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Punaises de lit: entre le phénomène réel et l’effet psychologique

La pensée magique et les pesticides

Écrit par Nathalie Dieul, Epoch Times
15.07.2014
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  • Un gros plan sur des punaises de lit sur la peau de différents individus (Louento.pix)

«Cette année, un des phénomènes très inquiétants, c’est qu’il y a de plus en plus de gens qui essaient de se débarrasser eux-mêmes de leur problème de punaises de lit. Ils ne réussissent pas la plupart du temps et font que le problème se déplace dans les logements des voisins. Chaque fois qu’ils manquent leur coup, ils envoient le problème dans les logements des voisins. Compte tenu qu’ils traînent à régler le problème, ils en transportent un peu partout. Et, en plus, c’est qu’ils sont en train d’offrir l’occasion aux punaises d’avoir un meilleur système immunitaire : elles deviennent de plus en plus difficiles à éliminer», déplore le spécialiste de la gestion parasitaire Harold Leavey.

Beaucoup de propriétaires ou de concierges essaient de traiter le problème eux-mêmes, ce qui est dramatique, selon M. Leavey. «Dans notre entreprise, il y a des réglementations très précises et c’est bien fait. Il y a des produits qui sont faits pour être utilisés dans le lit. Quand je fais un lit, je ne fais que les parties du cordon autour du lit, là où je vois des punaises. S’il y a une fissure dans laquelle je ne suis pas capable de voir, j’envoie un petit jet dedans, mais je n’arrose jamais le lit au complet. Je prends en considération que quelqu’un va se coucher sur ce lit!», mentionne-t-il.

Précautions à prendre

«Il y a plein de précautions à prendre, de choses à faire et à ne pas faire quand on décide d’utiliser soi-même des pesticides. Une femme enceinte ou qui allaite doit quitter le logement pendant 12 heures, pour que la concentration de pesticide soit moins élevée. En effet, pour se défendre, le corps de la femme envoie le pesticide dans ses graisses, celles-là mêmes qui servent à nourrir le bébé. Quelqu’un qui a un cancer et un système immunitaire très faible devrait également sortir du logement pendant 12 heures», précise M. Leavey.

«Il est important également de bien respecter les dosages de ces produits nocifs quand un individu décide de faire un traitement. Bien des gens qui n’ont pas réussi une première fois mettent quatre fois plus de pesticide la seconde fois, en disant qu’ainsi, “les bibittes vont mourir”. La personne qui va coucher là aura des risques de perdre la vie», prévient Harold Leavey.

Le président des entreprises Maheu remarque que beaucoup de personnes ne sont pas conscientes des dangers des pesticides. Par exemple, une vieille dame est venue à son entreprise, racontant que ça la démangeait partout. Le concierge était allé arroser son lit de pesticides à plusieurs reprises, lui disant de se coucher dessus pendant que le lit était mouillé. L’entomologiste n’en revenait pas : la cause des démangeaisons de la dame était bien les pesticides et non les punaises», fait-il remarquer.

Il rappelle le décès de deux jeunes filles, les sœurs Bélanger, lors de leurs vacances en Thaïlande. Le terrible accident, survenu en 2012, aurait été causé par un pesticide utilisé contre les punaises de lit : le phosphure d’aluminium. Ce produit qui dégage un gaz mortel laisse une espérance de vie de quelques heures seulement à un humain qui reste dans cette pièce. Bien entendu, ce produit est interdit au Canada. Cependant, il est de plus en plus fréquent de voir des gens utiliser des pesticides prévus à d’autres fins.

  • Un produit dangereux et illégal, la craie contre les blattes qu’on peut encore trouver dans le quartier chinois. (Wikimedia)

«Quand je vais en Asie ou en Afrique, si j’ai un problème de punaises, je ne demande même pas qu’on m’envoie quelqu’un pour les éliminer, c’est moins dangereux de vivre avec des punaises que de faire faire ça par des gens qui ne connaissent pas ça», remarque le spécialiste.

Même si les produits les plus nocifs sont interdits dans notre pays, il est encore possible de se les procurer dans certains arrondissements comme dans le quartier chinois. L’entomologiste cite comme exemple la craie chinoise, utilisée en Asie pour repousser les blattes. Ce qui ressemble à une banale et inoffensive craie contient en fait un produit mortel: «Si un enfant lèche ça, il est mort», dit-il.

«Chéri, j’ai arrosé les enfants de pesticides»

Certaines personnes qui ont développé une phobie de ces insectes, même s’ils ont réglé leur problème, vont jusqu’à arroser leurs enfants de pesticides! Et, selon M. Leavey, ce n’est pas quelque chose qui n’arrive qu’une fois par an, mais qui arrive régulièrement et de plus en plus fréquemment. «Une dame m’a déjà dit : “J’ai arrosé les lits, j’ai arrosé les fauteuils et j’ai arrosé les petits”», se souvient-il.

Il existe des personnes qui décident, lorsque le problème n’est pas encore réglé, de mélanger les produits. «Si vous mélangez deux pesticides, c’est un nouveau produit. Ce produit peut être extrêmement dangereux», remarque celui qui se souvient avoir fait des mauvais coups à l’âge de 16 ans. Avec ses amis, il avait mêlé les fioles d’un professeur de chimie. Lorsque celui-ci a mélangé deux produits qui devaient devenir bleu, ça a explosé. Une bonne leçon qui, heureusement, n’a pas eu de conséquences.

Dans certains États des États-Unis, où l’usage des pesticides est très répandu, les punaises sont devenues tellement résistantes aux pesticides que les spécialistes ne peuvent plus en utiliser. Si la tendance continue à Montréal, nous risquons de connaître la même situation assez rapidement.

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