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Ce que la France se doit

Écrit par Aurélien Girard, Epoch Times
19.01.2015
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  • Portrait de François-René de Chateaubriand par le peintre Anne-Louis Girodet. (Crisco 1492/Wikimedia)

Deux semaines après les attentats de Paris, après la traque des jeunes terroristes, après les caméras de télévision, que reste-t-il de l’émotion et qu’a-t-elle amené de neuf  en France? Des militaires dans nos gares, des grappes de policiers dans les rues – dont on se demande d’où ils viennent tant ils sont nombreux; et des analyses sur tous les sujets imaginables: pourquoi un jeune garçon passé par la prison mais devenu un modèle de réinsertion a-t-il fait le choix du débat par kalachnikov interposée; la liberté d’expression s’arrête-t-elle lorsqu’elle met en danger la vie d’autrui; ou lorsqu’elle blesse la foi d’autrui? Sujet de fond, la croyance religieuse peut-elle être moquée ou doit-elle être respectée quoi que le monde athée en pense?

Il reste de la réaction publique aux attentats un message unique envoyé à notre pays, qui n’est certainement pas le «Je suis Charlie». Ce dernier est devenu tellement obligatoire que, pour ne pas s’être associés à temps à ce mouvement dit pour la liberté de pensée, certains artistes ont été brocardés et ont dû faire amende honorable sous la pression de leurs producteurs. Cette grande vague, même si elle partait d’un bon sentiment, peut et doit être critiquée comme une émotion trop légère et dont rien ne prouve qu’elle soit ancrée dans quoi que ce soit qui tienne de la conviction profonde – ceux qui en douteront se référeront aux disputes de chiffonniers devant les kiosques à journaux pour obtenir le dernier numéro du Charlie Hebdo, ou à l’application variable de cette liberté d’expression fonction qu’elle aille dans le sens de la mode du jour ou pas.

La mobilisation de ce début d’année a par contre révélé quelque chose d’extraordinaire sur notre pays: Cette France en déclin, cette France qui semble voir s’éloigner chaque jour un peu plus ce qui l’a rendue grande par le passé, qui fait du pouvoir un combat de tartuffes, cette France qu’on «bashe» pour tous ses discours creux et ses intérêts mesquins, quand elle est blessée, ramène à elle le monde entier.

Et cela est unique. Dans le gigantesque cortège du 11 janvier, les grands dirigeants mondiaux semblaient se rassembler autour d’une France-symbole, pour la soutenir mais aussi la rappeler à son devoir et à sa position. La petitesse de notre histoire récente n’a pas effacé la grandeur de notre passé. Que nous soyons cinquième puissance mondiale, sixième, ou même vingtième, n’y changera rien. La vraie gloire de notre pays n’est pas à trouver dans la quantité de sa production commerciale mais dans les valeurs qu’il a portées et pourrait porter encore, dans la vision qu’il a eue et pourrait avoir encore.

«Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes», disait Chateaubriand, défenseur absolu de cette grandeur de la France. Le moment de crise que nous traversons vient de nous rappeler la place à part que nous occupons parmi toutes les nations; notre redoublement momentané de vie doit aussi nous rappeler d’en être digne et de porter réellement ces valeurs. Les questions essentielles pour notre société que posent les récents événements doivent être traitées avec une vision ample qui puisse servir de référence à l’étranger, plutôt qu’avec la seule ambition – politique petite – d’arriver à un apaisement à court-terme. C’est finalement ce que la France se doit.

 

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