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Batsheva fête ses 50 ans

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman et Marlene-Aviva Grunpeter, Epoch Times
05.07.2014
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  • Batsheva fête ses 50ans. (Gadi Dagon)

La compagnie israélienne Batsheva dirigée par Ohad Naharin est aujourd’hui l’une des compagnies les plus importantes dans le monde. Ses chorégraphies ont été reprises par les meilleurs ballets y compris par le ballet de l’Opéra de Lyon et celui de l’Opéra de Paris. En 1998, son directeur artistique a été nommé Chevalier des arts et des lettres par le gouvernement français. C’était le premier d’une série de prix. Mais ces liens avec la France ne s’arrêtent pas là.

Il y a 50 ans, la baronne Bethsabée (Bat-Sheva en hébreu) de Rothschild, philanthrope française et grande amatrice de danse, a fondé une nouvelle compagnie israélienne nommée Batsheva. Elle a confié la direction artistique à Martha Graham, grande prêtresse de la danse moderne américaine.

La création de la compagnie a été sans doute une étape importante dans l’univers de la danse israélienne. Mais trois ans plus tard, la baronne abandonne Batsheva. Au cours des années qui vont suivre, la jeune compagnie semble avoir du mal à renouer avec une dimension artistique et chorégraphique de haut niveau.

Le tournant Ohad Naharin

Il a fallu attendre 1990 pour voir apparaître un nouveau virage dans la vie de la compagnie, et dès lors, de la danse en général en Israël. Certains parlent même du Big Bang de la danse israélienne.

Il s’agit de l’arrivée du nouveau directeur artistique de la compagnie, le chorégraphe Ohad Naharin, qualifié par le New York Times de «l’un des meilleurs chorégraphes dans le monde».

Certes, Ohad Naharin a bouleversé l’univers de la danse en Israël. Son apport peut se résumer dans les paroles de Mikhaïl Barychnikov : «Je n’ai jamais vu une telle combinaison de beauté, d’énergie et de compétence». La beauté émane de la beauté intérieure car Naharin accorde de l’importance aux valeurs éthiques.

Arrivé de New York, Ohad  Naharin a sorti la danse Israélienne d’un profond sommeil. Il lui a octroyé un caractère prononcé connu aujourd’hui dans le monde entier. Naharin, qui a travaillé avec les plus grands dans le domaine, entre autres Jiri Kilyan (Pays-bas), Angelin Perljocaj (France), a intégré dans la compagnie des danseurs de haut niveau venant du monde entier. D’un seul coup, les standards de la danse ont changé et se sont situés dix grades plus haut.

La conséquence de ce grand changement est connue aujourd’hui, 20 ans plus tard, sous les noms les plus connus de la danse contemporaine comme Hofesh Shechter et Emanuel Gat, le premier installé en Angleterre et le deuxième en France, deux candidats majeurs au prix de la critique 2014. Mais les amateurs de la danse pourront nommer également Yuval Pick, directeur du CCNR de Rillieux-la-pape, ou encore Noa Wertheim et Vertigo, Inbal Pinto et Yossi Berg qui travaillent toujours en Israël.

Naharin a instauré un langage personnel à la fois très israélien et très universel.

Un langage personnel et cosmopolite à la fois

Naharin a su sortir la danse de sa tour d’ivoire et la rapprocher du grand public, de toutes les strates de la société. Les thèmes traités étaient ceux du vécu quotidien. Ils étaient présentés de façon accessible, chaleureuse, ouverte et généreuse. Kir (mur 1990) était l’une des premières œuvres qui ont marqué cette tendance.

Les barrières entre les spectateurs et les danseurs sont littéralement tombées dans sa chorégraphie Anaphasa (1993) quand les spectateurs du théâtre le plus prestigieux ont été invités à monter sur scène pour danser avec les danseurs.

L’unicité de Naharine se caractérise par sa capacité à réconcilier les oppositions et dans le dosage exact: puissance et délicatesse, érotisme et naïveté enfantine, corps et intellect. Le tout emballé dans une énergie porteuse mais aussi dans une grande rigueur consacrée au moindre détail, à la plus petite nuance du mouvement.

Issu du Kibboutz, Ohad Naharin souhaite transmettre dans son travail cette loyauté, cette volonté et cette diligence qui caractérisaient ses parents, des pionniers qui sont venus construire le pays et assécher les marécages. C’est aussi le modèle qu’il voudrait inculquer en Israël et partout ailleurs, un modèle éthique qui met en avant le bien de tous, qui ne s’enferme pas dans une religion, une nationalité ou une couleur, mais qui est mu par des principes universels. Dans un pays qui vit en permanence sous tensions et sous contraintes, la danse de Naharin fut un appel à une liberté intérieure qui s’exprime physiquement.

Le Gaga, une nouvelle méthode

Naharin a inventé un nouveau langage de mouvement, le Gaga, qui est enseigné aujourd’hui à la Julliard School à New York et dans le monde entier. La méthode est ouverte à tout le monde et à tout âge. Elle est également appliquée aux malades de Parkinson. Pendant sa tournée à Toronto en 2012, la compagnie a organisé un stage avec des malades.

Ohad Naharin a été primé dans le monde entier. Il a reçu, notamment, le Bessie Award et Samuel H. Scripps American Dance Festival Award for Lifetime Achievement (2009) ainsi que plusieurs Doctor Honoris dont le dernier est celui de la Julliard School en 2013.

La compagnie se produira au Théâtre National de Chaillot du 24 au 28 décembre 2014.

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