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Marseille commémore le Massacre de la place Tian An Men

Amnesty international, AEM et ACAT réunis au vieux port pour rappeler ce moment de l’histoire de la Chine

Écrit par Christine Modock, Epoch Times
06.06.2014
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  • 4 juin 2014: Amnesty International et l’ACAt étaient présents sur le Vieux Port de Marseille pour commémorer le massacre de la Place Tian An Men de Pékin. (Christine Modock/Epoch Times)

Malgré le silence et l’amnésie imposée par les autorités chinoises au sujet du massacre de la Place Tian An Men de Pékin le 4 juin 1989, la journée de commémoration a été célébrée partout dans le monde, pour rappeler que des hommes et des femmes ont payé de leur vie pour défendre leur liberté.

À Marseille, la manifestation a commencé par 3 minutes de bruits, avec sifflets et cris, pour éveiller les consciences, attirer l’attention des passants, rassembler le maximum de personnes autour du massacre de la place Tian An Men de 1989.

C’est sous l’ombrière du Vieux Port de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, que la section d’Amnesty International du Sud, avec le concours des associations des Amis de l’Empire du Milieu (AEM) et de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), ont commémoré ensemble le souvenir de cet événement tragique de l’histoire de la Chine, un devoir de mémoire qui s’imposait. C’était aussi une occasion de faire savoir à tous que les atteintes aux droits de l’homme se poursuivent depuis le massacre de la Place Tian An Men. Des actes encore plus graves sont perpétrés à l’encontre des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des moines tibétains, des avocats des droits de l’homme, des écrivains audacieux, des catholiques, des musulmans et de tout opposant au Parti communiste chinois (PCC).

La situation reste donc des plus déplorable, il s’agit d’un génocide cruel, bien connu et contre lequel peu de nations réagissent. Les droits de l’homme seraient-ils en phase de devenir le marche-pied de certaines démocraties?

Ou serait-ce tout simplement le fait que les intérêts économiques des peuples prennent le dessus sur la moralité et les principes chers à notre Constitution reposant sur les principes «Liberté, Égalité, Fraternité».

Ne serions-nous pas entrain de glisser doucement mais sûrement, par action ou omission, vers une forme d’inhumanité?

4 juin 1989: un devoir de mémoire

Les manifestations de la place Tiananmen en 1989 ont été initiées par le mouvement étudiant qui exigeait des réformes politiques réelles et dénonçait la corruption de la République populaire de Chine.

Dès 1987, la modernisation économique de la Chine est interrompue et Hu Yaobang, un responsable âgé mais très apprécié pour ses idées avant-gardistes va se voir exclu et enfermé sous prétexte que ses conceptions «laxistes» le faisaient sortir du «droit chemin».

Le 15 avril 1989, le décès de Hu Yaobang déclenche les troubles. Près de 10.000 étudiants se regroupent sur la place Tian An Men de Pékin. Ils entonnent tous des slogans en faveur de la démocratie et dénoncent la corruption du pouvoir politique.

  • L’association des Amis de l’Empire du Milieu a fait signer des pétitions aux passants pour dénoncer les prélèvements forcés d’organes en Chine. (Christine Modock/Epoch Times)

Dans les jours qui suivent, des milliers de personnes rejoignent les étudiants. L’atmosphère est à la fête. Les danses et les chants se mêlent aux discussions politiques passionnées. Au mois de mai, les ouvriers et employés rejoignent les manifestants, on dénombre 400.000 personnes. Tous parlent de «Printemps de Pékin».

Mais le PPC exaspéré décide le 4 juin 1989 d’envoyer sur la place Tian An Men (haut lieu du pouvoir et de la vie politique) l’armée chinoise massacrer avec des chars et des armes lourdes les milliers d’étudiants rassemblés. Ce massacre du 4 juin 1989, met un terme brutal et final au «printemps de Pékin».

La place Tian An Men est donc l’une des images fortes de la lutte pour la démocratie en Chine et dans le monde entier. Le nombre de victimes lors de cet événement est évalué à 1.400 personnes, auxquelles s’ajoutent plus de 10.000 blessés.

