Deux ans après une première présentation qui a remportée un franc succès, la «Perle d’Aquitaine» accueille, une nouvelle fois, l’exposition L’Art de Zhen Shan Ren. Cette fois, les tableaux ont pris place au marché de Lerme, une bâtisse circulaire construite en 1866 dans un assemblage original de verre, de fonte, de zinc et de marbre. Elle servait autrefois de marché couvert et accueille, depuis 2011, des expositions au cœur de la Vieille Ville.

L’Art de Zhen Shan Ren réunit les œuvres d’artistes de diverses nationalités qui ont déjà été exposées dans cinquante pays et dans une douzaine de villes françaises. Le projet artistique est né sous l’impulsion du peintre et sculpteur, Zhang Kunlun, très connu en Chine, mais exilé au Canada.

En chinois, Zhen-Shan-Ren, signifie Authenticité-Bienveillance-Tolérance, des principes fondamentaux de la Chine ancienne. Les œuvres sont ainsi le témoignage visuel de la richesse de la civilisation traditionnelle chinoise, à travers une pratique ancestrale, nommée Falun Gong, une méthode de cultivation simultanée du corps et de l’esprit. Les pratiquants de cette discipline sont persécutés en Chine, depuis 1999.

Catherine Demeste et son époux Jacques ont été les premiers à franchir la porte de l’exposition. Pour Catherine Demeste, cette persécution en rappelle une autre: «Il y a l’art, mais il y a aussi la signification de tout ce que l’on voit et je trouve que cela rappelle la vie de Jésus persécuté, il y a plus de 2.000 ans». Son mari a, quant à lui, été touché par la beauté des peintures et la gravité de certains messages. «Ces tableaux sont superbes, ils expliquent et montrent bien les choses», a-t-il affirmé. Face au tableau intitulé, Prélèvement forcé d’organes, il a pris conscience de la gravité de la situation des pratiquants de Falun Gong, en Chine. «C’est important!» s’est-il exclamé. «Ces artistes qui témoignent de la cruauté de la chose, c’est encore plus représentatif qu’une photo.»

Marte, une jeune norvégienne de passage à Bordeaux, attirée par l’affiche de l’exposition a été impressionnée par la force des peintures qui, selon elle, donne à l’exposition une double dimension: «J’ai trouvé cela paisible et apaisant, mais en même temps perturbant. D’un côté, on voit de très belles réalisations très pittoresques et, d’un autre côté, on a le sentiment qu’on veut nous dire quelque chose. En même temps, le message des artistes est très facile à comprendre». Elle, qui a étudié le chinois et suivi l’actualité en Chine, n’était pas au courant de la persécution des pratiquants de Falun Gong. Surprise d’apprendre cette information méconnue du public occidental, elle s’est souvenue que dans un milieu de Chinois qu’elle avait l’habitude de côtoyer, elle constatait les réticences de leur part à aborder certains sujets: «On discutait, on discutait, mais dés qu’on abordait des questions politiques ou des sujets en rapport avec leur mode de vie, les Chinois ne voulaient plus parler. Donc, ils ont conscience que quelque chose ne tourne pas rond mais ils ont peur d’en parler», a-t-elle confié.

D’autres visiteurs ont été bouleversés par les tableaux dépeignant des scènes de persécution. C’était le cas de Svetlana, une bordelaise d’origine russe: «Les tableaux sur les tortures sont très touchants. Il faut les montrer à tout le monde!». Son mari Olivier Moreau est du même avis: «J’espère que cela réveillera le monde occidental. On est tous concernés!»

L’exposition est visible tous les jours jusqu’au 1er septembre, y compris le week-end, de 10h à 19h au Marché de Lerme à Bordeaux.