A Paris, les rats se mêlent aux touristes sur les espaces verts ou dans les aires de pique-nique. Les rongeurs, que l’on croise généralement la nuit, s’habituent facilement à la présence humaine. Surtout quand ces derniers pique-niquent et délaissent leurs déchets sur les pelouses.

«Ratatouille !» crient certains enfants, qui jouent avec eux comme s’ils couraient derrière les pigeons. Les touristes, pour leur part, découvrent un spectacle bien étrange sur les pelouses séparant la pyramide du Louvre du Carrousel; certains dorment alors que des rats se courent après à quelques mètres de là.

«Les enfants jouent à cache-cache à côté d'eux et leur courent après», raconte Xavier Francolon, photographe de l'agence Sipa qui a pris les clichés mercredi et jeudi dernier. «C'est assez habituel de croiser des rats dans Paris la nuit», poursuit-il. «Ce qui est surprenant ici, c'est de les voir sortir en plein jour et s'approcher sans aucune timidité des gens qui pique-niquent.»

Pour Anne Dalle, directrice artistique qui a l’habitude de déjeuner dans le jardin, «le problème, c'est que les gens n'ont pas de respect pour l'environnement». «Il y a tellement de détritus, c'est assez sale. Il y a des mégots partout et des restes de nourriture», déplore-t-elle en montrant les poubelles délaissées par certains touristes.

Le musée du Louvre est habitué à la présence des rongeurs. «Nous agissons tout au long de l'année de manière soutenue et ciblée pour limiter au maximum ce phénomène, en étroite collaboration avec le service d'hygiène de la ville de Paris. Le Louvre a également un marché pour la dératisation auprès d'une entreprise», déclare un responsable.

De l’avis des dératiseurs, les rats s’habituent aux nombreux produits chimiques, ce qui rend leur extermination difficile. «Il y a une recrudescence de rongeurs depuis huit ans», diagnostique Frédéric Devanlay, de l'entreprise de dératisation Avipur, à Paris.

La population des rongeurs est difficile à calculer avec précision dans la capitale, mais des estimations font état de 6 millions d’individus. Des rats bien utiles, car sans leur intervention, Paris croulerait sans doute sous ses déchets: chaque jour, dans les 2500km de galeries que comptent les égouts de Paris, 800 tonnes de déchets organiques sont éliminés par les rats soit 292.000 tonnes par an.