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Courir avec son esprit critique

La course à pied… apprentissage en vrac

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
06.08.2014
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  • À vos marques. Prêt? Partez! (Gracieuseté de Nomad Fit)

Boire à l’excès

«On dit, depuis des années, qu’il faut boire, boire, boire, boire et boire. On se rend compte qu’il n’y a jamais eu autant de problèmes que maintenant dans les marathons, parce que les gens ont trop bu. C’est devenu une condition plus grave que la déshydratation. Il y a eu des tendances, des gens qui n’ont pas assez bu, qui ont tendance à tomber en déshydratation, mais il y a aussi la tendance des intérêts commerciaux qui se multiplient et qui ont intérêt à promouvoir une telle information. Par exemple, la boisson Gatorade, les compagnies d’eau embouteillée, etc. Ils ne veulent pas qu’on s’arrête de boire. Le Gatorade n’est vraiment pas conseillé, au contraire. Il y a plein de composés chimiques dont on n’a pas besoin. Ce que j’essaie de dire aux gens, buvez quand vous avez soif et buvez des choses que vous reconnaissez dans la nature. Si ça n’existe pas, n’en prenez pas.

«Lâchez votre bouteille pendant les entraînements et buvez quand vous avez soif, quand vous aurez fini votre session. J’ai des gens qui finissent leur 5 km sans boire une gorgée d’eau et qui n’ont aucun problème et d’autres qui disent qu’il n’y a pas assez de points d’eau, qui n’ont pas été capables de terminer leur course. Ils ont été conditionnés à boire continuellement. Les gens se rendent compte qu’ils prennent une gorgée d’eau même s’ils n’ont pas soif. Tu n’as rien à faire avec tes mains, alors tu bois. Si tu as à traîner ta bouteille de deux litres dans la forêt, il est possible que tu la laisses quelque part sur la route. Je dis à mes clients : “Ta bouteille, ce n’est pas une gratification orale durant ton entraînement.”»

– Joël Morin, Nomad Fit

Manger des bizarreries?

«“C’est quoi la recette avant une compétition?” La recette est de manger de manière régulière. Surtout, n’essayez pas des recettes vaudou, des potions magiques, des pilules de potassium ou des recettes qui ont été trouvées sur le Web. Tu déjeunes le matin? Continue!»

– Joël Morin, Nomad Fit

Surface molle ou dure?

«En fait, ça demande plus d’énergie de courir sur des surfaces molles, mais ça fait un meilleur conditionnement au niveau des chevilles, des genoux et des hanches, sur l’équilibre en général. Ça force d’adapter des foulées, ça conditionne à pouvoir courir de différentes manières. Sur un parcours accidenté, on est obligé de regarder où l’on met les pieds et d’être présent à chaque instant.

«À long terme, on est gagnant. Les réflexes vont s’aiguiser. Les risques de blessures vont diminuer. Ce conditionnement-là permet de courir sur n’importe quelle surface par la suite et ce sera plus facile. Quelqu’un qui est habitué de courir dans le sable tous les jours et qui va courir sur l’asphalte, il va trouver ça facile. Par contre, ça va être plus dur pour sa mécanique qui n’est pas habituée d’absorber des impacts.»

– Joël Morin, Nomad Fit

Épuisement de l’entraînement

«Les symptômes de l’overtraining, appelé aussi le surentraînement, sont similaires à ceux de la dépression. On voit souvent “la totale” : l’épuisement de l’entraînement et l’épuisement de l’emploi actuel. On va le voir notamment chez des athlètes qui se sont pris trop de compétitions dans la même période. Ils en rajoutent plus que ce que les entraîneurs recommandent pour être sûrs que ça soit assez, c’est commun aussi.»

– Joël Morin, Nomad Fit

Soutien-gorge ou pas?

«Pour le soutien-gorge, il y a une statistique là-dessus qui dit que 75 % des femmes se plaignent de l’inconfort du soutien-gorge pendant leur course. C’est énorme! En même temps, une autre étude remet en question le port de ce dernier. Toujours dans le milieu de la recherche, il y a une étude qui a démontré que la capacité de la peau peut se raffermir d’elle-même pour se protéger si elle subit des stress. Toujours selon la même étude, il a été démontré que le mamelon de la femme aurait remonté en ne portant pas de soutien-gorge en faisant le même effort que d’autres femmes qui auraient porté un soutien-gorge.

«Courir sans soutien-gorge serait l’idéal, mais on n’est pas prêt de voir ça! Même avec une étude bien faite, ça n’arrivera pas de sitôt. Ça revient à dire que les vêtements sont là pour apporter bien du support. Fondamentalement, si on n’avait pas ce genre de vêtements, le corps serait capable de s’adapter à toutes ces situations. Les choses qu’on ajoute pour la performance, pour ce qui est des vêtements en course à pied, c’est minime. On devient habitué à les avoir et on devient inconfortable quand on les perd. Pour tout dire, c’est la conséquence d’une série de conditionnements. Pour tout ce qui est vêtement, il faut tester les différents articles en dehors d’une compétition pour voir si on est à l’aise.»

