Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

De Louis XIV à Louis XVI, un art de vivre à la française

Écrit par Michal Bleibtreu Neeman, Epoch Times
22.09.2014
| A-/A+
  • La chambre bleue. Cabinet de l’hôtel de Villemaré-Dangé. Boiseries, mobilier et objets d’art vers 1750. Musée du Louvre, département des Objets d’art © 2014 Musée du Louvre, dist. (RMN-GP/Olivier Ouadah)

La réouverture des salles consacrées à l’art français dans son «moment de perfection», depuis quelques mois déjà, représente la dernière étape de la rénovation du département d’objets d’art dans le projet du Grand Louvre.

Il aura fallu dix ans de travaux et le soutien d’un ensemble impressionnant de mécènes français et étrangers, amoureux du XVIIIe siècle, pour présenter cette éblouissante manifestation.

Le visiteur est invité à découvrir une collection abondante et spectaculaire d’objets d’art du règne de Louis XIV à Louis XVI. La reconstitution des chambres et des appartements permet de comprendre l’admiration du monde entier pour le savoir-faire français du XVIIIe siècle.

Un parcours passionnant de 2.183 m2, comportant 33 salles et présentant plus de 2.000 objets attend les visiteurs: boiserie, meubles d’ébénisterie, tapis et tapisseries, meubles en bronze ou en marbre, joaillerie, instruments scientifiques, laques et porcelaines. Bref, un parcours somptueux d’objets qui ont toujours constitué l’exemple par excellence des moeurs françaises et de la naissance d’une nouvelle forme de sociabilité.

Au XVIIIe siècle, Versailles est toujours un lieu central de la vie culturelle. À cette splendeur de la Cour royale, répond la prospérité de Paris, capitale économique et centre incontesté de la création artistique. Le développement urbain, la montée d’une bourgeoisie instruite ainsi que l’enrichissement d’une élite, favorisent la création artistique et sa diffusion.

Les élites intellectuelles fréquentent au XVIIIe siècle les mêmes salons où naît l’esprit des Lumières. Les lieux de rencontres et les hôtels particuliers se multiplient et, avec eux, le goût pour le luxe inséparable de l’art de la conversation et de l’esprit critique.

Un parcours chronologique

La présentation chronologique des objets en trois périodes historiques – règne personnel de Louis XIV et Régence (1660-1725), rocaille connu aussi comme rococo (1725-1755) et Néoclassicisme (1755-1792) – permet de suivre l’évolution des goûts, des styles et des techniques ainsi que de présenter ceux qui donnaient le ton à toutes les cours européennes au XVIIIe siècle: commanditaires, artistes et artisans.

Les ébénistes André-Charles Boulle, Charles Cressent, ou Jean-Henri Riesener, les orfèvres Thomas et François-Thomas Germain et les peintres et décorateurs Charles Le Brun et Jean-Baptiste Oudry, font partie des grands noms qui se forgent une réputation à la Cour royale française mais aussi dans toute l’Europe.

  • Coffre d’or exécuté pour Louis XIV. Paris, 1676. (RMN-GP/Stéphane Maréchalle)

Les reconstitutions des pièces historiques – les period rooms – une tendance muséographique très courante au XIXe siècle, a permis dans la plupart des cas, de conserver des décors authentiques dont l’effet est stupéfiant.

Les pièces de l’hôtel de Villemaré-Dangé, dont la plupart des décors sont d’origine, constituent un exemple d’une restauration méticuleuse. La restauration du salon de compagnie a permis de retrouver la couleur bleue et la dorure originale.  Quant au petit cabinet, il est sans doute l’un des rares témoignages des décors de lambris à fonds colorés qui ont connu un certain succès au milieu du XVIIIe siècle. Les descriptions anciennes ont permis de proposer un remontage très fiable du cabinet.

À la mort de François-Balthazar Dangé, le cabinet était meublé en parfait accord avec les tonalités des lambris: une console de bois doré à dessus de marbre blanc était placée en pendant de la cheminée. Les sièges, également de bois doré, étaient couverts de damas bleu et blanc par bandes .

Quelques objets exceptionnels

Parmi les pièces les plus remarquables, le public découvrira le coffre d’or de Louis XIV, réalisé en 1676, entièrement revêtu d’une dentelle d’or aux motifs de fleurs – roses, tulipes, oeillets, lys et zinnias – dont les tiges s’enroulent en d’infinis lacis. Un objet d’exception par la virtuosité de son exécution qui servait à garder les parures du roi et des femmes de la famille royale.

De cette époque, on remarque l’armoire provenant du garde-meuble de la Couronne fait par André-Charles Boulle entre 1700-1720. Cette oeuvre d’exception, splendide composition de marqueterie, combinant chêne et bois résineux, placage d’ébène, marqueterie en première et seconde partie d’écaille, de laiton, d’étain et de corne teintée, garniture de bronze doré, témoigne d’une virtuosité technique sans égale.

De la période rococo, l’un des rares vestiges subsistant des commandes royales françaises du XVIIIe siècle est la chocolatière de la reine Marie Leczinska, réalisée vers 1730 par Henri-Nicolas Cousinet et offerte par Louis XV pour la naissance attendue du Dauphin. Cet objet, fait en argent doré, orné de coquillages, coraux, fleurs, palmes et coquilles, caractérise merveilleusement la splendeur fantaisiste du style rocaille.

Le secrétaire à cylindre du cabinet intérieur de l’appartement de nuit de la reine Marie-Antoinette au château des Tuileries, réalisé en 1784 par Jean-Henri Riesener, inspire l’élégance et la finesse des lignes simples caractéristiques du style néoclassique qui sera repris également par la Cour de Napoléon.

 

 

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.