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Un jour, nous aimerons le foot

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
07.07.2014
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  • 20 juin 2014, des fans de l'équipe de France de football venus supporter les bleus à Rio de Janeiro au Brésil. (Photo by Joe Raedle/Getty Images)

Edito – Avouons-le, en plus de ne pas en connaître toutes les règles, certains à la rédaction d’EpochTimes ont toujours trouvé que l’adjectif le plus adapté à «foot» est «foutu», tant le système financier autour de ce sport, les troupeaux de Lamborghini des joueurs et leurs frasques en discothèque ou ailleurs nous semblent éloignées des valeurs que le sport, et plus encore le sport d’équipe sont censés incarner. Très régulièrement à l’écoute des informations télévisuelles ou radiophoniques, nos mâchoires se crispent lorsque nous voyons ou entendons, pour laisser de la place au football, les grandes nouvelles internationales traitées en diagonale – deux mots-clés, une phrase choc, l’image qui doit rester – avec tant de sujets cruciaux laissés de côté. Le lendemain, sur le zinc des cafés parisiens, les phrases courtes, stéréotypées de la veille sont «copiées-collées» dans toutes les bouches – chacun se sentant informé, mais la plupart du temps sans y comprendre assez, voire sans y comprendre rien.

Sur les plateaux des médias et le zinc des bistrots, quelle ferveur par contre, quels détails et quels raffinements pour analyser le jeu de jambes d’un joueur ou la nouvelle configuration d’une équipe! C’est un cercle étrange de doctes avec ses experts et son langage hermétique qui s’élargit chaque jour, au point qu’on ne serait pas surpris que s’ouvrent bientôt des troisièmes cycles universitaires d’analyse footballistique.

Vendredi 4 juillet, comme une bonne partie du pays, nous avions – encore – les mâchoires serrées et avons baissé les yeux après l’élimination de la France en quart de finale de Coupe du Monde. Mais pour nous, parce qu’il a fallu passer ce «grand titre» , les images, les interviews, les commentaires avant de parler enfin d’un adolescent palestinien brûlé vif à Jérusalem, dite «ville-sainte», et du risque de voir se déclencher une nouvelle intifada. Le monde, on s’en «foot», en quelque sorte. Plus tard encore, le fait divers d’une jeune institutrice poignardée – qui au-delà de l’horreur pointe à nouveau les failles de la prise en charge psychiatrique en France, sujet non médiatique.

Avec quelques jours de recul, nous battons notre coulpe pour reconnaître que quelque chose d’important et de bon ressort du parcours français en Coupe du Monde : depuis le premier match de poule et jusqu’au quart de finale, on a pu voir dans tous les cafés et dans les rues  des gens rassemblés et qui se souriaient, un vrai soutien à l’équipe nationale, car celle-ci malgré ses imperfections montrait ce qu’on attendait d’elle : l’esprit de corps, l’envie de jouer ensemble. Cette «vibration collective» a fait que partout – sauf à l’UMP peut-être - pendant quelques jours on a eu moins le goût à être mécontent, au point que même le Président Hollande, sans avoir fait mieux que se taire, a bénéficié d’un sursaut de popularité. Ce n’était «que» du football, nous serons assez têtus pour dire qu’il reste un sport à Lamborghini et grands égoïsmes - mais nos 23 joueurs et leur sélectionneur méritent des remerciements sincères pour avoir montré que les Français peuvent parfois être ensemble sans avoir besoin d’un génie absolu pour les guider – il leur suffit de voir de la sincérité et de vrais efforts.  Appliquons maintenant cette leçon à d’autres domaines.

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