Il est 19h45, l’eau chaude du lagon enveloppe toujours les baigneurs de sa douceur saline. La nuit est tombée, depuis plus d’une heure, mais personne n’a envie de quitter cette baignoire naturelle qui offrait encore, il y a quelques heures, ses couleurs chatoyantes bleu turquoise sous un ciel bleu azur Santo-Domingo? Cuba? Non, nous sommes sur la plage du Bourg, dans la ville de Sainte-Anne en Guadeloupe. Le papillon de la Caraïbe n’est plus à présenter. Avec ses deux morceaux de terre s’étendant tel un papillon qui déploie ses ailes, la Guadeloupe offre le meilleur du tourisme vert et balnéaire. La Basse-Terre, terre volcanique riche en forêts et en rivières, régale les amateurs de randonnées, canyoning ou encore plongée sous-marine dans la Mer des Caraïbes... La Grande-Terre déploie ses plages de sable blanc avec au sud sa barrière de corail ainsi que son lagon turquoise.

C’est sur ce littoral sud que s’étire Sainte-Anne, entre des vallons majestueux et des plages dont la diversité des paysages ravira l’ensemble des amateurs d’activités nautiques.

Des plages pour tous les goûts

Lorsque Lucienne François, responsable du tourisme, vous parle de Sainte-Anne, ce sont les couleurs qu’elle met en exergue pour les présenter: le côté bleu de la plage du Bourg dont le lagon turquoise et limpide est visible dès l’entrée dans le bourg, carte postale inimitable que l’on parcourt en voiture ou à pied. «Nous avons cet atout naturel, qui est ce lagon et cette promenade à l’entrée de Sainte-Anne, qui invite à la balade... », précise-t-elle. Une promenade qui est aussi propice à la découverte de l’artisanat local: des sandales en cuir faites main, une bonne grappe de quénettes fraîchement cueillies, des objets gravés etsculptés dans la calebasse ou la noix de coco, le soir, un cornet en papier rempli de succulents morceaux de lambis grillés, ce mollusque dont on dit que la conque garde le bruit de la mer pour l’éternité...

Au bout de l’allée, récompense ultime après cette agréable balade et avant la baignade, le marché qui emplit les sens de ses couleurs, ses saveurs et ses parfums d’épices, de fruits, de liqueurs.

Ce côté bleu a ainsi été célébré dès le tout début de l’aventure touristique en Guadeloupe. En effet, la plage de la Caravelle, plus connue sous le nom de «plage du Club Med» située juste avant le bourg et sa promenade, porte le nom de l’hôtel qui la borde et qui fut, dans les années 1960, le premier grand hôtel construit en Guadeloupe. C’est dire la beauté exceptionnelle de ce site dont la renommée a inspiré nombre de cartes postales par la suite...

Pour les amateurs de sensations fortes, la plage de l’Anse Gros Sable, située près du quartier du Helleux, offre un paysage beaucoup plus dynamique avec ses vagues dont la force permet la pratique du surf ou du kitesurf tout en étant idéalement située entre deux grands hôtels bien connus de la place, Eden Palm et Pierre et Vacances.

Avec le bleu, c’est le vert qui est plébiscité par Lucienne François: «La plage de Bois Jolan, c’est une plage paysage où vous avez ce côté vert et bleu ce qui donne une sensation d’évasion! Tout de suite, vous êtes dans un dépaysement complet, avec ses anciens moulins et tous ses sentiers de randonnée. Cette plage est très appréciée des visiteurs mais aussi des Guadeloupéens venus de toutes les communes, pour un pique-nique familial, surtout pendant le week-end pascal!»

Le vert, c’est aussi, pour Mme François, «l’arrière-pays qui s’étend depuis l’Anse à Saint jusqu’à Pierre et Vacances, ce sont les Grands Fonds. Il y a tous ces paysages, ces monts, ces vallées avec cette intensité de verdure!»

Un arrière-pays qui, déjà sur la plage de Bois Jolan, constitue un témoignage vivant du passé historique de la région: des moulins à vents, vestiges d’une activité sucrière intense, se dressent encore çà et là à un détour de sentier de randonnée, sur une colline au bas de laquelle vous trouverez peut-être une mare, ses points d’eau, qui autrefois étaient essentiels pour l’approvisionnement en eau de la population grande-terrienne. Aujourd’hui, elles abreuvent essentiellement le bétail, très pré-sent dans la campagne guadeloupéenne.

