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L'Iliad s'attaque au marché américain

Écrit par Charles Callewaert, Epoch Times
04.08.2014
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  • Xavier Niel, patron d’Iliad. (Eric Piermont/AFP/Getty Images)

La fin de non-recevoir de Bouygues Télécom à l’offre de rachat faite par Iliad semble avoir décuplé les ambitions de son patron Xavier Niel. Celui-ci a en effet créé la surprise ce 31 juillet, après les révélations du Wall Street Journal, en confirmant par un communiqué de presse avoir «soumis au conseil d’administration de T-Mobile US une offre indicative de rachat» de 15 milliards de dollars en cash pour acquérir 56,6% de T-Mobile US.

La société Iliad bien placée pour garantir le maintien de quatre opérateurs indépendants

Iliad est connu pour son audace et son aptitude à agir là où l’on ne l’attend pas. Avec un chiffre d’affaires de seulement 3,7 milliards d’euros (5 milliards de dollars environ) contre 26 milliards de dollars pour T-Mobile US, et une valorisation boursière de 16 milliards de dollars contre 25 milliards pour T-Mobile US, le Français fait figure de petit Poucet face au quatrième opérateur américain, mais l’offre d’Iliad présente de sérieux atouts.

Le marché américain des télécoms est détenu par quatre opérateurs principaux: AT&T avec 116 millions d’abonnés, Verizon avec 104 millions de clients, Sprint avec 53 millions, suivis par T-Mobile US avec 50 millions d’abonnés. Deutsche Telekom, propriétaire de T-Mobile US, a en effet mis en vente sa filiale américaine depuis maintenant plusieurs mois. Une première offre de rachat de T-Mobile US par AT&T s’est vite vue opposer un refus du département de la Justice qui veille au maintien de quatre opérateurs indépendants. Le Japonais Softbank, propriétaire de Sprint, a également déposé une offre qui valoriserait T-Mobile US à 30 milliards de dollars, mais l’accord entre Deutsch Telekom et Softbank tarde à se conclure par crainte d’un nouveau refus des autorités américaines de la concurrence. L’offre opportuniste du Français valoriserait T-Mobile US à seulement 26,7 milliards de dollars mais présente l’avantage d’éviter toute concentration dans le domaine des télécoms.

Accueil favorable de l’offre d’Iliad par la bourse de New-York

Le second atout d’Iliad est la convergence entre les modèles économiques de Free et de T-Mobile: Selon Xavier Niel, «le marché mobile américain est à la fois vaste et particulièrement attractif. T-Mobile US s’est imposé avec succès sur ce marché par son positionnement en rupture qui, à de nombreux égards, est similaire à celui d’Iliad en France». En effet, les revenus par abonné au mobile sont proches de 50 dollars par mois aux États-Unis, contre près de la moitié seulement en France, et l’agressivité récente de T-Mobile s’est avérée payante, puisqu’elle lui a permis de se placer en tête des nouveaux abonnés au second trimestre de cette année, loin devant ses concurrents. Après le succès de Free sur le marché français, Iliad espère donc exporter sa capacité à révolutionner les marchés en offrant aux Américains une alternative bien meilleur marché que ses concurrents. Iliad estime par ailleurs qu’un rapprochement entre Free et T-Mobile génèrerait 10 milliards de synergies.

Concernant le montage financier, le communiqué d’Iliad précise que «l’offre serait financée par une combinaison de dette et de fonds propres. Iliad s’est assuré du soutien de banques internationales de premier plan pour la dette d’acquisition. Le financement en fonds propres serait d’environ 2 milliards d’euros et Xavier Niel participerait à l’augmentation de capital».

Avec une progression de 7% de l’action T-Mobile et une baisse de 5% de celle de Sprint, la bourse de New York semble avoir accueilli favorablement l’offre d’Iliad.

 

 

 

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