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La stratégie du chrysanthème

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
03.08.2014
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  • Le président François Hollande et le président allemand Joachim Gauck lors d’une cérémonie de commémoration de la Première Guerre Mondiale le 3 août près de Cernay en France. (Michele Tantussi/Getty Images)

Edito – Le président Hollande a-t-il, à la veille des vacances estivales, décidé de faire évoluer la fonction présidentielle? Alors que les Français sont alternativement préoccupés par la situation économique du pays et par la longueur des embouteillages sur la route des vacances, le président semble choisir le contre-pied et opérer une mue vers une fonction telle que la cinquième République la prévoit, soit une présidence de représentativité internationale. Depuis le printemps,  les discours du président forcent le trait sur la grandeur française et l’union nationale, un peu comme si «lui, président» devait par ce biais se placer définitivement au-dessus de la mêlée. On serait tenter de l’expliquer par le fait que seules les questions de politique étrangère lui offrent encore un peu de soutien, ou d’indifférence, populaire; il y aurait donc dans cette direction une voie de rédemption à explorer pour Monsieur Hollande, avec pour assise l’Histoire de France et la sagesse qu’elle a, nécessairement, instillée à tout dirigeant de notre pays. Ce chemin de sortie d’ornière exploiterait de plus l’idée à la mode selon laquelle, pour contrer Marine Le Pen, il faut se placer sur le terrain des idéaux et ainsi empêcher le «repli identitaire.»

Manuel Valls ayant pris à bras le corps le rôle du Premier ministre énergique et volontaire en charge des questions de terrain, prenons le risque de parier que le président travaillera à tailler sa nouvelle image pendant son séjour aoûtien à la «Résidence de la Lanterne» – quelle ironie dans ce nom auquel il ne manque que l’épithète «rouge»! Les outils de la République sont là: des fleurs, des gardes républicains le sabre au clair, quelques élus porteurs d’écharpe, tout le solennel nécessaire pour un poncif sur la paix; il ne reste qu’à sublimer les douloureuses leçons de l’histoire, le partage d’un idéal commun entre tous les Français, car la France «a toujours su trouver en elle-même la force de continuer à porter son message», a «sur les ruines d’un continent dévasté, été capable de choisir la paix et de faire l’Europe», etc etc. Et surtout, surtout! Rappelons-nous des hommes de bonne volonté qui en 1914, se sont avec Jaurès «rassemblés  pour entraver la marche inexorable du continent vers l’abîme» etc encore.

Tout cela est beau et se dit la main sur la poitrine. Mais en optant pour la prise de recul, le président prend un double risque: celui, d’abord, de n’être plus qu’un «porteur de fleurs», un président honorifique, à l’égal du président allemand qui l’a accompagné ce 3 août pour la commémoration du début de la Première Guerre Mondiale. Et accessoirement, de plonger plus encore dans l’impopularité à force de discours creux et d’accolades théâtralisées. Avec son recul, M. Hollande pourrait bien trébucher sur une des bordures du jardin de l’Élysée et choir dans un parterre de chrysanthèmes.

 

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