«Pour que la France soit regardée comme une terre d’innovation»», déclarait François Hollande à un parterre de chercheurs et d’entrepreneurs venus assister au Palais de l’Elysée, mercredi 22 juillet, à la réception des 110 lauréats du concours mondial de l’innovation 2030. Plusieurs ministres étaient aussi présents, accompagnant le président de la République: Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Stéphane Le Foll ou encore Benoît Hamon.

Lancé en décembre dernier, ce concours à vocation mondiale a pour but de «faire émerger les talents et futurs champions de l’économie française», précise-t-on dans le communiqué officiel du concours. Dans cette optique, une Commission «Innovation 2030» a été constituée dès avril 2013, dirigée par Anne Lauvergeon, ex-dirigeante d’Areva, sous l’égide du ministère de l’Économie et du Redressement productif.

Identifier les principaux enjeux planétaires d’ici à 2030 et sélectionner sept «ambitions» majeures qui assureraient l’essor de l’économie française, tels étaient les objectifs de la commission lors de la mise en place de ces sept domaines de recherche et de prise de risque dans des secteurs très variés: le stockage de l’énergie; le recyclage des métaux; la valorisation des richesses marines; le développement de la chimie du végétal et de la production alimentaire à base de protéines végétales; la médecine individualisée; l’innovation au service de la longévité ou «Silver économie»; et enfin la mise en valeur des «données massives» (Big data).

Avoir accès à l’énergie, aux soins, disposer d’une nourriture saine et abondante, assurer le confort d’une population toujours plus vieillissante, ce sont donc avant tout les enjeux sociétaux qui sont mis en avant dans ces projets de recherche.

Un concours bisannuel

«Ces concours d’innovation vont avoir lieu tous les deux ans», a annoncé François Hollande qui a aussi rappelé la mise à disposition des sommes nécessaires, avec une enveloppe de 300 millions d’euros dégagée par la Banque Publique d’Investissement (BPI).

Les 110 lauréats, dont 10% d’entre eux sont d’origine étrangère, bénéficieront d’une subvention pouvant aller jusqu’à 200 000 euros. En septembre, la prochaine étape consistera à accompagner certains projets avec un soutien financier à hauteur de 2 millions d’euros, suivi d’une possible mise sur le marché, dotée alors d’une subvention de 20 millions d’euros.

Parmi les 110 projets lauréats, le fauteuil «e-santé», initié par la société Stream Vision dans le cadre de l’ambition «Silver économie», permettra à un patient de réaliser un bilan de santé en seulement sept minutes. Tests auditifs, visuels, de mémoire, électrocardiogramme, prise de température, de tension, du poids, sont autant de paramètres de santé qui faciliteront le suivi, notamment, des maladies chroniques à distance.