Sainte-Anne, qui doit probablement son nom à la mère de la Vierge Marie, a été fondée en 1691 et dévolue aux Capucins par lesquels elle est devenue la paroisse la plus riche et la plus peuplée de la Grande-Terre. Elle a ainsi été nommée chef-lieu de la Grande-Terre, jusqu’en 1759, lors de la guerre de Sept ans qui a opposé les Français aux Anglais et qui a entraîné la destruction de Sainte-Anne par les Anglais. Pointe-à-Pitre est alors devenue le chef-lieu de la région. Sainte-Anne est néanmoins demeurée une grande région sucrière où la culture de la canne à sucre a prédominé.

Ainsi, en 1885, elle comptait 34 habitations sucrières ainsi que trois usines à vapeur situées sur les lieux-dits de Courcelles, Marly et Gentilly.Il ne reste, aujourd’hui, que des moulins qui ne tournent plus au gré du vent mais confèrent au paysage de la Grande-Terre cette féerie intemporelle...

Des activités nautiques et culturelles

«Sainte-Anne, ville nautique tournée vers l’Avenir», tel était le thème présenté par Christian Baptiste, maire nouvellement élu de la ville.

Le lagon, immense piscine naturelle, constitue un atout naturel pour la pratique d’activités d’apprentissage des sports nautiques. École de voile et classes de mers se partagent ce plan d’eau idyllique qui, cette année, a été mis à l’honneur à l’occasion de l’arrivée du TGVT.

Le TGVT, Tour de la Guadeloupe de Voile traditionnelle, est une course de canots saintois, ces petits bateaux de pêcheurs traditionnels, et l’occasion de découvrir le littoral guadeloupéen, depuis la mer. Cette année, la XIII^e édition de cette course qui s’est déroulée sur tout le littoral sud de la Guadeloupe, entre Basse-Terre et Saint-François, s’est achevée en beauté à la mi-juillet, sur le plan d’eau de la plage du Bourg.

Autre événement nautique incontournable en Guadeloupe, c’est bien sûr la Route du Rhum¹, cette prestigieuse course transatlantique, en solitaire, qui relie la ville de Saint-Malo à la Guadeloupe. Sainte-Anne sera aussi présente à Saint-Malo, le 2 novembre prochain, avec un bateau dénommé Cap sur Sainte-Anne, piloté par le skipper guadeloupéen et saintannais, Philippe Fiston, qui

a déjà fait ses preuves lors des dernières éditions.

La culture guadeloupéenne est aussi profondément ancrée dans l’événementiel de la ville. Chaque année au mois de juillet, nombre de Guadeloupéens mais aussi de visiteurs de tous horizons, amateurs de danses traditionnelles, viennent assister au festival de Gwokaà Galbas qui réunit des groupes de danseurs et chanteurs guadeloupéens. Promouvoir la danse traditionnelle guadeloupéenne, mais aussi la langue créole et, généralement, tout le patrimoine créole qui s’est constitué au fil des siècles, tel est l’objectif de ce festival.

Se plonger, à la fois, dans des eaux turquoise et transparentes ou dans la musique rythmée et envoûtante du gwoka, toucher aux pierres brûlantes des moulins à vent qui ont fait l’histoire sucrière de la Guadeloupe, c’est ce que Sainte-Anne offre à ses visiteurs venus de tous horizons: des activités balnéaires multiples auxquelles se greffent un hébergement et un accueil de qualité avec une culture traditionnelle dont l’âme demeure bien présente, à travers les services et produits proposés par les restaurateurs, danseurs, chanteurs ou encore artisans locaux.

1www.routedurhum.com

INFOS PRATIQUES

Pour y aller:

De Paris, les compagnies Air France, Air Caraïbes, Corsair ou encore

XL Airways, vous laissent le choix de votre vol vers Pointe-à-Pitre.

Sur place, des hôtels 4 étoiles vous attendent à Sainte-Anne:

La Toubana Hôtel & Spa, pour un hébergement intimiste de luxe, l’Eden Palm, pour sa plage et ses spectacles nocturnes haut en couleurs, ou encore, Pierre et Vacances, pour des vacances en famille à plus petits prix.

Pour être plus proche des habitants, des gîtes sont aussi disponibles et réservables sur Internet avant votre départ.

Restauration: De multiples restaurants situés sur la plage du Bourg ou tout au long de la route vous proposeront une cuisine française et créole.

À noter: Le Coquillage, sur la plage du Bourg, propose une carte créole simple mais de qualité