massacre de la place Tiananmen. (Philippe Lopez/AFP/Getty Images)

Le système de libertés de Hong Kong a fait de sa rétrocession à la Chine en 1997 le cauchemar du Parti communiste chinois.

Le 1er juillet 1997, le Royaume-Uni rétrocédait Hong Kong – la «Perle orientale» – à la Chine. Des garanties avaient été signées sous la forme d’une doctrine intitulée «un pays, deux systèmes» et inscrite dans la Loi fondamentale de Hong Kong, une constitution négociée avant la rétrocession.

«Le système et les politiques socialistes chinois ne seront pas pratiqués dans la Région administrative spéciale de Hong Kong (RASHK); le système capitaliste et la façon de vivre antérieurs demeureront sans changement pendant 50 ans», stipule l’article 5 de cette loi fondamentale.

La différence fondamentale entre les modes de vie de la Chine et de Hong Kong reflète la différence entre la dictature du Parti communiste chinois (PCC) et les institutions de liberté dont Hong Kong a hérité du Royaume-Uni.

Ces institutions de liberté représentent un don inestimable. Entre autres, le système judiciaire de style britannique a permis à Hong Kong de devenir l’un des trois plus grands centres financiers internationaux au monde, au coude à coude avec New York et Londres.

La graine de liberté plantée à Hong Kong est susceptible de devenir un arbre gigantesque dont l’ombre bénéficiera à toute la Chine.

Publication d’un Livre blanc

Le 4 juin dernier, date marquant le 25e anniversaire du massacre de la place Tiananmen à Pékin, l’Alliance de Hong Kong en soutien aux mouvements démocratiques en Chine a tenu comme chaque année sa veillée aux chandelles dans le parc Victoria.

Cette année, plus de 180 000 personnes ont participé à l’événement, un record dans son histoire. L’Alliance de Hong Kong a appelé les citoyens à joindre les mains, à reconnaître le mouvement pour la démocratie du 4 juin et à mettre fin à la dictature du parti unique du PCC.

Le 10 juin, moins d’une semaine après cette veillée dans le parc Victoria, le Bureau d’information du Conseil d’État chinois publiait un Livre blanc de 23.000 signes sur la politique «un pays, deux systèmes» à Hong Kong, le premier document de ce genre depuis le transfert de souveraineté.

Selon ce Livre blanc, les autorités centrales de Chine ont pleine autorité sur Hong Kong. Autrement dit, l’autorité dont la RASHK jouit est l’autorité que le PCC veut bien lui accorder.

Ce Livre blanc déclare que «un pays» est la prémisse et la base de «deux systèmes». Les «deux systèmes» sont subordonnés à «un pays». Le patriotisme est l’exigence politique fondamentale pour que Hong Kong puisse s’autogouverner.

Mobilisation des Hongkongais

Ce Livre blanc du PCC est perçu comme un retour de l’article 23. En 2002, le PCC avait tenté de voter une loi anti-sédition à ajouter à l’article 23 de la loi fondamentale de Hong Kong. Les Hongkongais avaient compris que cet article 23 les priverait simplement de leurs droits fondamentaux et s’étaient mobilisés par d’immenses manifestations, après lesquelles la proposition de loi a été annulée.

Cette année, pendant une semaine à partir du 20 juin, les habitants de Hong Kong ont été appelés à exprimer leur voix lors d’un référendum sur le suffrage universel et l’élection directe du chef de l’exécutif à Hong Kong. Et le 1er juillet aura lieu une grande marche pour la démocratie.

Ces événements, ajoutés à la veillée du 4 juin, sont loin de démontrer le «patriotisme» requis par le Parti. Ainsi, terrifié par cette évolution, le PCC a cherché à intimider les Hongkongais avec son Livre blanc.

Liberté politique

Autre chose a terrifié le PCC.

La Révolution des tournesols de Taïwan, qui a eu lieu entre le 18 mars et le 10 avril dernier, a repoussé l’accord commercial inter-détroit qui aurait donné au PCC un immense pouvoir sur Taïwan. La liberté politique démontrée par les manifestations étudiantes ont provoqué un effet papillon et des répercussions silencieuses se sont fait sentir dans toute la Chine.

La Révolution des tournesols, la veillée du 4 juin, le référendum du 20 juin et la grande marche du 1er juillet sont autant d’expressions de la liberté politique des citoyens de Hong Kong et de Taïwan.

Si la puissance d’exemple de ces événements rayonne de Hong Kong vers la Chine continentale, cela pourrait raviver la passion et la volonté des citoyens continentaux de participer à un mouvement pour la liberté politique. Il pourrait en résulter un nouveau soulèvement pour la démocratie comme celui de 1989. Pour le PCC, il s’agit d’une crise menaçant directement son existence.

Comme l’appel au vote des Hongkongais a attiré l’attention du grand public en Chine continentale, les citoyens chinois pourraient penser: Si le peuple de Hong Kong peut voter publiquement, pourquoi pas nous, citoyens de Chine continentale?

Internet étant de plus en plus utilisé, si une telle idée se répand sur le continent, les Chinois pourraient demander que le PCC laisse la place pour que des événements électoraux soient organisés. Cela pourrait déclencher une soudaine transformation du système politique chinois.

Aujourd’hui, le PCC contrôle étroitement l’armée, la sécurité publique, la police armée et les cadres du Parti. Mais le PCC ne peut pas tout contrôler et encore moins l’aspiration des gens pour la démocratie.

Rassembler les forces

Une fois qu’un tel mécanisme d’interaction sociale est formé, il pourrait menacer de l’intérieur le système autoritaire de contrôle strict du PCC.

En cette ère des nouvelles technologies, les grandes forces de rétablissement d’une justice sociale se rassemblent rapidement. Si l’armée des 50 cents du Parti – la foule d’internautes rémunérés par les organes de la censure chinoise pour guider l’opinion sur Internet – décide de ne plus censurer les usagers, si des messages comme «Démissionnez du PCC» commencent à circuler sur tous les services de microblogging, le PCC commencera à voir venir l’heure de la fin de son règne totalitaire.

Au début de la Guerre froide, les Allemands de l’Est avaient envahi Berlin Ouest, attirés par la liberté qui y régnait. L’Union soviétique n’avait rien pu faire d’autre que de construire un mur, poser des barbelés et ériger des tours de garde. Quelques braves âmes avaient continué à tenter de s’échapper et certaines avaient été abattues.

Mais la puissance d’exemple de libertés à Berlin Ouest ne pouvait pas être emmuré et n’a pas cessé de travailler dans les cœurs des citoyens de l’autre côté du Rideau de fer. Fin 1989, des vagues de manifestations ont immergé l’Allemagne de l’Est et le 9 novembre, le mur tombait.

Hong Kong est comme le Berlin Ouest de la Chine. Le territoire est menacé, presque assiégé, mais le Livre blanc ne pourra pas renverser l’aspiration à la liberté qui grandit dans le cœur de chacun de ses habitants. 

Traduit par Cheryl Chen et Albert Ding.

Version en anglais: Hong Kong is China’s West Berlin

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