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La Chine à Versailles

Art et diplomatie au XVIIIe siècle

Écrit par Edwige Ansah Epoch Times
26.07.2014
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  • Déjeuner avec plateau à rubans à décor chinois. Louis-François Lécot, porcelaine dure Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, 1774. (RMN-GP (Château de Versailles)/Gérard Blot)

Déjà dans l’antiquité gréco-romaine, la sagesse des philosophies orientales imprégnait celles des anciens. Plus tard, les récits du marchand vénitien Marco Polo du XVe siècle ont participé à cette fascination pour l’Orient et l’Extrême-Orient qui n’a cessé de se développer en Occident.

En France c’est essentiellement grâce au développement de la marine et du commerce au XVIIe siècle, que l’attrait pour l’Orient va prendre toute sa place et apporter cette odeur d’exotisme qui nappera de son voile certaines créations artistiques, l’art de vivre, la littérature et jusqu’au mobilier.

  • Coupe. Jade blanc. Chine, époque Ming (1368-1644). (RMN-Grand Palais/Thierry Ollivier)

Une relation qui s’est construite sous le règne du roi Soleil

Louis XIV a souvent été décrié pour l’absolutisme qui a dominé au cours de son règne. Roi Soleil, dans les faits et les idées, son rayonnement a redoré l’image de la France en Europe et dans le monde. Mais sa stratégie militaire et son recours à l’impôt, pour maintenir à flot les caisses du royaume, ont été fortement critiqués.

Pour autant, on lui reconnaît un goût inné pour les arts et c’est en mécène qu’il va promouvoir les artistes et artisans tout au long de ses cinquante années de règne. Car, en soutenant les artistes, il se transforme en chef d’orchestre pour la promotion des arts français en Europe. Dans cette Europe du XVIIe et début XVIIIe, le baroque est le style à la mode dans toutes les cours, alors que la France se fait le défenseur d’un classicisme éclectique, enrichi par cette affinité que possède le roi pour le monde des arts.

  • Vase balustre. Porcelaine à couverte céladon, Chine, Jingdezhen, époque Qianlong (1736-1795) ; monture en bronze doré, Paris, vers 1775. (RMN-GP (Château de Versailles) Christophe Foin)

L’attirance du roi pour ce domaine, alliée à son intelligence qui se traduit par une approche stratégique très fine, le conduira à tisser des liens étroits avec la Chine. En 1688, il envoie une mission composée de cinq pères jésuites – des mathématiciens renommés – pour entrer en contact avec l’Empire du Milieu et l’empereur Kangxi de la dynastie des Qing.

Deux souverains, deux cultures, une même ouverture sur le monde

Selon l’un des jésuites, le père Bouvet, «l’empereur, qui règne aujourd’hui à la Chine, et dans une grande partie de la Tartarie, s’appelle Cang-Hi [Kangxi], c’est-à-dire le Pacifique». La description qu’il fit de cet empereur rendit ce dernier populaire dans toutes les cours d’Europe. L’empereur Kangxi est aussi surnommé le «Roi-Soleil» chinois. En effet, tout comme Louis XIV, il a eu un règne très long, 61 ans, et a su conduire la Chine à son apogée. Après quelques années consacrées à la consolidation des frontières, il a maintenu la paix et l’harmonie tout au long de son règne.

Une alliance subtile qui enrichit le style classique français

Ce rapprochement entre ces deux cultures permettra de riches échanges dans les domaines artistiques et diplomatiques, mais aussi dans celui des sciences et du savoir.

  • Un lé de papier peint à décor de fleurs et d’oiseaux. Pâte à papier de mûrier et de bambou, gouache. Chine, région de Canton. Vers 1750. (Y. Boelle - Musée Compagnie Des Indes - Ville de l'Orient)

Ces relations qui s’inscriront dans la durée sont aussi le fait d’un autre acteur, le contrôleur général des Finances puis secrétaire d’État, Henri-Léonard Bertin (1720-1792), un sinologue passionné. Il sera le maillon qui concourra au maintien de ce lien privilégié avec la Chine de Louis XIV à Louis XV.

Cet attrait pour l’Extrême-Orient se déclinera de façon très subtile dans l’art classique français. L’orientalisme sera source d’inspiration pour de nombreuses productions françaises qui rencontreront un succès certain dans les cours européennes.

La «chinoiserie» ou vogue de l’art chinois

Les pièces rapportées de Chine, mais aussi du Japon feront le bonheur des privilégiés. Les soieries, la porcelaine, les laques et autres matières précieuses envahissent la cour de France. La «chinoiserie», qui va évoquer cette attirance pour l’art chinois, envahit l’intimité des Français et alimente les manufactures qui fonctionneront à plein régime.

Les près de 150 pièces de collection, qui sont présentées au château de Versailles,  sont le fruit de cette créativité où l’on prend le meilleur de chacun pour arriver à exprimer la quintessence de l’oeuvre. Ils marquent aussi la richesse des relations toutes particulières qui se sont nouées avec la rencontre symbolique des deux plus grands souverains de l’époque.

INFOS PRATIQUES

La Chine à Versailles, Art et diplomatie au XVIIIe siècle

Renseignements

Tel : 01.30.83.78.00

www.chateauversailles.fr

Moyens d’accès

SNCF Versailles-Chantiers (départ Paris Montparnasse)

SNCF Versailles-Rive Droite (départ Paris Saint-Lazare)

RER Versailles Château-Rive Gauche (départ Paris RER ligne C)

Autobus 171 Versailles Place d’Armes (départ Pont de Sèvres).

Horaires d’ouverture

L’exposition est ouverte tous les jours sauf le lundi, jusqu’au 26 octobre 2014, de 9h à 18h30.

Tarifs

Billet château : 15€, tarif réduit 13€, gratuit pour les moins de 26 ans, résidents de l’Union européenne.

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