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Le journalisme de plus en plus restreint au silence et à la censure

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
30.06.2014
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  • 8 janvier 2013: des manifestants appellent à la liberté de la presse en soutien à des journalistes du Southern Weekend devant les bureaux de la rédaction à Guangzhou, province du Guangdong. (AFP/AFP/Getty Images)

Selon une récente annonce des responsables de la propagande chinoise, les journalistes sont interdits de rédiger des articles jugés «critiques» au sujet des autorités ou même d’entreprises sans permission préalable.

L’Administration d’État de la presse, des publications, de la radio, des films et de la télévision – le résultat de l’union des anciennes administration d’État de la radio, des films et de la télévision et de l’Administration générale de la presse et des publications – a publié une annonce la semaine dernière précisant les nouvelles règles. Huit cas de journalistes ou d’entreprises d’informations qui auraient enfreint ces règles y étaient cités.

 «Les journalistes et les chaînes d’informations sont interdits de publier des reportages critiques sans l’autorisation de leurs unités de travail. Et ils sont interdits de créer des sites web, des chaînes, des éditions spéciales et des éditions imprimées pour y publier des reportages critiques sans autorisation,» précisait cette annonce. 

Les contrevenants pourraient se voir retirer leur licence de journaliste ou d’éditeur, selon le cas, ajoutait l’annonce. 

Six des huit cas cités par les autorités de la propagande semblent impliquer des journalistes qui avaient essayé de soutirer de l’argent aux sujets de leurs articles. 

De telles activités se déroulent effectivement au cœur des rédactions de l’industrie réprimée des informations chinoises. Cependant, les observateurs seraient plus enclins à accuser les autorités communistes pour leurs restrictions excessives envers les journalistes, plutôt que la turpitude morale des journalistes eux-mêmes. 

Dans l’un de ces cas, Zhou Xiang, un journaliste du journal d’État Maoming Evening News dans la province du Guangdong, a été condamné en mars dernier à deux ans et trois mois de prison.

 Zhou Xiang a été accusé de corruption pour avoir soutiré 26 000 yuan (soit plus de 3 000 euros) de 13 entreprises et individus qu’il avait apparemment menacés de publier des articles négatifs sur leur compte. 

De tels reportages auraient ainsi pu dénoncer qu’ils avaient pollué l’environnement, négligé des incidents industriels ou qu’ils étaient impliqués dans des projets immobiliers illégaux. Il n’est pas clair à quel point ces accusations sont vraies. En plus d’être condamné à la prison, Zhou Xiang a été interdit de pratiquer le journalisme pour le reste de sa vie. 

Mais quels que soient les abus des journalistes – et que ces abus soient vrais ou inventés – l’opinion publique chinoise n’a pas accepté l’interdiction générale de ces reportages «négatifs».

«Il y a une différence entre extorsion et reportage critique! Comment une extorsion de fonds peut-elle conduire à une interdiction de reportage critique,» a demandé Chang Xiaokun, un avocat chinois de la province du Shandong, sur le site populaire Weibo. 

 «La constitution dit que les citoyens bénéficient de la liberté d’expression, ce qui inclut la liberté de critiquer. Les journalistes ne sont-ils pas des citoyens? Si la critique n’est pas autorisée, la nation est finie,» a écrit Song Zude, un célèbre observateur du secteur du divertissement, sur son compte Weibo.

Yang Bo, un internaute, a écrit: «Les journalistes utilisent souvent Weibo pour révéler la corruption sans l’autorisation de leur entreprise. Aujourd’hui, ils n’osent plus faire cela et les responsables corrompus dorment tranquilles.» 

Les Chinois les plus pessimistes n’ont pas été surpris par cette annonce, car la répression des médias n’est pas quelque chose de nouveau sous le règne du parti communiste chinois (PCC). Selon eux, cette annonce ne change rien à la situation. 

Même avant ces nouvelles interdictions, de nombreux journalistes chinois avaient été punis pour avoir diffusé des informations négatives sur une série de problèmes sociaux. Xiang Nanfu, par exemple, un journaliste originaire de Pékin travaillant pour la rédaction du site Boxun basé à l’étranger, a été arrêté le mois dernier et suspecté d’avoir «provoqué des querelles et semé le trouble».  

Selon les agences de média officielles, Xiang Nanfu aurait publié de «fausses» informations «diffamant» la Chine et «trompant les lecteurs chinois». Elles ont également qualifié Boxun de «site réactionnaire». 

Cependant, le site Boxun publie de nombreux reportages sur le non-respect des droits des pétitionnaires et autres groupes marginalisés en Chine. 

D’autres journalistes ont été punis pour avoir simplement accompli leur travail. Avant le 25eme anniversaire du massacre de la Place Tiananmen le 4 juin, Xin Jian, travaillant pour le journal chinois Nihon Keizai Shimbun, et Vivian Wu, une ancienne journaliste de Pékin travaillant pour le South China Morning Post, ont été détenus après avoir interviewé Pu Zhiqiang, un éminent avocat défenseur des droits de l’homme, qui se trouve également en détention et risque d’être condamné à la prison.

Version en anglais: China Reporters Face Further Muzzling

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