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Faut-il changer le système de notation à l’école?

Écrit par David Vives, Epoch Times
02.07.2014
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  • Avec la révision du système de notation français, un nouveau volet de la loi de refondation de l’école s’est ouvert. (Jeff Pachoud/AFP/Getty Image)
    AFP PHOTO / (Photo credit should read JEFF PACHOUD/AFP/GettyImages)(Staff: vv / 2012 AFP)

Dans le cadre de la loi de la refondation de l’école entreprise par Vincent Peillon, figurait la révision du système de notation français.

Benoît Hamon, ministre de l’Éducation fraîchement nommé, a donc initié son premier chantier en lançant mardi dernier une concertation réunissant professionnels et participants du système éducatif français. Celle-ci se poursuivra de juillet à décembre, et en se basant sur «les résultats de la recherche, les connaissances scientifiques, les pratiques de terrain nationales et internationales». Ils présenteront leur conclusion mi-décembre.

Le diagnostic de Benoît Hamon s’appuie sur l’enquête Pisa de l’OCDE, qui montre que «les jeunes Français sont ceux qui redoutent le plus l’erreur». Le ministre espère impulser un changement attendu par une partie du système éducatif. Mais ce ne sera pas simple: une bonne partie des Français sont encore attachés au système actuel, tandis que certains professionnels craignent un abaissement du niveau des élèves.

Pour 84% des parents, leur enfant se sent bien à l’école

La suppression des notes à l’école reste difficilement comprise pour la plupart des Français. Seuls 26% d’entre eux, d’après un récent sondage Ifop, y sont favorables. Cependant, les observations et les inquiétudes sur le système actuel sont les mêmes que celles des pédagogues tenants de la réforme: pour 49% des sondés, l’école apprend principalement aujourd’hui la peur de l’échec. La transmission du goût de la réussite et le sens de la discipline semblent bien avoir déserté les bancs de l’école (14% et 12,5% respectivement).

84% des parents d’élèves estiment également que leur enfant «se sent bien» à l’école. Un chiffre qui mériterait d’être nuancé. Selon Michel Fize, sociologue au CNRS et spécialiste de la jeunesse, si l’enfant s’épanouit à l’école, c’est principalement par la fonction sociale de cette dernière.

Le mal-être des élèves français est à relier à la lourdeur des programmes, aux exigences des professeurs, à la crainte de ne pas être à la hauteur, analyse le sociologue. Un phénomène qui serait facilement amplifié par le système de notification, propre selon de nombreux pédagogues à introduire l’élève dans un système de compétition et de classement, bien éloigné de l’objectif d’apprentissage des connaissances. Cette idée est donc celle retenue par Benoît Hamon, qui espère «une nouvelle pratique pour stimuler au lieu de décourager».

La notation sur vingt, une exception française

Au Japon, pays célèbre pour son système élitiste, la notation en vigueur est sur 100. Leur système est très sélectif, et le tronc commun difficile à suivre. Il n’est pas rare, comme en France, que l’élève soit réorienté vers des filières professionnelles. En Allemagne ou aux États-Unis, on pratique la notation par lettre, A, B, C, D ou E, parfois accompagnées d’un + ou d’un -. Dans les pays scandinaves, on se passe de notes jusqu’en 7e ou 8e année (équivalent de la 4e). Les professeurs évaluent les élèves dans un rapport qui juge de l’acquisition des connaissances, qui tient compte des progrès mais qui touche également au développement personnel et social de l’enfant. Les élèves sont encouragés à être actifs en cours et à discuter avec leurs professeurs.

Changer de notation, changer d’école?

La méthode suédoise, ainsi que les méthodes s’adaptant aux capacités de l’élève sont souvent plébiscitées chez certains éducateurs qui aimeraient assouplir la pédagogie des salles de classe. D’après Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l’UMP et conseiller régional d’Ile-de-France, certaines pistes pourraient être envisagées, comme «fixer des objectifs de niveau de connaissance par cycles d’apprentissage». En leur sein, les élèves seraient réunis par niveau de progression; un enfant pourrait ainsi être dans un groupe élevé en français, mais plus faible en mathématiques, pour autant qu’à l’issue de son cycle, il ait atteint le niveau requis dans l’ensemble des matières.

Ainsi, le changement qu’impulserait une notation différente pourrait faire office de petite révolution dans le monde de l’enseignement. D’après Bruno Suchaut, professeur à l’Institut de Recherche sur l’Éducation, les nombreux travaux de sociologues effectués sur l’efficacité du système actuel – les premiers remontent à 1930 – montrent qu’en plus d’être assez aléatoire dans sa capacité à juger réellement des capacités d’un élève, la notation sur vingt serait également «un frein à un changement plus global des pratiques pédagogiques».

L’abandon des classements et des notes conduirait ainsi à une autre conception de l’évaluation et peut-être même à une autre école, souligne-t-il.

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