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Hong Kong: la liberté de la presse entravée

Écrit par Larry Ong, Epoch Times
31.01.2015
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  • 26 janvier 2015: Serenade Woo, porte-parole de la Fédération internationale des journalistes, s’exprime au Club des correspondants étrangers à Hong Kong. (Poon Cai Zhu/Epoch Times)

2014 a été une année décisive pour le mouvement pro-démocratie et la presse à Hong Kong. Les trois mois de manifestations ont renforcé la confiance des partisans de la démocratie, tandis que la presse s’est incliné sous la pression de Pékin et des autorités pro-Pékin de Hong Kong.

Deux organisations internationales non-gouvernementales, le PEN Club américain et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ont publié ce mois-ci des rapports mettant en garde de «l’intervention» des autorités chinoises dans les média hongkongais.

La Loi fondamentale, le document constitutionnel de Hong Kong, garantit la liberté de la presse. Mais l’institution libérale – l’un des nombreux droits et libertés dont la région administrative spéciale continue à bénéficier  après que le Royaume-Uni a rétrocédé sa souveraineté à la Chine en 1997 – est de plus en plus minée par les pressions politique et économique qu’exerce le régime communiste chinois. Ainsi, l’année 2014 a été considérée comme la plus «restrictive pour les journalistes».

Selon le South China Morning Post, lors de la récente présentation du Rapport annuel sur la liberté de la presse en Chine de la FIJ, Serenade Woo, la porte-parole de la FIJ pour la région Asie-Pacifique, a constaté que les autorités chinoises «ont interféré plus souvent et plus ouvertement»  avec Hong Kong, ce qu’elle a qualifié de «très inquiétant».

Selon la FIJ, citant trois comptes personnels de journalistes locaux, des journalistes et rédacteurs ont été invités à «prendre le thé» – un terme poli pour désigner des séances d’intimidation – avec les autorités chinoises; ils ont été régulièrement harcelés par téléphone ou forcés à couvrir des événements d’une façon particulière et ils ont reçu des courriels suspicieux contenant des informations sensibles sur les personnes clé du mouvement pro-démocratie.

L’un des journalistes, qui signe ses articles sous le nom de Lam Hei, a cité comme exemple de la manipulation de la presse, la couverture par les médias locaux des cas de Leung Chun-ying, chef de l’exécutif de Hong Kong soupçonné de corruption et de Jimmy Lai, fondateur de l’Apple Daily et sympathisant du mouvement pro-démocrate.

La presse avait survolé, voire ignoré, le scandale entourant Leung Chun-ying, qui avait reçu d’une société privée 50 millions de dollars hongkongais (5,7 millions d’euros) en guise de commission de consultation après être arrivé au pouvoir, ce qui est illégal. Inversement, les généreuses donations de Jimmy Lai aux législateurs et militants pro-démocratie ont été amplifiées. Lam Hei pense que les autorités hongkongaises avaient conseillé les journalistes sur la façon de couvrir ces deux affaires de corruption présumée.

Selon Lam Hei, les média de Hong Konghongkongais ont abandonné toute «indépendance éditoriale».

«La majorité des médias n’a pas essayé de résister et a même coopéré [avec Pékin et les autorités locales]... Les médias hongkongais ont déjà un genou à terre», a conclu Lam Hei dans un article republié par le site web d’informations locales Stand News.

En même  temps, le Pen Club a relevé diverses affaires notables liées à la liberté des médias – des journaux pratiquant l’autocensure; des journalistes, des éditeurs et jusqu’au grand parrain des médias Jimmy Lai, intimidés et agressés physiquement par des hommes de Pékin ou encore des banques retirant leurs annonces publicitaires de médias critiquant les autorités – et suggère à la communauté internationale «de faire pression sur les autorités chinoises pour qu’elles cessent d’interférer avec la liberté de la presse de Hong Kong».

Suzanne Nossel, directrice du Centre américain du PEN Club, a confié lors d’une interview avec le New York Times: «Lorsque l’on voit ce qui est en train de se tramer, c’est très inquiétant et on a le sentiment qu’une main arbitraire se trouve derrière tout cela.»

En 2014, Hong Kong a été classé au 61e rang du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, soit 27 rangs plus bas qu’il y a quatre ans.

Version originale: Hong Kong’s Free Press Shackled by China, Reports Say

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