Des milliers de citoyens ont manifesté  durant plus d’une semaine contre une usine chimique qui émettait une odeur putride dans la province du Henan (Chine centrale). Les résidents du canton de Huojia, agglomération de Xinxiang, exigent que les responsables locaux ferment l’usine.

Les manifestations à l’extérieur de l’usine chimique de  Zhongxin dans le centre de la ville avaient débuté le 9 septembre. L’usine a été construite en 2010 et a depuis toujours été un objet de frustration pour les résidents locaux qui affirment être irrités par l’odeur qu’elle émet et être obligés de vivre avec l’eau qu’elle pollue. Une explosion qui s’est produite l’an dernier dans l’usine a tué cinq personnes, entraînant sa fermeture durant un an.

Cependant, l’usine a poursuivi sa production cette année et récemment, sept autres usines ont été construites à proximité. C’est cette expansion qui a provoqué la récente vague de résistance de masse.

L’usine produit du méthanol, un alcool industriel ayant une large variété d’applications.

Les résidents indignés ont protesté devant le bâtiment des autorités cantonales, scandant des slogans et déployant des banderoles sur lesquelles il était écrit: «Opposez-vous à la pollution» et «Nous exigeons que les autorités ferment les entreprises polluantes et nous rendent nos eaux claires et le ciel bleu». De nombreux manifestants portaient des masques avec des slogans exprimant  leurs plaintes. Les résidents locaux estiment qu’au moins 1 000 manifestants étaient sur les lieux chaque jour et jusqu’à 10.000 pendant certaines périodes.

Durant la nuit, des dizaines de résidents ont dressé des tentes à proximité de l’usine chimique. Ces tentes ont fait l'objet d'un raid policier le 14 septembre et les effets personnels et téléphones portables ont été confisqués. Suite à cette attaque/agression, 2.000 personnes  sont revenues dans la soirée et ont exprimé leur mécontentement face au comportement policier.

Le 15 septembre, les fortes pluies n’ont pas empêché plus de 2.000 résidents de poursuivre leurs manifestations, à la fois contre les autorités locales et la police. Un groupe de policiers armés de boucliers et de matraques est arrivé pour dissiper les manifestants et selon la télévision locale, 10 d’entre eux, qui s'étaient opposés à la police, ont été arrêtés.

Un témoin oculaire, qui a souhaité rester anonyme, a confié  par téléphone à Epoch Times:  «Les policiers ont frappé tous ceux qui scandaient des slogans et ont traîné les manifestants à l'intérieur du poste de police.» 

Des photos en ligne montrent un manifestant, la tête couverte de sang après avoir été frappé par la police.

«Nous, les simples gens, nous voulons juste respirer de l’air frais et boire de l’eau pure, sans pollution chimique. Pourquoi est-ce si difficile? Où devrions-nous avec notre demande?» a expliqué un autre résident anonyme à Epoch Times. 

Les autorités locales du Parti n’ont pas apporté de véritable réponse concrète aux revendications. Les nombreux appels téléphoniques au bureau de l’administration cantonale sont restés sans réponse.

Selon des données officielles, en  2012, le canton de Hajia dans le Henan comptait  plus de 430.000 habitants. 

Ces dernières années, un nombre croissant d’infections respiratoires, de cancers de l’œsophage et  du larynx a été observé chez les résidents – des maladies que ces victimes ont associées à la pollution de l’air et de l’eau provenant de l’usine chimique.

«Le canton de Huojia deviendra bientôt un canton du cancer», a conclu un habitant de la région.  

Gu Xiaohua a participé à cet article

Version originale: China Sees Week-Long Protest Against Chemical Plants