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«Miracle» en Afghanistan: Ashraf Ghani, nouveau président?

Écrit par Global Voices
11.07.2014
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  • Ashraf Ghani assistant à une réunion avec le gouverneur de la province du Panjshir en Afghanistan, le 5 juillet 2011. (Wikimédia/S.K. Vemmer, Département d’Etat des Etats-Unis)

Si l’on en croit les résultats préliminaires – un «si» qui prend tout son sens avec les déclarations orageuses de son adversaire sur la fraude électorale – Ashraf Ghani Ahmadzai est en voie d’être le prochain président élu d’Afghanistan. La Commission électorale internationale d’Afghanistan (IEC) a déclaré aujourd’hui que huit millions de suffrages ont été exprimés lors du second tour tendu entre les deux anciens ministres du président sortant Hamid Karzaï, celui des Finances Ghani et celui des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, le 16 juin.

Victoire contestée

Actuellement, Ghani le pachtoune mène par 56% des voix, un écart qu’Abdullah Abdullah, mi-pachtoune, mi-tadjik, populaire parmi les ethnies non-pachtounes d’Afghanistan, a peu de chances de combler, malgré son avance de 14 points sur Ghani au premier tour. Comme l’a tweeté le journaliste de BBC Persian Jamal Mousavi, «les résultats ne sont toutefois pas définitifs.» Les partisans de Ghani n’en ont pas moins commencé à féliciter l’équipe gagnante, ainsi ce tweet de Lutfullah Stanikzai: «Félicitations au Dr. Ashraf Ghani et à son équipe pour leur victoire aux élections présidentielles afghanes de 2014.»

Sans surprise, le porte-parole d’Abdullah Abdullah a annoncé le refus de ces résultats, en direct sur la chaîne TOLOnews. Les partisans du Dr. Abdullah condamnent ce que son équipe de campagne a appelé une «fraude à l’échelle industrielle». L’un d’eux, Yar Mohabbat fulminait: «L’annonce du résultat d’élections truquées est inacceptable. Le président de la fraude n’est pas mon président.» Tandis qu’un autre partisan d’Abdullah, Aziz Taheer, mettait en doute la légitimité du décompte des voix en arguant que «l’augmentation de 150% du nombre de voix du Dr. Ghani contre toute attente en seulement deux mois n’est rien de moins qu’un miracle.»

Un habitant de Kaboul, Haider Sediqi, réagissant à une question posée sur Twitter par la BBC au sujet des résultats des élections, a écrit que «Ashraf Ghani veut régner sur les gens avec des millions de voix frauduleuses, mais les gens ne le toléreront pas.» Le journaliste Ahmad Mukhtar s’est appliqué à rapporter l’amertume du camp Abdullah: «Dernière heure: Le camp Abdullah nous dit que c’est une fraude totale. Plus de 2 millions de voix frauduleuses pour Ghani.»

Les accusations de fraude pourraient provoquer certains recomptages. L’auteur américano-afghan Freshta Kazemi avance qu’«un quart des votes seront vérifiés à cause d’accusations de fraude massive.»

Pas de compromis ?

Avant l’annonce des résultats, Ghani et Abdullah semblaient engagés dans un dialogue de sourds tandis que leurs partisans guerroyaient sur les médias sociaux. Ashraf Ghani a déclaré le 7 juillet que «la stabilité de l’Afghanistan est dans la stabilité des gens. La volonté et les voix du peuple doivent donc être respectées.» Abdullah Abdullah a honoré le même engagement, tout en mettant l’accent sur un certain type de voix, caractérisées par leur propreté: «Une fois de plus je déclare mon engagement à défendre les voix propres du Peuple Afghan !» Des voix propres, explique-t-il, à ne pas confondre avec les voix «fantômes».

Selon l’ancien journaliste de la BBC et défenseur des droits de l’homme Ramin Anwar, Ashraf Ghani est prêt à négocier avec Abdullah Abdullah pour éviter un conflit ou des violences.

Pendant que les rumeurs vont et viennent sur Twitter, l’ambassadeur américain en Afghanistan a été forcé de démentir avoir contribué au dépouillement des votes par la Commission électorale internationale et agi comme médiateur entre les équipes de campagne.

La balle est dans le camp Abdullah

Les importants enjeux de la première passation de pouvoir démocratique en Afghanistan donnent toute sa pertinence à la question, posée dès avril par Global Voices, des mauvais perdants éventuels. Quant à la réponse, tout dépendra de ce que décideront de faire les plus gros perdants d’Afghanistan, Abdullah Abdullah et ses millions de partisans.

Source: Global Voices

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