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Deux ministres hors orbite

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
25.08.2014
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  • (Lockheed-Martin/Wikimedia)

Édito- Deux satellites lancés depuis Kourou n’ont pas atteint leur orbite, annonçait Ariane Espace fin de semaine dernière. Ils devaient compléter le réseau du futur GPS européen Galileo, et se sont retrouvés perdus, à mi-chemin entre le sol et leur destination, quelque part au-dessus de nos têtes,  à poser question.

Deux ministres lancés depuis Matignon n’ont également pas atteint leur orbite, annoncent Le Monde et Le Parisien en publiant leur surprenante interview. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont choisi ces deux quotidiens pour envoyer aux Français leur propre signal et tenter de jouer les satellites de guidage, à une altitude différente de celle décidée par leur base de lancement.

Première question: pourquoi un tel ratage malgré les sommes investies, le temps de préparation, l’importance des sujets ? Dans l’échec Galileo, le lanceur russe Soyouz est en ligne de mire: une provision insuffisante de carburant pourrait être responsable du fait que les deux satellites n’ont pu atteindre la hauteur attendue. Doit-on penser que, de la même manière, François Hollande et Manuel Valls n’avaient pas assez de combustible pour mettre les ministres Montebourg et Hamon en ligne avec la politique du gouvernement? En pleine grisaille et alors que de toutes parts on s’interroge sur les capacités de pilotage de l’exécutif français, les dézingages en règle menés par les parlementaires de la majorité, des anciens ministres comme Cécile Duflot et maintenant par deux cadors du gouvernement, ne peuvent que faire sourire ou grimacer.

 

Ce qui amène à la seconde question: que faire d’objets coûteux ne remplissant pas leur fonction? Ariane Espace doit évaluer dans les prochains jours sa capacité à remettre sur orbite les deux satellites frondeurs, mais ne semble pas optimiste sur la faisabilité de l’opération. Les machines pourraient donc rester deux déchets dans le ciel qui ne rempliront jamais la mission pour laquelle elles avaient été conçues.  François Hollande et Manuel Valls vont, eux aussi, d’abord devoir évaluer leur capacité à recadrer Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, opération complexe après que ces derniers se sont déclarés «proches des frondeurs» et ont critiqué «l’aberration économique» de la réduction des déficits. Comme pour les satellites d’Ariane Espace, un retour à l’orbite souhaitée est improbable.

Dans un fonctionnement gouvernemental normal – Delphine Batho s’en souviendra – les deux ministres devraient être immédiatement relevés de leurs fonctions. Il y a cependant fort à parier que le président et le Premier ministre tenteront tant bien que mal de minimiser la sécession, poussant un peu plus de poussière sous le tapis quitte à se décrédibiliser davantage. Car la première option amènerait immanquablement à conclure que le gouvernement n’a plus de majorité, avec la conséquence que beaucoup espèrent: des élections législatives anticipées.

 

 

 

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