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Le rôle des médias dans le débat citoyen

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
27.01.2015
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  • Le Premier ministre Manuel Valls lors de ses vœux à la presse le 20 janvier 2015. (Patrick Kovarik/AFP/Getty Images)

Lors de ses vœux à la presse le 20 janvier 2015, Manuel Valls a rappelé son attachement au travail de la presse française. Pendant son discours, il a assuré qu’il n’y avait pas de démocratie sans liberté d’opinion et d’expression, tout en appelant les journalistes à partager une responsabilité vis-à-vis du public. Le travail journalistique permet en effet la recherche de la vérité comme bien commun de la nation, principe que l’on retrouve dès les débuts de la presse en France et dont est garant chaque citoyen.

Les débuts de la presse en France

L’art de la critique et de la caricature naît en France à l’époque de Molière, en même temps que les premiers journaux et canards. La presse ne naît en effet pas avec la République ni avec les Lumières mais prend son envol au cours du Grand Siècle, lorsqu’ont été créées la plupart de nos institutions.

Succédant à l’invention de l’imprimerie, la presse peut dès le XVIIe siècle croquer les défauts de la société pour amuser le «bon peuple» et permettre à l’État d’informer sa population sur les conflits en cours en Occident, la politique intérieure ou les raisons de mesures nationales. À cette époque, bien différente de la nôtre, apparaissent les premiers grands reportages rapportant les découvertes des contrées lointaines et la presse s’installe comme un moyen d’information et de connaissance à la portée de chacun.

Les valeurs du journalisme comme bien commun

Près de trois siècles ont passé, et la dimension éthique et déontologique de la presse est entrée au cœur de la profession des médias. Pour le lecteur et le citoyen, elle signifie autant que pour le journaliste: permettre de comprendre les faits en se détachant des conceptions subjectives faussant la réalité.

La Charte d’éthique professionnelle des journalistes initiée en France en 1918 et modernisée en 2011 (Ndr. Textes à retrouver sur le site du Syndicat national des journalistes) met en avant les devoirs de la profession. Le rôle du journalisme consiste à «rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ». L’action journalistique, dont les piliers sont « l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité», se doit de respecter la dignité des personnes et de ne pas user de la liberté de la presse dans une intention intéressée.

La Charte de Munich de 1971, généralisée à l’Europe, inscrit le journalisme dans des droits et des devoirs vis à vis du public. Parmi les devoirs du journaliste, on retrouve le respect de «la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences, et ce, en raison du droit que le public a de connaître», la défense de la liberté et de l’indépendance de l’information et l’interdiction de méthodes déloyales;

tandis que parmi ses droits, on retrouve le libre accès à l’information, la liberté de conscience et des conditions décentes de travail.

Pour le journaliste comme pour le citoyen, une information de presse se doit être d’intérêt général, véridique et libre de tous pouvoirs politique, économique ou idéologique; on y retrouve alors les bases fondatrices et la santé d’une démocratie.

Agrandir la lentille de l’information

Pourtant les contraintes temporelles, techniques et financières sont un biais non négligeable pour les grands médias d’aujourd’hui. Il est nécessaire pour le citoyen de sortir de l’émotion d’une information continue, pour croiser les sources et comprendre le contexte élargi, a minima, de son histoire. Car les débats et les questions d’aujourd’hui sont proches de ceux d’hier: la tolérance citoyenne, la fonction de l’État, la religion, le vivre ensemble, etc. remontent aux premiers temps de notre civilisation et se retrouvent dans un même débat, au fil de l’histoire, jusqu’à aujourd’hui.

La lutte contre la haine, dont il est question suite aux attentats de Charlie Hebdo, serait alors une lutte contre l’ignorance. Dans son discours à l’Assemblée du 11 novembre 1848, le député Victor Hugo, républicain averti, expliquait: «Quel est le grand péril de la situation actuelle? L’ignorance; l’ignorance plus encore que la misère […] C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau confus des multitudes».

Ce propos historique, cette action journalistique, demandent de prendre du recul pour comprendre les formidables forces en présence. Aujourd’hui comme aux différentes époques historiques, la dichotomie entre ce qui nourrit l’ignorance et ce qui nourrit la connaissance, permet de distinguer la vérité du brouhaha, et de donner les pistes vers la vraie liberté: celle de l’esprit. Cela pourrait apporter quelques surprises de taille et chasser quelques fausses vérités.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.