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Courir avec son esprit critique

Obstacles gênants et plaisants quand on court

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
05.08.2014
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  • Surface molle ou dure, Joël Morin, de Nomad Fit, ne semble pas être à court d’imagination pour trouver des obstacles à placer sur son parcours de course bien particulier. (Gracieuseté de Nomad Fit)

Entraîneur et entrepreneur du service Nomad Fit, on peut dire que Joël Morin inspire tout en suggérant littéralement aux gens de «courir leur vie». Il est un «placeur d’obstacles professionnel» comme il crée des circuits de courses à obstacles, mais aussi un «releveur d’obstacles en course à pied» alors qu’il est un témoin privilégié de ce qui nuit aux coureurs de tout genre, de tout niveau. Il est aussi très bien placé pour parler des extrêmes, étant donné qu’il a pratiqué lui-même le motocross, la course à moto sur circuit routier, le culturisme, les concours d’hommes forts, les arts martiaux et les courses à obstacles, domaines dans lesquels il a cumulé plusieurs victoires en compétition.

«La course à obstacle, c’est la vie en général. Des fois, ça va bien, pas trop difficile, sur le plat et des fois, ça monte, parfois tu arrives devant un mur. Tu te poses la question : “Qu’est-ce que je fais? Je passe par-dessus ou je trouve un moyen de le contourner?” Il y a des choses qui peuvent paraître insurmontables au début et finalement, avec un peu de détermination, on peut passer au travers et relever le défi. Une course à obstacles, c’est un exploit en soi», détaille Joël.

À travers la particularité de l’installation de parcours à obstacles accessibles en toute saison, Nomad Fit y propose des entraînements de groupe et de la mise en forme pour les gens qui ne sont vraiment pas en forme, qui ont laissé l’entraînement, qui n’en ont jamais fait, pour les gens blessés, pour les athlètes, pour les gens qui ont des conditions plus compliquées au niveau physique à cause de divers accidents ou limitations quelconque, pour les enfants et pour Monsieur et Madame Tout-le-monde, et ce, à tous les niveaux. Il s’est inspiré des courses Spartan Race (course à obstacles entre 5 et 25 km), des entraînements militaires (en circuit ou Bootcamp), du Crossfit et des sports extrêmes.

Le secret de Joël réside dans sa phrase quelque peu énigmatique pour les néophytes de la course : «“On ne se met pas en forme en courant, on se met en forme pour pouvoir courir”. Courir ça paraît simple, mais c’est un gros stress mécanique pour le corps qui n’est pas habitué. Ça va plus loin que “ça me coûte juste une paire de chaussures de course, j’ouvre la porte et je pars en courant”. Ce n’est pas en courant qu’on se met en forme», fait-il comprendre.

«Il faut commencer avec des petites courses, ponctuées de marches, revenir à une petite course, augmenter les distances, tranquillement, tout ça va se faire plus vite, l’endurance musculaire va entrer en action et jouer son rôle. Il faut être capable d’avoir un bon gainage abdominal et de bien se préparer avant une course. Une bonne posture est essentielle dès le départ. Si le milieu du corps est solide, les segments longs [ex : les jambes] et les extrémités vont être capables de travailler fort. Si le milieu du corps est mou, les segments longs ne seront jamais capables de travailler fort comme elles ne sont pas attachées à quelque chose de solide. C’est souvent oublié dans la course à pied», développe un peu plus le proprio polyvalent de Nomad Fit.

Ego : un des ennemis de la course

«On vend bien des entraînements de course qui vont “tuer” le client, qui vont le démolir. Je ne vais pas dans cette direction-là. Il y a des entraîneurs qui sont en manque de pouvoir, qui dans certains cas ont besoin de se montrer ou de montrer leurs “compétences”. Ils en mettent trop par rapport à ce que le client est capable de prendre. C’est là que les blessures arrivent et où il se décourage d’être toujours blessé, de ne pas être capable de suivre le groupe», fait remarquer Joël Morin.

Il y a l’ego de l’entraîneur, et il y a l’ego personnel. «Je demande aux gens : “Quels sont les objectifs?” Les gens me répondent : “Me mettre en forme.” D’accord, oui… Maintenant, définis ce qu’est de te mettre en forme? D’une personne à l’autre, c’est très très différent. J’ai des dames qui veulent dire “j’ai 10 kilos à perdre”. Elles vont tout faire pour cacher leur motivation et elles vont être coincées pour finalement mettre le doigt dessus. L’impact sur le physique est une chose, mais l’impact sur la confiance en soi, sur les bonnes habitudes de vie, l’impact sur l’influence que cela a dans l’entourage, c’est grand, ce n’est pas à négliger», signale M. Morin.