Des dizaines de milliers de manifestants ont été arrêtés dans les semaines suivantes. Par la suite, des procès ont eu lieu pour engager des mesures punitives contre les insurgés. Certains d’entre eux ont été envoyés en prison, d’autres condamnés à mort et fusillés. Aujourd’hui, cette page dramatique a été effacée de l’histoire de la Chine.

L’association des Amis de l’Empire du Milieu (AEM) commémore les disparus

À l’occasion de ce 25e anniversaire, l’association des Amis de l’Empire du Milieu s’est donnée pour mission de lutter contre l’oubli. En rendant hommage aux victimes de la place Tian An Men, elle a exprimé sa solidarité avec les familles qui ne peuvent toujours pas à ce jour honorer leurs morts.

Les pratiquants de Falun Dafa réunis autour de cet événement ont tenu une veillée aux chandelles. Ils étaient vêtus de blanc, en position de méditation, pour commémorer les victimes disparues.

Beaucoup de passants de sont arrêtés pour s’informer et certains ont signé deux pétitions.

Mme Géraldine King, Présidente de l’association AEM, a évoqué la mission de l’association qui consiste à défendre les droits humains fondamentaux en Chine et à faire connaître et sensibiliser à la culture traditionnelle chinoise. Cette association intervient régulièrement pour dénoncer les vagues de persécution qui se perpétuent en Chine depuis 1999 à l’encontre des pratiquants de Falun Gong, grâce à des stands d’informations, des projections, des expositions et des rencontres d’information auprès des élus locaux et européens.

«Notre présence à cette manifestation,» précise Mme KING, «vise à commémorer tous les Chinois qui ont été persécutés, torturés, emprisonnés et ceux qui ont perdu leur vie, pour avoir défendu leur liberté de croyance et de pensée.»

La question des prélèvements forcés d’organes, soulevée en 2006, est une problématique, qui inquiète beaucoup de nations et les associations DAFOH (Doctors against organ harvesting – en français Médecins contre les prélèvements d’organes), Amnesty International, AEM et l’Association Falun Gong de France, agissent avec beaucoup de dynamisme et de détermination, pour diffuser les informations vers toutes les couches de la société en faisant, par exemple, signer des pétitions.

  • Des pratiquants de Falun Gong étaient présents pour commémorer pacifiquement les victimes du massacre du 4 juin 1989. (Christine Modock/Epoch Times)

Amnesty international lutte sans réserve contre les atteintes aux droits de l’homme

Amnesty International, mondialement connue pour ses actions à travers le globe, fait savoir que les problèmes qui existent en Chine sont une préoccupation importante pour eux.

Amnesty partage son inquiétude face à la généralisation des persécutions envers tous les militants. Alors que l’actuel Président chinois Xi Jinping parle d’une plus grande ouverture et de réformes approfondies, la réalité semble différente, puisque ses actions démontrent qu’il préfère la répression à la réforme.

Amnesty International précise que parmi les personnes arrêtés ces dernières semaines et assignées à domicile, se trouvent l’avocat spécialiste des droits humains Pu Zhiqiang, la journaliste renommée Gao Yu et la porte-parole des Mères de Tian An Men, Ding Zilin.

Le représentant de la région Sud fait connaître la position d’Amnesty en ces termes: «Les dirigeants chinois doivent cesser de faire de la politique avec l’histoire et au contraire rendre justice aux victimes. Ces familles accablées de chagrin méritent de recevoir des explications complètes et transparentes de la part de leur gouvernement.»

Aussi, incite-t-il «Xi Jinping à changer son approche et l’encourage à ouvrir une enquête indépendante et transparente sur la répression violente de 1989».

Ensuite a été lue une sélection des élégies sur Tian An Men dde l’auteur et dissident chinois Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix en 2010 et toujours emprisonné à ce jour.

Une pétition d’Amnesty a été proposée au public.

Pour l’association ACAT: une amnésie totale en Chine autour de ces événements

M. Eric Griffe, responsable localde l’ACAT, nous dit que des régimes s’effondrent, des murs se brisent, et pourtant la torture reste présente dans certains pays, dont la Chine, d’où la nécessité de demeurer vigilants et d’intervenir encore et encore auprès des gouvernants.

La soirée s’est terminée vers 21 heures, beaucoup de personnes ont été informées et ont apprécié les efforts conjoints des 3 associations pour cet événement.

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.