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L’Inde ajuste sa politique étrangère pour augmenter son poids international

Écrit par Venus Upadhayaya, Epoch Times
16.09.2014
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  • Les premiers ministres de l’Inde et du Japon, respectivement Narendra Modri et Shinzo Abe, se serrent la main lors d’une cérémonie à Tokyo le 1er septembre 2014. (Shizuo Kambayashi/AFP/Getty Images)

NEW DELHI – Le premier ministre indien, Narendra Modi, a signé plusieurs accords importants lors de sa visite au Japon au début de septembre. Certains estiment que cela démontre une politique étrangère indienne plus engagée et une puissance émergente dans le contexte régional.

Durant sa première visite à l’extérieur de l’Asie du Sud, M. Modi a obtenu du premier ministre japonais, Shinzo Abe, la promesse de 35 milliards de dollars d’investissements au cours des cinq prochaines années. Le Japon a également accepté de retirer de sa liste d’utilisateurs étrangers six sociétés indiennes de l’industrie de la défense et de l’aéronautique, ce qui leur permettra maintenant de conclure des transactions impliquant du matériel sensible à applications bivalentes (civiles et militaires). En retour, l’Inde a promis d’établir un programme pour favoriser les investisseurs japonais.

«Si New Delhi et Tokyo agissent en plus grande synergie et coopération, particulièrement dans le domaine des technologies et des investissements, et si l’Inde grimpe dans l’échelle manufacturière, je crois que cela aura un effet sur toute la région», estime C. Uday Bhaskar, directeur de la Society for Policy Studies à New Delhi.

Développement plutôt qu’expansionisme

Depuis le Japon, M. Modi a envoyé plusieurs messages à la communauté internationale, particulièrement à d’autres gros joueurs en Asie comme la Chine, au sujet de l’avenir de l’Inde et de sa vision pour la région.

  • Les dirigeants chinois et indien, respectivement Xi Jinping et Narendra Modi, vont se retrouver cette semaine en Inde. Ils s’étaient croisés au Brésil en juillet 2014 à l’occasion du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). (Nelson Almeida/AFP/Getty Images)

«Nous devons décider si nous voulons "vikasvaad" [développement] ou "vistarvaad" [expansionnisme], qui mène à la désintégration», M. Modi a déclaré à des hommes d’affaires japonais, selon NDTV. «Nous voyons ceux qui ont des idées du XVIIIe siècle, qui empiètent et entrent dans les mers [des autres].»

Il a ajouté que si l’Asie veut être le chef de file dans le monde, le Japon et l’Inde doivent choisir la voie du développement.

Le commentaire de M. Modi était à peine voilé, alors que la Chine est au cœur de plusieurs disputes territoriales avec ses voisins de l’Est asiatique.

«Il y a une anxiété assez profonde quant à l’assurance de la Chine», explique M. Bhaskar. «Que ce soit l’ANASE [Association des nations de l’Asie du Sud-Est] où on retrouve les Philippines et le Vietnam ou au Japon, on s’inquiète de la manière avec laquelle la Chine tente de s’imposer.»

Le ministre des Affaires étrangères chinois, M. Qin Gang, a déclaré en conférence de presse à Pékin qu’il n’avait aucune idée de quoi parlait Narendra Modi.

Le président chinois, M. Xi Jinping, doit visiter l’Inde cette semaine.

La politique indienne de «regarder vers l’Est» est maintenant «agir vers l’Est»

La politique indienne de «regarder vers l’Est» des deux dernières décennies, qui consistait à augmenter l’interaction avec les pays du Sud-Est asiatique, est maintenant qualifiée d’«agir vers l’Est». C’est avec plus d’assurance que l’Inde s’aventure au-delà du Sud-Est asiatique pour interagir avec des pays comme le Japon, la Corée du Sud et la Chine.

«Je perçois aussi un élargissement du spectre, c’est-à-dire qu’initialement on était davantage concentré sur des questions comme le commerce, on recherche maintenant des investissements directs étrangers, on se penche sur la technologie et on grimpe l’échelle comme si on crée un engagement du côté de la politique, stratégique et de la sécurité», indique M. Bhaskar.

Selon cette politique, l’Inde prend davantage de mesures pour faire avancer ses intérêts dans la région du Sud-Est asiatique. M. Modi a discuté d’énergie nucléaire civile avec le premier ministre japonais durant sa visite, et l’Inde ainsi que le Vietnam ont récemment conclu de renforcer leur coopération dans le domaine de la défense et des hydrocarbures.

La ministre des Affaires étrangères indienne, Mme Sushma Swaraj, a discuté de la politique «agir vers l’Est» lors de sa récente visite dans la capitale vietnamienne, Hanoï. Elle a également visité la Birmanie (Myanmar) et Singapour afin de renforcer les liens. Durant sa visite à Hanoï, elle a informé les chefs de mission en Asie de l’Est et du Sud-Est de la nouvelle direction de la politique étrangère de son gouvernement.

Version originale : Modi’s Visit to Japan Shows Clear Foreign Policy Direction

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