Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La colère des Bretons

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
30.09.2014
| A-/A+
  • Des fermiers en colère déposent des choux-fleurs devant la Préfecture de Saint-Brieux le 24 septembre 2014. (Fred Tanneau/AFP/Getty Images)

Du 28 au 30 septembre a lieu la réunion informelle des ministres de l’Union européenne (UE) de l’Agriculture. Axée sur la sécurité alimentaire, celle-ci devrait porter également la requête du ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll pour étendre la liste des produits éligibles aux aides de soutien face à l’embargo russe. Davantage d’aides venant de l’UE et une batterie de mesures devraient compenser les pertes subies par les maraîchers bretons, sans pour autant toucher le fond du problème.

Une agriculture sous haute tension

De récentes protestations violentes à Morlaix accompagnées d’incendies traduisent une forme d’exaspération des agriculteurs d’après le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) Xavier Beulin, qui a ajouté que «c’est le poids de la réglementation, le poids des contraintes qui devient insupportable pour les agriculteurs». En effet les bâtiments visés par les manifestants, dont le centre des impôts et la mutualité sociale agricole de Morlaix, incarnent l’épée de Damoclès au-dessus de la tête des exploitants dans un climat déjà défavorable à la pérénité économique des exploitations agricoles.

Le gouvernement a apporté une réponse, en trois phases, à la détresse des producteurs de brocolis, artichauts et choux-fleurs bretons. La première consiste en élargissement de l’éligibilité à l’aide de l’UE contre l’émbargo russe. La deuxième série de mesures concerne la régulation du marché comme le retrait des marchandises et la recherche de nouveaux marchés et nouveaux clients pour "désengorger" le marché. Finalement, des aides financières à court terme, sous forme de soutien à la trésorerie, d‘allègement des charges sociales et d’exonération de certaines taxes, devraient être applicables dès cette semaine. Toutes ces mesures ont pour vocation l’apaisement de la colère des paysans et le redressement de la situation dans l’optique de la Politique Agricole Commune de l’UE.

Le tissu agricole français en question

En 2013, la France dont la surface agricole utilisée est majoritairement occupée par les moyennes et grandes exploitations a été la première bénéficiaire des aides de la PAC à hauteur de 9,2 milliards d’euros. Les exploitations françaises dont la taille moyenne est aux alentours de 100 hectares pour les grandes structures et dont le nombre a diminué de moitié en 20 ans opèrent face à un marché mondial dont le cours fluctue au gré des situations géopolitiques et climatiques. Les aides permettent de garder des prix très compétitifs à l’exportation, mais excluent de plus en plus les fermes et exploitations à vocation plus locale.     

D’après l’Institut de veille sanitaire les agriculteurs seraient parmi les professions dont le taux de mortalité par suicide serait le plus élevé, notamment pour des raisons pécuniaires. Le taux de suicides est proportionnel à l’envergure de l’entreprise, plus l’exploitation est grande, plus la détresse du producteur devient grande. Des solutions existent du côté de l’agro-écologie et du marché local, mais celles-ci ne font pas partie des grandes lignes de l’économie agricole qui se trouve de plus en plus souvent face à une impasse.

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.