«Dans les petits mensonges que les gens se comptent et les raisons qui les poussent à faire un entraînement, l’apparence est tout le temps prioritaire, mais la plupart du temps cachée en arrière d’autre chose. Les gens font des efforts pour changer d’apparence, pour s’aimer plus et ceux qui recherchent ça, c’est l’inverse qui survient. Ceux qui ont fait des efforts juste pour changer d’apparence, rendus à l’apparence qu’ils voulaient, ils laissent tomber. Ça va être à recommencer quelques mois plus tard, après qu’ils ont repris leur poids et qu’ils sont revenus aux habitudes du départ, il va falloir recommencer. Les gens qui y ont pris goût, qui ont entré ça dans leur routine de vie, qui ont du plaisir et rencontrent avec joie des gens, ils ont un résultat toute l’année et ils se soucient bien moins du résultat», rapporte l’ancien champion de culturisme.

«Dans les débuts, bien des gens doutent que ça puisse être agréable de souffrir ou bien de s’entraîner fort, d’aller dans des zones dans lesquelles on n’est pas habitué d’aller et d’avoir du plaisir quand même. Souvent, l’entraînement physique est lié à une douleur qui est négative, alors qu’il y a une profonde satisfaction à se dépasser», expose-t-il.

Pour l’intégration

«Je n’ai pas fait de groupes ou de classes différentes pour les débutants, pour les intermédiaires et pour les “avancés”. J’essaie de tout mélanger dans le même groupe. D’abord, pour que les gens moins habitués voient quelqu’un d’autre du même âge, du même type de physique qui peut avoir une performance bien différente. Après plusieurs mois que la personne maîtrise certains aspects de son physique, elle commence à voir une progression. Elle prend différentes personnes comme modèle. Un autre des membres peut devenir un leader indirect. Les nouveaux qui arrivent, qui sont un peu découragés au début et qui ont une forme moins grande peuvent voir leur idéal à travers les autres. Celui qui les voit arriver se rend plus compte que leurs trois mois d’entraînement ont vraiment fait une différence et qu’il n’est plus à la queue», pointe Joël.

Un marathon, vraiment?

«Je n’encouragerais pas nécessairement mes clients à aller faire un marathon. C’est un bel exploit en soi, mais pour ce qui est de l’utilisation du temps et du corps, c’est un grand stress imposé. C’est beaucoup d’heures d’entraînement pour être juste un meilleur coureur, ce que je trouve, de mon côté, incomplet. Être capable de tirer quelque chose, pousser quelque chose, c’est très important dans la vie de tous les jours. Rarement un policier va courir 42 km après un suspect, mais un 200 mètres rapide, monter une clôture et sauter par-dessus une voiture, ça, il y a des grosses chances que ça arrive. Dans les enchaînements dans la vie de Monsieur et Madame Tout-le-monde, on ouvre des portes, on lève des sacs d’épicerie, on monte des escaliers, tout ça devient plus facile quand on fait le tout dans un contexte d’entraînement poussé à un niveau bien plus élevé. C’est plus ça une forme totale», constate M. Morin.

«Pourquoi a-t-on tendance à choisir un marathon? C’est une finalité qui est bien reconnue, faire un 42 km, c’est “wow”! Le marathonien habituel ce n’est pas quelqu’un qui va vouloir courir avec plein de monde, qui va faire des gros entraînements intensifs plus musculaires. Il veut être économique sur 42 km, ce qui peut prendre entre deux heures pour les plus vites et 4 heures pour les plus lents. Je les retrouve, entre autres, dans mes cours de technique de course quand ils voient qu’ils ne courent pas assez vite à leur goût ou qu’ils sont blessés. Ils pensent toujours qu’ils courent comme il se doit. Tant qu’il n’arrive rien, ils continuent d’augmenter leur distance, c’est la tendance actuelle. C’est le choix de bien des gens et je le respecte. À mon sens, je trouve bien plus efficace de rester sur des courtes distances, d’aller plus fort», pense Joël Morin.

  • Adultes comme enfants, les courses à obstacles organisées par Nomad Fit ne semblent que stimuler la joie. (Gracieuseté de Nomad Fit)

Redéfinir l’exercice physique à l’école

«Je fais l’installation de parcours à obstacles dans différentes écoles. En 2014, j’ai passé environ 10 000 personnes qui ont passé dans mes installations. Je demeure au même endroit pour toute la journée, les enfants/ados se préparent à tour de rôle, selon leur groupe d’âge respectif. Parfois, ça dépasse 500 élèves par jour. Dans une activité où les jeunes ont du plaisir, où il y a des obstacles, où chacun tire son épingle du jeu selon ses capacités, c’est vraiment participatif», soulève M. Morin.

«Les gens qui ont plus de difficultés physiquement ont autant sinon plus de plaisir et réussissent à s’adapter. Les commentaires que je reçois le plus des enseignants sont “je ne pensais pas qu’untel serait capable de faire ça, qu’untel soit capable de se concentrer, qu’une telle puisse être aussi joyeuse.” La petite vedette de hockey qui se fait dépasser par un autre élève dans les courses à obstacles, ça change les interactions de classe», relève Joël qui, à l’âge de 8 ans, a été attiré par l’activité physique et qui a improvisé sa première préparation en course à pied pour une épreuve de 3 km!

Pour de plus amples informations : Nomad Fit

 

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