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La France va-t-elle perdre le portefeuille de l’Économie à l’Union européenne?

Écrit par Caroline Chauvet, Epoch Times
08.09.2014
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  • Pierre Moscovici attend le poste des affaires économiques européennes dans la nouvelle commission Junker. (Louisa Gouliamakia/AFP/Getty Images)

Alors que la nouvelle Commission européenne est en pleine formation, le portefeuille de l’Économie et des Affaires monétaires était jugé acquis pour la France, en la personne de Pierre Moscovici. Mais les dernières informations relèguent l’ancien ministre français de l’Économie à la Concurrence.

Dans la nouvelle commission européenne de Jean-Claude Juncker, à quel poste se trouvera la France? Paris avait jugé bon d’être représentée par l’ancien ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, à l’Économie et aux Affaires monétaires pour peser de leur poids politique sur les dépenses européennes. Cependant, le site Euractiv, spécialisé sur les questions européennes, a publié un organigramme provisoire de la nouvelle Commission daté du 2 septembre où on découvre que le Français serait relégué au portefeuille de la Concurrence. La France hériterait alors d’une place moins importante qu’à l’Économie et ne serait pas à même de donner sa voix sur les questions budgétaires.

La liste définitive des commissaires devrait être publiée entre le 8 et le 10 septembre. Pourquoi une telle confusion alors que Pierre Moscovici s’était pourtant déjà proclamé vainqueur pour l’obtention du poste à l’Économie?

Paris, le mauvais élève en matière budgétaire

L’ancien ministre français du gouvernement Ayrault ne part pas avec de nombreux avantages, du fait de sa nationalité. En effet, Paris se conforme difficilement aux règles budgétaires imposées par l’Union européenne. Le plafond des déficits publics, inscrit à 3% du PIB dans le traité de Maastricht de 1992, ne sera sûrement pas respecté l’année prochaine, malgré les efforts du gouvernement. La France ne respecte plus ce plafond depuis 2007. Cependant, la crise avait brutalement augmenté la plafond à 7,9 % en 2009 avant de redescendre à 4,3% en 2013.

Une lutte avec Berlin

A l’annonce de la candidature de l’ex ministre socialiste pour le poste de commissaire à l’Économie, l’Allemagne, chantre de l’austérité budgétaire en Europe, avait montré des signes de réserve. Le ministre des finances Wolfgang Schäuble, avait publiquement montré des signes d’inquiétude quant à la nomination de Pierre Moscivici.

Pierre Moscovici a donc tenté de rassurer l’Allemagne. Début août, il déclarait que la règle des 3% de déficit budgétaire – ligne dure de l’Allemagne en Europe – n’était ni «obsolète», ni «stupide», alors que le leader des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis, assurait de son coté qu’ «abandonner l’objectif des 3% est inévitable».

L’Allemagne avait finalement accepté la candidature de l’ancien ministre français, sous condition que celui-ci soit placé sous la supervision d’un «vice-président à l’Économie». La personne pressentie pour ce poste était le Finlandais Jyrki Katainen, «connu pour son austérité budgétaire exemplaire», explique Euractiv.

L’organigramme publié par le site internet révèle que le portefeuille de l’Économie et des Affaires monétaires serait finalement attribué à…. Jyrki Katainen. Aucune liste définitive de la Commission Juncker n’est encore disponible. Mais les résultats, attendus entre le 8 et le 10 septembre, auront l’effet d’une sanction ou bien d’une marque de confiance pour la France.

Les autres portefeuilles

La nouvelle équipe de commissaires s’annonce plus politique qu’auparavant. Aucun haut fonctionnaire, mais cinq anciens chefs de gouvernement, un ancien Premier ministre, l’Estonien Andrus Ansip. En plaçant des personnes si importantes à des postes européens, les États membres semblent avoir mesuré l’importance de l’Europe sur les politiques nationales.

L’Allemagne, en la personne de Gunther Oettinger, devrait figurer au Commerce, lui permettant ainsi d’avoir son mot à dire sur les négociations du Traité transatlantique (TTIP) qui élabore un grand marché de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis.

Le site Euractiv remarque également que «plusieurs portefeuilles ont disparu dont le marché intérieur, l’agenda numérique ou l’élargissement», tout en notant qu’ «un nouveau poste pour l’Union de l’énergie a apparu, ainsi qu’un poste de vice-président pour la Croissance, l’Union économique et monétaire, le Semestre européen et le dialogue social». L’Estonien Andrus Ansip serait pressenti pour ce portefeuille. Ancien Premier ministre de l’Estonie, son mandat avait été marqué par une politique d’austérité marquée. Le poste à la direction de la Concurrence permet quant à lui de vérifier si les règles du jeu commerciales sont les mêmes pour tous les pays membres pour garantir une «concurrence juste et équitable, fondée sur le mérite, entre les entreprises». Une politique intéressante pour l’ancien ministre français.

 

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