«Non seulement nous avons réussi à résoudre l’équation des 400 millions d’euros, mais nous avons aussi construit un budget ambitieux, qui va améliorer le quotidien des Parisiens, créer des emplois, contribuer à faire progresser Paris et participer à la fabrication du Grand Paris de demain», déclarait Anne Hidalgo, la maire de Paris, lors de l’adoption du budget 2015 de la capitale pendant le Conseil de Paris de la mi-décembre. Avec un total budgétaire prévu à 8,2 milliards d’euros pour l’année, ces 400 millions d’euros de recettes en moins correspondraient à une baisse programmée des dotations de l’État aux collectivités territoriales ainsi que la hausse de la participation de la Ville de Paris au fond de péréquation 2015 (+ 70 millions d’euros), laquelle consiste à attribuer aux collectivités défavorisées une partie des ressources provenant des collectivités les plus riches.

Une ville plus attractive pour tous

«1,5 milliard d’euros seront consacrés à des investissements et 2,3 milliards d’euros à la solidarité face à la crise, avec une priorité donnée aux quartiers populaires», a précisé la maire de Paris.

Ces investissements se répartissent selon sept domaines, donnant la part belle aux logements : en effet, 442 millions d’euros seront consacrés au développement de l’offre aux logements, impliquant la création de 10.000 nouveaux logements accessibles à tous et 7.000 logements sociaux, complétés par la rénovation thermique des immeubles les plus énergivores.

L’amélioration des déplacements dans la ville impliquera un investissement de 333 millions d’euros pour la modernisation des voiries, le prolongement du tramway jusqu’à la porte d’Asnières, l’aménagement de certaines places (Place des Fêtes, Bastille, Nation), et la mise en place du plan de lutte contre la pollution (subventions pour des taxis moins polluants, utilisation de véhicules roulant au gaz naturel).

Ce plan de lutte contre la pollution s’accompagnera d’une politique écologique de «réinsertion» de la nature dans la ville: développer la forêt linéaire, reconquérir la petite ceinture, aménager les parcs et les jardins ou encore végétaliser les terrasses et les murs, sont autant d’actions qui participeront à se remettre au «vert» pour un montant global de 97 millions d’euros.

Renforcer l’attractivité de la ville nécessite aussi de faciliter l’accès à l’enseignement, à la culture et aux loisirs. Dans cette optique, la Ville de Paris prévoit un budget de 139 millions d’euros pour l’ouverture de nouveaux équipements – médiathèques, conservatoires, gymnases – et 183 millions, dédiés à l’ouverture de nouvelles crèches et de trois écoles, effectuée parallèlement à différents travaux de réhabilitation d’autres établissements.

La maîtrise des déchets pour une ville plus propre est aussi en cours avec l’installation des 30.000 nouvelles corbeilles de rues dotées d’éteignoirs à cigarettes et l’amélioration de la collecte et du tri.

Des projets d’urbanisme plus vastes (263 millions d’euros) sont prévus pour certains quartiers parisiens (Clichy-Batignolles, Paris Rive Gauche, Paris Nord-Est), ou pour le lancement d’études d’urbanisme (à la Porte Maillot, la Porte de Montreuil, le quartier de la Gare Montparnasse et celui de Bercy-Charenton).

Les recettes, de nouvelles mesures

Coté recettes, de nouvelles mesures ont ainsi été adoptées: on retiendra l’augmentation de la taxe de séjour hôtelier pour les touristes (+ 40 millions d’euros) ou la création d’une surtaxe sur les résidences secondaires (+ 15 millions).

L’augmentation des frais de stationnement, liée à la politique anti-pollution, rapportera quelque 56 millions d’euros aux caisses de la ville. Les ménages «aisés» (disposant de revenus supérieurs à 10.000 et 15 000 euros par mois) subiront une hausse de l’accès aux services publics parisiens (cantine, conservatoire, etc.).

«12% des ménages parisiens sont concernés et cette hausse des tarifs rapportera 2 millions d'euros en 2015 à la ville», a indiqué Julien Bargeton, adjoint à la mairie en charge des finances.

Un budget participatif

Ne dérogeant pas à son objectif d’instaurer un budget participatif, Anne Hidalgo a rappelé que 5% du budget d’investissement serait décidé par les Parisiens eux-mêmes, à travers la proposition de projets d’investissement à déposer sur la plate-forme participative budgetparticipatif.paris.fr.