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Vague de suicide dans les lycées à l’approche de l’examen national

Écrit par Lu Chen, Epoch Times
09.06.2014
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  • 4 janvier 2014: des étudiants révisent dans une université de Pékin. Une vague de suicide sévit chaque année dans les lycées du pays à l’approche du Gaokao, ou examen national. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

En Chine, l’examen national d’entrée à l’université qui se déroule chaque année en juin, est l’épreuve la plus sérieuse et la plus difficile pour les adolescents. Les familles peuvent parfois tout miser sur la réussite de leur enfant dans ces examens qui déterminent dans quelle université il pourra s’inscrire et dans une certaine mesure, le cours de leur avenir.

Pour certains, la pression est tout simplement trop forte: ces derniers mois, une vague de suicides et de tentatives de suicides a été rapportée.

«J’ai abandonné mon corps et mon âme, mais j’ai toujours été là, à regarder le ciel et la Terre», disait une lettre retrouvée sur le pupitre de Xiaofeng [pseudonyme], élève en dernière année au lycée de Pingyang dans la ville de Wenzhou, capitale de la prospère province du Zhejiang.

Son corps avait été retrouvé dans une rivière avoisinante et les messages codés qu’il avait laissés indiquaient qu’il s’agissait d’un suicide. Pourtant, Xiaofeng avait toujours fait partie des dix meilleurs élèves de sa classe.

En mai, une élève de l’école expérimentale Tsinghua à Shenzhen a échoué dans une tentative de suicide en se poignardant l’estomac avec un couteau à fruits. La scène a été enregistrée par des caméras de surveillance et elle a été emmenée à l’hôpital où elle demeure dans un état critique. L’école suppose que la pression psychologique due à l’approche de l’examen était trop forte.

D’autres reportages parlent de jeunes qui ont sauté du toit ou des fenêtres de bâtiments scolaires. En mars, un élève avait sauté de la fenêtre du cinquième étage d’une école de la province du Zhejiang et est décédé plus tard à l’hôpital. Les jeunes Chinois étudient souvent très tard le soir dans l’espoir de satisfaire aux exigences et dépasser la concurrence.

L’examen national d’entrée à l’université, appelé Gaokao en chinois, détermine dans quelle université un lycéen pourra entrer. Les élèves sont évalués sur leurs connaissances en mathématiques, en anglais et dans les matières littéraires ou scientifiques.

Les lycées sont classés en fonction des performances des lycéens. Ceux-ci subissent donc les pressions de leurs parents et de leurs professeurs qui comptent sur leur réussite.

Le mois de juin est souvent appelé «Juin noir» en raison de la nervosité et de la panique que l’examen peut provoquer parmi les élèves, les parents, les enseignants et les écoles. Non seulement la préparation est stressante, mais l’attente des résultats et leur proclamation peuvent aussi provoquer beaucoup d’anxiété. De nombreux suicides se produisent après l’annonce des  résultats, lorsque les lycéens ne sont pas parvenus à obtenir les notes que l’on attendait d’eux.

Les lycéens ont à plusieurs reprises manifesté contre les longues heures d’études et la lourde charge de travail à domicile nécessaires à la préparation de l’examen.  Dans une lettre publiée sur un site officiel du district de Huinong de la ville de Ningxia, au sud-ouest de la Chine, les élèves du 21e lycée de la ville se sont plaints d’être obligés de rester à l’école durant 11h30 par jour  sans  avoir le droit de sortir. «Nous, lycéens, sommes tellement déprimés!», confiait la lettre.

Néanmoins, il est devenu normal de rester de 10 à 12 heures par jour à l’école en Chine. ensuite, les lycéens rentrent chez eux en ayant souvent encore 2 à 4 heures de travail pour terminer leurs devoirs à finir. Les travaux dirigés occupent les week-ends, laissant peu de temps libre pour les sorties sociales, les ballades dans la nature ou  encore l’apprentissage d’un instrument de musique.

Selon le Centre chinois du contrôle et de la prévention des maladies, en 2013, le suicide était la première cause de décès parmi les adolescents et les jeunes adultes chinois. Dans de nombreux pays occidentaux, les blessures involontaires sont la principale cause de décès chez les jeunes de cette tranche d’âge.

Selon des intellectuels chinois, le système d’évaluation scolaire basé  entièrement sur des tests et des résultats standardisés est au cœur du problème. Cheng Pingyuan, professeur en développement social de l’Université de Nanjing, a affirmé dans ses publications que le modèle devrait être complètement modifié. Il a suggéré de procéder à une évaluation plus personnalisée et diversifiée qui permettrait d’identifier et d’évaluer les  capacités individuelles. Selon lui, l’éducation devrait se montrer plus humaine  en inculquant des valeurs, plutôt que de reposer sur la simple mémorisation ou l’exécution de tâches techniques.

Les recherches de Cheng Pingyuan montrent aussi que le système basé sur la notation ouvre des conflits entre enseignants et lycéens. Les enseignants  réprimandent les lycéens et se montrent généralement peu compréhensifs envers la pression que les élèves subissent.

Selon divers médias chinois, au moins 14 lycéens se sont suicidés l’an passé après avoir été critiqués ou verbalement agressés par leurs enseignants.

Comme l’échec d’un élève à obtenir de bonnes notes peut avoir un impact négatif sur l’enseignant ou l’école. Un étudiant ayant de mauvais résultats dans les matières principales est alors considéré comme «mauvais élève» par les enseignants qui ne prennent en compte ni les bons résultats dans les autres matières ni le développement personnel global de l’élève. Le professeur Cheng Pingyuan conclut que l’environnement d’études intensives, de compétition et de notation stricte, finit par saper le goût d’apprendre, la créativité et la capacité de réflexion indépendante.

Version en anglais: China’s Harsh Exam Period Leads to Uptick in Suicides

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