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Les perturbateurs endocriniens à l’origine de l’infertilité?

Écrit par Conan Milner, Epoch Times
18.07.2014
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  • Des chercheurs au Danemark et en Allemagne pensent que les perturbateurs endocriniens peuvent brouiller les spermatozoïdes et entraver leur pénétration dans la couche protectrice de l’ovule. (Wikimedia Commons)

Pensez à votre système endocrinien comme à un ordinateur. Le matériel est un réseau de glandes, et le logiciel, les hormones. Si le système fonctionne correctement, le réseau peut communiquer, réglementant la croissance et le développement à tous les stades de la vie, de la procréation à la mort.

Certains experts de la santé établissent un lien entre des maladies émergentes qui touchent le système endocrinien et l’exposition aux produits chimiques de synthèse. Ces perturbateurs endocriniens agissent comme des logiciels non-autorisés en ajoutant un code qui, insidieusement, se glisse dans nos récepteurs hormonaux et interfère avec les signaux du réseau.

Les dioxines (un groupe de composés notoirement toxiques, dont l’Agent Orange, issus de l’incinération des déchets et des sous-produits de l’industrie), les PCB (une famille de produits chimiques de synthèse qui a été l’objet de nombreuses applications industrielles jusqu’à ce qu’elle soit interdite en 1979) ainsi que le DDT et divers autres pesticides, sont les perturbateurs endocriniens les mieux documentés.

Mais beaucoup de produits chimiques plus communs sont suspects, y compris l’agent antibactérien Triclosan utilisé dans près de 2.000 produits de ménage et de soins.

Le gouvernement fédéral américain et la Commission européenne sont en train de repenser à la politique chimique, mais les experts en endocrinologie et en toxicologie s’affrontent sur la manière dont les perturbateurs endocriniens potentiels doivent être classés et réglementés.

Identifier un perturbateur endocrinien

Une nouvelle technique d’évaluation des perturbateurs endocriniens nous aide à y voir plus clair. Des scientifiques allemands et danois ont publié une étude(1) dans laquelle ils ont testé les produits chimiques directement sur les spermatozoïdes vivants.

«Auparavant, des études expérimentales ont été faites sur des animaux. Nous présentons des données avec des effets directs sur les cellules humaines vivantes. Un plus grand nombre de produits chimiques peut être testé avec cette méthode», a déclaré le professeur Niels Skakkebaek.

L’étude a identifié des dizaines de perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec la fertilité masculine en endommageant les spermatozoïdes.

Environ un tiers des 100 produits chimiques testés ont eu un effet indésirable. Les conclusions sont importantes car il était difficile de démontrer qu’une perturbation endocrinienne humaine soit due à une exposition aux produits chimiques.

Les capacités d’un produit toxique

En toxicologie classique, la toxicité est une ligne claire. Dépasser une certaine dose fait du produit un poison, mais une exposition minimale est considérée comme fiable. Avec les perturbateurs endocriniens, cette ligne n’est pas si précise. Les effets des perturbateurs endocriniens sont plus subtils et variés qu’une réaction toxique typique. Au fil du temps et bénéficiant d’une orientation persistante, ils peuvent entraîner des problèmes réels, tels que l’obésité, un dysfonctionnement de la thyroïde et de la fonction surrénale, être à l’origine de l’infertilité, du diabète et de l’hyperglycémie.

Pour évaluer les capacités d’un produit chimique à être un perturbateur endocrinien, le docteur Skakkebaek et ses collègues ont concentré leur attention sur les canaux d’ions de calcium qui contrôlent la mobilité des spermatozoïdes.

Ils ont conclu que l’exposition aux perturbateurs endocriniens élargit ces canaux et augmente le taux de calcium dans le sperme. C’est une ingérence claire avec des signaux physiques et chimiques fondamentaux qui entraînent un changement de comportement, permettent aux spermatozoïdes de se déplacer et provoquent une diminution de la sensibilité à la progestérone et aux prostaglandines – deux hormones importantes libérées par les cellules qui entourent l’ovule. Se fondant sur ces observations, les chercheurs ont écrit que «les perturbateurs endocriniens dans les fluides reproducteurs risquent de perturber la précision de la chronologie qui coordonnent les événements étant à la base de la fertilisation».

Leurs travaux suggèrent que les perturbateurs endocriniens peuvent tromper le sperme, le menant au mauvais endroit et au mauvais moment, gênant la navigation vers l’ovule et entravant sa pénétration dans la couche protectrice de l’ovule.

L’étude révèle assez «de preuves scientifiques pour aider à former des pratiques et des règles internationales». Les chercheurs veulent en savoir plus sur la concentration des perturbateurs endocriniens dans le sperme et dans les liquides trouvés dans le passage menant aux ovaires afin de renforcer et étendre leurs conclusions. D’autres scientifiques suggèrent que l’effet des perturbateurs endocriniens peut être encore plus marqué dans l’environnement complexe du corps humain.

Des produits chimiques dangereux

Parmi la liste des modificateurs de spermatozoïdes, les produits chimiques détectés sont le 4-méthylbenzylidène camphre, un filtre ultraviolet utilisé dans certaines crèmes solaires et le Triclosan, omniprésent, trouvé dans les savons, les déodorants, les dentifrices, les produits de beauté, les tissus et les jouets.

Plusieurs études chez l’animal ont déjà montré que le Triclosan interfère avec les hormones liées à la thyroïde, au cerveau et au système reproducteur, mais les organismes de régulation ont été lents à agir. En 1978, l’organe de certification des aliments et des médicaments américain (FDA) a envisagé d’enlever le Triclosan de quelques produits, mais l’utilisation du produit chimique a continué à augmenter.

(1) étude parue dans le journal EMBO Reports

Version en anglais: How Endocrine Disrupting Chemicals Cause Infertility

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