Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

I Origins

Le secret le mieux gardé de l’été 2014

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
06.08.2014
| A-/A+
  • Le scientifique Ian Gray (Michael Pitt, à gauche) passe la plus grande partie de sa vie dans un laboratoire avec sa collègue, son assistante Karen (Brit Marling). (Fox Searchlight Pictures)


Un deuxième drame de science-fiction pour le scénariste et réalisateur Mike Cahill, qui livre ici ce qu’il voit comme un «thriller de biologie moléculaire et une histoire d’amour, […] un film sur l’infinitude nature de l’amour». Après avoir gagné un prix au Festival de Sundance en 2011, Cahill revient à la charge avec une autre exploration non conventionnelle des mystères du monde scientifique. Il a été notamment inspiré par l’opposition des deux scientifiques, soit Richard Dawkins, évolutionniste et athéiste, et de Richard Behe, un biochimiste et créationniste. Behe a défendu que l’œil humain est irréductiblement complexe, que sa structure est trop spécifique pour avancer la thèse de l’évolutionnisme. À ses yeux, cette complexité est la preuve d’un design intelligent, alors de l’existence de Dieu. Dawkins et d’autres scientifiques ont avancé qu’un œil humain fonctionnel a pu évoluer de cellules sensibles à la lumière en passant par plusieurs stades de mutation à travers les siècles.

Changer le monde tel que nous le concevons, voilà le rêve de plusieurs scientifiques. Pour le jeune chercheur Ian Gray, c’est par ses recherches sur les yeux qu’il place tous ses espoirs d’y arriver. Ses croyances seront chamboulées par une histoire d’amour, qui se veut aussi une occasion unique d’ouvrir son esprit afin de le préparer à l’incroyable qu’il est sur le point de découvrir.

Michael Pitt (Rob the Mob, Funny Games) personnifie un jeune scientifique, ayant comme projet de discréditer Dieu grâce à différentes preuves qu’il souhaite ardemment réunir, spécialement par ses recherches sur les yeux. Pitt propose un complexe assortiment de facettes émotionnelles. Cartésien, hardi et parfois arrogant, on y retrouve également un charisme et aussi une étonnante tendresse et un lâcher-prise lorsqu’il vit une relation amoureuse de rêve avec Sofi (Astrid Bergès-Frisbey). Le jeune acteur américain de 33 ans sait aussi jouer avec un talent extraordinaire les déconfitures et les ébahissements qui se trouvent sur sa route pendant le long métrage.

Astrid Bergès-Frisbey (La fille du puisatier, Pirates of the Caribbean: On Stranger Tides) captive sur bien des plans. Jeune femme à l’esprit libre, de type «enfant sauvage», elle semble être sortie de nulle part. Sa beauté dans son ensemble et ses yeux subjuguent avant toute chose. Ce qui se trouve au cœur de son regard est non seulement un élément clé nécessaire à l’histoire, mais un mystère entretenu en soi, absorbant le spectateur.

Son discours spirituel, aérien, énigmatique et poétique contribue à décupler l’effet mystique qui prend toujours de plus en plus d’espace dans le long métrage. Tous les aspects du jeu qu’elle touche durant I Origins deviennent objet de fascination tellement le tout est naturel. Sa chimie et son «doux antagonisme» avec Michael Pitt sonnent également vrai. Sa présence, clairement pour ouvrir les yeux d’Ian (Pitt), est accompagnée d’un passé vague, pour mieux alimenter le fantastique qui s’étend au fil des minutes. «Elle représente l’inconnu, toutes ces choses qu’Ian ne peut expliquer, c’est ce qu’il y a de plus beau et de plus frustrant pour lui», explique l’acteur. «Jouer avec Astrid devait être primal et instinctif. La façon dont les deux personnages se regardent vous en dit plus que ce qu’ils échangent entre eux», ajoute-t-il.

  • Ian (Michael Pitt, à gauche) explique à Sofi (Astrid Bergès-Frisbey) la fascination qu’il a pour les yeux. (Fox Searchlight Pictures)

Brit Marling (The East, Sound of My Voice), elle qui avait collaboré comme actrice, mais aussi comme scénariste sur le précédent film de Cahill, Another Earth, trouve sa juste place dans la nouvelle production. Bien qu’on croie à un rôle très secondaire, son apport se bonifie, surtout en deuxième partie du film où elle passe de troisième rôle à second rôle. Plus rationnelle et cérébrale que dans la plupart des rôles qu’elle a tenus dans les dernières années, il demeure qu’il est toujours bon de la voir s’impliquer dans un film et donne toujours une touche bien à elle.

Cahill possède une écriture formidable, capable de stupéfier sans besoin d’investir dans d’imposants effets spéciaux pour empoigner les cinéphiles. Il ouvre un débat philosophique fondamental, celui de savoir ce qu’il y a après la vie ou, en d’autres mots, si l’homme se réincarne ou non. Rares sont les réalisateurs possédant cette virtuosité. Un collègue réalisateur, Zal Batmanglij (Sound of my Voice), a aussi des qualités similaires.

L’œuvre de Cahill est riche en symbolique, en images idylliques très soignées. L’évolution des personnages sur quelques années passe plutôt bien. La production déstabilise au point où on a le goût d’aller creuser et de continuer le travail d’Ian et de Karen, au point où ils sont rendus après les derniers instants du film. Être motivé, dans le réel, pour continuer une quête de vérité qui pourtant a ses origines dans la science-fiction…

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.