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La France, troisième d’Europe en matière de dépenses publiques

Écrit par David Vives, Epoch Times
28.07.2014
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  • Le ministère de l’Économie et des Finances à Bercy. La France est le troisième pays le plus gourmand en argent public en Europe. (Jack Guez/AFP/Getty Images)

France Stratégies, un think tank rattaché à Matignon, a examiné à la loupe les dépenses publiques du pays et leur répartition. Son étude publiée le 22 juillet établit que la France est la troisième d’Europe en matière de dépenses publiques, derrière le Danemark et la Finlande.

D’après Laurent Bigorgne, directeur de l’institut Montaigne, le «niveau élevé de dépenses n’est pas nécessairement problématique. La bonne dépense publique peut être un atout dans la compétition internationale». En février dernier, l’institut avait déjà appelé le gouvernement à étudier des pistes de réduction de la dépense, afin de «redonner du sens et de l’efficacité» à la puissance publique.

Cependant, la France serait bien en retard, par rapport à ses voisins européens, dans l’aboutissement des réformes de son administration. Contrairement au Royaume-Uni, à l’Allemagne ou aux Pays-Bas, qui ont su faire évoluer leur modèle, la France est restée à la traîne. «Elle n’a plus besoin de rapports, tous les diagnostics sur les dysfonctionnements des administrations ont déjà été réalisés», souligne Ezra Suleiman, professeur de sciences politiques à Princeton et co-fondateur de l’institut Montaigne.

Des dépenses plus élevées dans tous les domaines

D’après le think tank, la France dépasse la moyenne des dépenses européennes dans presque tous les domaines. Pour la Défense, en position de leadership européen, la France dépense 0,6 point de PIB en plus; une situation qui ne devrait pas durer, car d’ici à 2015, le gouvernement a prévu des coupes budgétaires de 2% et va supprimer 7 500 postes. Les Affaires économiques et la Protection de l’environnement enregistrent aussi un écart (res¬pectivement + 0,5 et + 0,3 point de PIB).

Le rapport nous apprend également que la France dépense moins dans les services généraux que tous les autres pays (-1 point de PIB); seuls les professions particulières (enseignants, médecins, militaires…) sont épargnés. En tout, la France dépense donc 7 points de PIB supplémentaires par rapport aux autres pays de la zone euro. Pour comprendre un tel différentiel, il faut chercher du côté de la protection sociale, de la santé et de l’éducation. D’après France Stratégies, ces domaines expliquent à eux seuls «plus de 80% de l’écart constaté entre le niveau de dépenses françaises et la moyenne européenne.»

Les raisons du gaspillage

En matière de santé et de retraites, les systèmes en place dans notre pays sont particuliers, il n’y a pas vraiment d’enseignement général à tirer de la répartition des dépenses; les autres pays ont davantage recours au domaine privé, ce qui rend la comparaison difficile. Cependant, des marges sont réalisables sur l’âge où les Français partent en retraite, plus précoce en France qu’ailleurs en Europe, note le rapport.

Dans l’éducation, pour déterminer l’efficacité des dépenses publiques, les auteurs du think tank ont mis en valeur ces dernières avec des indicateurs de performances scolaires. Or, dans le secondaire, il apparaît que «la performance de la France la place notamment derrière l’Allemagne qui, avec des dépenses consacrées à l’éducation secondaire plus faibles performe nettement mieux. La France se distingue notamment par un faible taux de diplômés du secondaire». D’autres dépenses sont pointées, telles que le coût du redoublement (2 milliards d’euros par an pour l’État), qui constituerait une mesure «coûteuse mais inefficace».

Une autre source de gaspillage est pointée par Ezra Suleiman. Il s’agirait des nombreux avantages accompagnant la fonction des élus, une exception bien française. «La France reste un pays monarchique, avec des dépenses très élevées dans les ministères. Elle est championne pour ce type d’avantages. À l’inverse, en Scandinavie, personne n’a de chauffeur dans l’administration, mis à part les ministres. […] Dans l’Hexagone, l’attachement au statut est beaucoup plus important qu’à l’étranger», certifie l’analyste. À ce titre, on pourrait citer Angela Merkel en exemple: la chancelière vit dans un appartement au coeur de Berlin, et affectionne les promenades et les transports en commun. Une situation irréaliste aujourd’hui en France, pour des raisons encore à élucider.

 

 

 

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