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Complètement décodant

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
18.07.2014
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  • Des élèves de l’école primaire apprennent à utiliser des tablettes numériques, le 12 septembre 2013 à Saint Brieuc. (Damien Meyer/AFP/Getty Images)

ÉDITO – Qu’on se le dise, la France de demain se créera dès l’école primaire, et elle sera informatique. Voici une population de «codeurs», âgés de 5 ans aujourd’hui et qui, à 20 ans en 2030, seront attendus pour faire monter la vague d’un génie informatique français créateur d’emplois: Le Ministre de l’Éducation Benoît Hamon, sans oublier que les acquis fondamentaux en compétences permis par l’enseignement public doivent rester le fait de «lire, écrire, parler correctement la langue française, compter, calculer, composer et décomposer les nombres en mathématiques,» semble considérer ceux-ci comme déjà assurés avec succès (sic) et insiste, dans les colonnes du Journal du Dimanche du 13 juillet, sur le fait que «l’école ne peut ignorer l’importance du numérique qui intervient aujourd’hui dans toutes les disciplines.» Dès la rentrée, les enfants de primaire se verront donc proposer de nouveaux apprentissages pour comprendre et manipuler les codes informatiques.

Fleur Pellerin argumentait en son temps, reprenant les recommandations de l’Académie des Sciences en 2013, sur le fait qu’apprendre à coder ou développer – et donc n’être plus seulement utilisateur mais créateur – peut permettre aux élèves «de comprendre comment est construit l’univers digital dans lequel ils évoluent, et de développer une distance critique.»

Appliquons avec vigueur cette louable distance critique:  avoir vu la France classée comme nation de «suiveurs» dans l’innovation semble avoir traumatisé les classes dirigeantes au point qu’elles souhaitent rattraper le retard en oubliant que  la première capacité des grands innovateurs est celle de penser différemment. En tentant de jouer les bons élèves dans le train culturel d’un monde futur qu’on nous affirme digital et saturé d’informatique, le gouvernement n’est une nouvelle fois  pas innovateur mais simple suiveur; alors qu’il pourrait – avec le sens des choses et un peu de tripes - développer une autre vision.

En reprenant ses missions fondamentales de «former l’homme, le travailleur et le citoyen,» l’école publique bénéficierait de réfléchir à ce qu’elle fabrique en réalité à travers ses programmes: Il est loin le temps où Rousseau était la référence des éducateurs et où la promenade et la connaissance de la nature «formaient les sens» et inscrivaient l’enfant au cœur du monde. Loin aussi le temps où l’écolier devait travailler son esprit le matin, et son corps l’après-midi pour devenir un homme complet et véritablement utile à la société. Ceci, nous dit-on aujourd’hui, est une vision romaine, trop paysanne pour être la bonne.

Pour nous cependant, la véritable innovation serait de considérer la technologie de façon plus complète: combien a-t-elle apporté de bon, et combien de mauvais? En sommes-nous encore les maîtres ou nous a-t-elle déjà aliénés? Faire prendre conscience aux enfants qu’ils sont le fruit d’un environnement naturel d’une complexité magique,  les remettre dans la perspective d’une société qui perd chaque jour plus son lien avec cette nature, leur faire se demander si le progrès est forcément dans le «toujours plus» de technologie, est la meilleure garantie d’une utilisation intelligente de celle-ci. Laissons-les donc prendre racine, s’imprégner de l’observation de la vie et ne  pas devenir, si tôt,  des graines de geeks idiots. L’enseignement secondaire viendra assez vite pour la première acquisition de compétences-métier.

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