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Au-delà de la science

Des hommes à tête de chien: du vrai se cache derrière la légende?

Écrit par Tara MacIsaac, Epoch Times
21.01.2015
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  • Peinture du XIVe siècle faite par un artiste inconnu. (Wikimedia Commons)

Les histoires d’hommes à tête de chien ont imprégné nos traditions depuis la Grèce antique, en passant par l’Afrique jusqu’à l’Europe médiévale. Plusieurs récits ont comme point de départ l’Inde. Que se cache-t-il derrière ces récits? Ces histoires sont-elles des descriptions déshumanisantes de peuples étrangers? Sont-elles des descriptions dénaturées des vrais animaux? Y a-t-il une autre explication concernant ces récits?

Après l’invasion de l’Inde au IVe siècle av. J.-C., Alexandre le Grand a prétendument écrit à son professeur, Aristote, une lettre lui décrivant des hommes à tête de chien ainsi que d’autres créatures étonnantes de l’Orient. La lettre se trouve dans un manuscrit ayant été produit en l’an 1000 environ, elle est incluse dans le second manuscrit des codex Cotton Vitellius A. xv qui comprend aussi le poème épique Beowulf.

Ctésias de Cnide a écrit au sujet des hommes à tête de chien, aussi connus sous le nom de «cynocéphales» au IVe siècle av. J.-C.  David Gordon White, dans son livre Myth of the Dog-Man (Mythes de l’homme chien), explique que «même si Ctésias croyait qu’il faisait l’énumération de faits ethnologiques ou géographiques dans son «Indika», il ne peut y avoir de doute au sujet que bon nombre de ces récits étaient en fait inspirés de la mythologie indienne».

White écrit : «Pour les quelque 1500 ans qui ont suivi Ctésias, les conquérants, les missionnaires et les aventuriers ont cherché et ont certainement rapporté avoir trouvé les cynocéphales en Inde.»

Gregory McIntosh, un grand expert en cartographie médiévale (qui inclut souvent des représentations de cynocéphales), a souligné, pendant une présentation qu’il a faite lors de la conférence se tenant à l’ambassade de la Turquie à Londres en 2013, que les cannibales étaient souvent représentés comme étant des hommes à tête de chien. Les anciens Perses avaient traditionnellement l’habitude d’exposer leurs morts de façon à ce que les cadavres soient dévorés par les chiens et autres charognards, ce qui a donné au chien une importance hiératique dans leur culture.

  • À gauche : Anubis, dieu de la mort, déité égyptienne à tête de chien. À droite : Un cynocéphale représenté par une des gravures des Chroniques de Nuremberg, en 1493. (Wikimedia Commons)

Le cynocéphale est devenu une partie intégrante du folklore chrétien après que le célèbre saint Augustin a eu produit des écrits à son propos, ainsi que sur d’autres monstres, au Ve siècle av. J.-C. Il a vu en eux les héritiers de la malédiction de Caïn et les descendants de la progéniture désobéissante de Noé. White explique aussi que : «Grâce à Augustin, le cynocéphale a été perçu comme faisant partie de l’économie du salut, ne fut-ce que pour sa déchéance ou son exil; on a largement prêché l’allégorie du cynocéphale en tant que créature belliqueuse, sans moralité et même comme animal démoniaque dont les fautes ne sont toutefois pas dépourvues du potentiel de rédemption.»  

L’explication d’Augustin est similaire à la compréhension des Betsimaraka, groupe ethnique présent à Madagascar.

Une des théories est que les récits rendant compte de la présence des cynocéphales en Afrique pourraient en réalité se référer à une espèce de lémuriens de grande taille, le lémurien indri.

Dans son livre Sur la piste des bêtes ignorées, Bernard Heuvelmans avance, à propos du lémurien indri : «Ils représentent l’espèce de lémurien de grande taille la mieux connue aujourd’hui et présentent une extraordinaire ressemblance avec un humain de petite taille ayant une tête de chien. Avec ces trois pieds de haut, sans queue, mais avec un moignon à peine visible, la silhouette du lémurien indri ressemble à celle d’un homme de façon étonnante. Comme pour les autres lémuriens ou demi-singes, son museau est fin et allongé, ce qui lui donne une tête ressemblant à celle d’un renard ou d’un chien.»

«Lorsque vous en avez vu un, il est aisé de comprendre pourquoi les Betsimaraka [de Madagascar] appréhendent cette bête tout en lui vouant vénération et ils la nomment de manière appropriée babakato ou "l’enfant-grand-père". Ils croient que le lémurien est un descendant des hommes qui se cachaient jadis dans la forêt pour éviter de travailler pour le groupe. Tous les lémuriens sont fady ou tabou pour la plupart des groupes ethniques de Madagascar, car ils sont perçus comme ayant un jour été des humains.»

Comme Augustin, les clans assimilent l’animal aux traits humains avec des humains dépravés, dont la moralité a chuté.

Pour plus d’information :

Conférence donnée en 2013 à Londres célébrant le 500e anniversaire de la carte médiévale de Piri Reis – un amiral ottoman ayant contribué de façon extraordinaire au développement des sciences et de l’exploration

Recherches de David Attenborough sur le lémurien indri

Version originale : Dog-Headed Men: Truth Behind the Legend?

 

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