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Moi Auguste, Empereur de Rome

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
29.06.2014
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  • Auguste de Prima Porta. Époque tibérienne. (Musées du Vatican, Cité du Vatican)

Jusqu’au 13 juillet le Grand Palais présente la vie et l’œuvre du premier empereur romain de l’histoire, Auguste, fils adoptif de Jules César. L’exposition est organisée avec le musée du Louvre et les musées du Capitole à Rome à l’occasion du bimillénaire de la mort de l’homme politique et du protecteur des arts.

L’exposition, en provenance des Écuries di Quirinal à Rome où elle a été accueillie du 18 octobre au 9 février, a comme propos tout d’abord de présenter le personnage historique et son époque – baptisée «l’ère d’Auguste» – à travers des œuvres d’art exceptionnelles réunies depuis les quatre coins du monde pour cette occasion.

Auguste, nom qui lui fut attribué par le Sénat (Augustus: consacré, vénérable), est né Caius Octavius en 63 av. J.-C. et décédé en 14 ap. J.-C. Son règne a duré plus de 40 ans. Né dans une famille riche, mais sans titre de noblesse, il a épousé la nièce de Jules César, accompagné ce dernier en Espagne où il acquiert une expérience militaire. Puis, il est envoyé en Grèce pour parfaire ses connaissances intellectuelles.

Auguste incarne l’âge d’or de l’empire, l’essor de l’urbanisme et de l’art. Son règne sera marqué par une effervescence artistique exceptionnelle, mais il sera connu aussi comme celui qui a su instaurer la paix après des années de guerre civile. Il établit un nouveau régime d’apparence républicaine qui lui permet de cumuler un pouvoir absolu: le principat.

Le nouveau princeps emploie alors l’art au service de sa politique.

L’art comme véhicule des valeurs

Portraits, décorations, architectures, paysages et sculptures. L’art dans l’ère d’Auguste devient synonyme de pouvoir, un moyen de communication politique pour instaurer la légitimité du pouvoir de son clan.

En premier lieu, il diffuse, dans tout l’empire, des portraits en marbre, en verre, en terre cuite, en argent, en or ou en bronze. La statue monumentale de Prima Porta présente l’empereur comme un dieu imposant la paix. Les portraits ne s’arrêtent pas à l’image d’Auguste mais représentent d’autres membres de la famille. Il diffuse une image officielle connue dans tout l’empire, représentée sur tout support possible, statues, portraits, monnaies, mais aussi reliefs, peintures, gemmes, argenterie, ainsi que divers monuments.

Ces portraits sont incorporés à une architecture publique et privée en pleine effervescence dont la décoration est confiée aux meilleurs artisans venus de l’Orient. Un retour vers l’art grec s’affirme pour exprimer le fondement d’un régime ancré dans les traditions de la dévotion et de la morale ancestrale. Le princeps prend donc sa légitimité dans son lien avec les dieux. L’art hellénistique, retrouve sa gloire, il est reproduit, réinterprété ou importé directement de Grèce. Auguste crée un nouveau langage artistique. Les arabesques de feuillages, de fleurs et de fruits sculptées ou peintes que l’on retrouve dans l’ornement de l’architecture ou dans les arts décoratifs, incarnent le lien avec la nature et l’harmonie telle qu’elle existait quand hommes et dieux vivaient en symbiose et que l’ordre et la paix universelle régnaient.

En outre, à l’instar des portraits de son entourage qu’Auguste diffuse dans l’Empire, le feuillage représenté par des rinceaux d’acanthe symbolise la solidification et la ramification d’une nouvelle dynastie née le jour de la victoire d’Auguste sur Marc-Antoine à Actium.

  • Porte-lanterne avec une représentation d’Attis. Époque flavienne. Découvert à Pompéi. (© Soprintendenza speciale per i beni archeologici di napoli e Pompei, archivio fotografico)

Le culte impérial devient un moyen de promotion sociale et l’adhésion au nouveau régime se manifeste par la construction de monuments en l’honneur d’Auguste, mais aussi, dans un cadre plus privé, par le développement des arts somptuaires. La paix permet l’enrichissement d’une partie de la population et favorise le développement des arts.

Alors que la plus grande partie de la population habite dans les insulae, petites maisons sensibles aux incendies, l’aristocratie s’installe dans les domus, maisons monumentales et luxueuses. On y trouve de magnifiques candélabres sculptés en bronze qui illuminent la vaisselle somptueuse, les voutes dorées et les mosaïques ornant le sol. Le domus de l’aristocratie se distingue par ses merveilleuses fresques représentant jardins et vergers, souvent basées sur un trompe-l’œil et des scènes de la mythologie.

L’urbanisme, propagande intérieure et extérieure

«Il se glorifia de laisser une ville de marbre, qu’il avait reçue faite de briques», écrit Suétone dans Vie d’Auguste (XXVIII, 5).

L’instauration de la paix permet à Auguste de transformer Rome dans un urbanisme digne de la capitale de l’Empire. L’architecture comme tout le reste est destiné à la propagande du princeps et du nouveau régime. De nouveaux sanctuaires, aqueducs et monuments sont bâtis en marbre, bronze et or. Mais en premier lieu, Auguste se donne pour tâche d’accomplir le programme de César. Il remodèle le forum ainsi que la zone du Champ de Mars. Cependant, il ne se fait pas construire un palais et habite une maison relativement modeste.

Toutefois, grâce aux élites locales qui glorifient le nouveau régime, les constructions se propagent en dehors de l’Italie. En Gaulle, à Arles et à Nîmes, les constructions reproduisent les monuments  et les temples de la capitale.

Bien qu’Auguste se dise descendant de Vénus et d’Énée, de son vivant, il refuse qu’on le traite de dieu. Le 17 septembre, le Sénat approuve l’apothéose du princeps, qui l’élève au rang de dieu et lui octroie le titre de divus (divin). Mais la grande réussite d’Auguste sera d’avoir pu désigner Tibère et Livie comme successeurs malgré l’appréhension des sénateurs pour la monarchie. Une dynastie est fondée.

Exposition à venir

Carpeaux. Un sculpteur pour l’Empire

Du 24 juin au 28 septembre, le musée d’Orsay présente la carrière fugace de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), peintre sculpteur et dessinateur.

Artiste préféré de Napoléon III et Eugénie, il est connu pour son sens du mouvement, les sourires de ses personnages, mais aussi pour la mélancolie de certains de ses tableaux. Il est aussi un portraitiste remarquable et l’un des plus grands sculpteurs du XIXe siècle, incarnant l’esprit romantique. Selon Alexandre Dumas, il créait «plus vivant que la vie».

INFOS PRATIQUES

Moi, Auguste, Empereur de Rome…

Jusqu’au 13 juillet Grand Palais entrée Clemenceau

Métro lignes 1, 9 et 13: Station Champs-Elysées Clemenceau ou Franklin-Roosevelt

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