* Étude en question : 2014-Brown-An investigation into breast support and sports bra use in female runners of the 2012 London Marathon. Un total de 1285 coureuses de marathon ont rempli le questionnaire sur l’utilisation du soutien-gorge de sport.

** Blogue de La Clinique du Coureur : http://www.therunningclinic.ca/blog/2013/06/reflexion-sur-le-soutien-gorge-de-sport-reflections-on-sports-bras-reflexion-sobre-el-sujetador-de-deporte/

 

– Joël Morin, Nomad Fit

Courir en chaussures minimalistes

«En Amérique du Nord, j’estime qu’entre 10 % et 15 % des coureurs courent en minimaliste. Dans la région de Québec, c’est entre 30 % et 35 %. Je l’explique par le fait qu’il y a plus d’éducation qui se fait sur la course à pied en partie par les quatre boutiques basées sur les données probantes. Les détaillants ont un rôle à jouer : enseigner comment courir. On fait aussi des débats publics, on participe à des émissions télé, on paraît dans certains articles afin d’éduquer. À Montréal, je dirais que 20 % des coureurs courent en minimaliste tandis qu’ils sont entre 5 % et 10 % en Europe.»

  • Le livre Mythes et réalités sur la course à pied, écrit par Martin Lussier et Pierre-Mary Toussaint, publié aux Éditions de l’Homme. (Groupe Homme)

– Blaise Dubois, La Clinique du Coureur

Marketing plus féroce que jamais

«C’est effectivement le cas. Tu allumes la télévision, tu ouvres un magazine de course, on te martèle qu’il ne faut pas avoir mal, tu dois prendre de l’Advil pour réduire la douleur. À la limite, c’est une pratique dangereuse, pas du tout recommandée pour la réparation des tissus. C’est aussi très agressif dans le domaine de la chaussure», déplore le conférencier coté dans le milieu de la course à pied.

«Vibram FiveFingers, une compagnie de chaussures minimalistes, s’est fait poursuivre en justice pour fausse allégation. Ils n’ont pas été poursuivis parce que leurs chaussures ne sont pas bonnes, mais parce qu’ils disaient que les chaussures allaient prévenir les blessures, renforcer le pied. On n’a pas le droit, sans un soutien scientifique solide, de faire la promotion de ça. Ils ont payé.

«Cela nous amène à nous interroger pour quelles raisons les grosses compagnies ne se font pas poursuivre. Parce qu’elles sont capables de jouer mieux avec les mots, elles sont plus prudentes dans ce qu’ils vont dire ou écrire, sans qu’il y a des choses reprochables du point de vue légal. Ce qui est mis de l’avant par ces multinationales de grosses chaussures est pour la plupart du temps mensonger. Qui va changer la donne? Nike fait 12,5 milliards de dollars de vente par année. Le business de la chaussure dans le monde est de 20 milliards de dollars annuellement.»

– Blaise Dubois, La Clinique du Coureur

Prescription pour marathon

«La science dit que si on n’est pas habitué à faire la course à pied et qu’on veut faire de longues distances, des marathons pour le récréatif, ça pourrait être néfaste pour la santé, notamment pour le cœur. Il n’y a rien de mauvais par rapport aux distances ou aux types de course. Je suggérerais une première année de course à pied sur 10 km, un demi-marathon pour la deuxième année et un marathon complet pour la troisième année. Il est nécessaire de se donner des objectifs lointains ainsi que de respecter son corps. Il n’y a rien de pire que de se fixer un gros objectif, de s’entraîner pendant deux semaines avec enthousiasme, d’aller se chercher une grosse chaussure dans un magasin spécialisé. On risque de courir tout croche, de se blesser et de ne pas courir pendant un an.»

– Blaise Dubois, La Clinique du Coureur

Pourquoi la course à pied?

«C’est pratique. Ça se fait vite. C’est plus facile de faire entre 40 et 50 minutes de course à pied que de faire du vélo, même s’il fait noir. Le matériel n’est pas cher et il n’y en a pas beaucoup. L’accessibilité en ce qui concerne les endroits est considérable : courir dans la maison sur un tapis roulant au lieu de préparer le vélo, aller jouer au tennis, au squash, au badminton ou aller à la piscine.»

– Dany Croteau, physiothérapeute et diplômé en ostéothérapie

Course pour aller au boulot

«[…] Ce serait aux entreprises privées d’installer des douches dans leurs entreprises, ce qui est parfois offert. Moi-même, quand j’habitais Montréal, je voyageais à vélo pour me rendre au travail et je payais mes frais d’inscription dans un Énergie Cardio pour aller prendre ma douche, parce qu’il n’y en avait pas à l’endroit où je travaillais. D’un autre côté, selon l’entraînement de la personne, on revient à l’erreur de vouloir trop s’entraîner, trop en faire.»

– Dany Croteau, physiothérapeute et diplômé en ostéothérapie

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.