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Web 2.0: le participatif se porte bien, merci

Écrit par David Vives, Epoch Times
12.02.2015
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  • Une partie du budget participatif de 2014 de la ville de Paris a été affectée au développement de l’art urbain. Ici une peinture monumentale de l’auteur du célèbre «HOPE» de la campagne de Barack Obama de 2008, sur le boulevard Auriol dans le 13e arrondissement. (Pierre Verdy/AFP/Getty Images)

Bien des rêves sont nés dans l’esprit des internautes lors de la démocratisation du web dans le milieu des années 90. Un peu comme le fourmillement de l’esprit décrit par Tocqueville, rapportant l’état d’esprit des premiers Américains devant un pays entier s’ouvrant à eux et à l’histoire qu’ils y écriraient. La montée en flèche des services «participatifs», destinés à lier les individus et partager les biens, pourrait être à ce jour l’expérience la plus probante des avantages du net.

Or, de nombreuses choses relèvent du participatif, mais toutes les expériences ne se valent pas. Si globalement, le secteur est en bonne santé, l’internaute se retrouve souvent en terrain inconnu, le propre néanmoins de l’aventure. Petit tour d’horizon de ce qui fonctionne actuellement.

Les élus et les villes face au numérique

Un des premiers espoirs tourne autour de la démocratie participative. Certains imaginaient pouvoir réconcilier élus et électeurs, ou améliorer la représentativité dans une période où la confiance se fait rare. On se souvient de «Désir d’avenir», le blog de Ségolène Royal misant sur l’émergence d’idées venant de la «base» des citoyens. D’autres initiatives analogues ont persisté dans ce sens, visant l’ouverture du débat. Mais dans les faits, il est difficile de mesurer l’impact du web et du «participatif», car les structures fixées dans le milieu politique prévalent sur l’expression des idées et des besoins.

De réelles avancées existent, mais sont à chercher dans les politiques en faveur du numérique, bénéficiant à la vie citoyenne. Ainsi, l’ouverture à l’Open Data et la stimulation du secteur participatif avec les lois Macron votées en novembre dernier, ont été saluées par les professionnels. Signe de vitalité, les applications utilisant ces données ouvertes fourmillent en ce début d’année. En guise d’exemple, la très récente «Path to Park», développée par Parkeon, qui promet aux usagers de trouver facilement une place pour se garer dans la capitale. Utilisant les données d’horodateurs et des bases de données sur les habitudes des riverains, le système affiche les zones disponibles en fonction de l’heure et du jour.

Partager les idées et les projets

D’autres mesures basées sur la «participativité» des citoyens entre eux sont à l’étude. François Hollande a ainsi annoncé la création d’une «grande école du numérique». «Elle sera chargée justement de diffuser ces formations [au numérique] partout sur le territoire, en plus de ce qui va être fait dans le cadre de l’enseignement», explique-t-il. Sans pour autant préciser le projet, on sait déjà que le participatif aura sa place et que les bonnes méthodes d’apprentissages, basées sur le numérique, pourront être partagées au sein du corps enseignant.

Dans un autre registre, la mairie de Paris a décidé d’investir 426 millions d’euros, soit 5% du budget d’investissement de la ville, dans des projets proposés par les Parisiens et Parisiennes. Un «budget participatif» alloué selon la faisabilité et le vote des citoyens via le site idee.paris.fr. Jusqu’au 15 mars, les Parisiens pourront proposer leurs projets, avant que ces derniers ne soient soumis à une étude de faisabilité.

Ce qui marche moins mais fait réfléchir

Enfin, il est bon de s’inspirer des échecs du participatif – oui, il y en a. Comme le journalisme participatif, dont l’objectif est de susciter le débat et d’alimenter l’information via les commentaires laissés en fin d’article et où le journaliste peut répondre au lecteur. Yann Guégan, journaliste à Rue89 et affichant 4.219 commentaires au compteur, pense que le débat sur l’information est tiré vers le haut, mais n’est pas suivi, ni suffisamment traité par les grands médias. D’après une enquête menée par Adam Fedler, directeur d’analyses numériques à The Atlantic, il apparaît que les lecteurs jugent de meilleure qualité les articles laissés sans commentaires. Des magazines américains tels que Popular Science et National Journal ont constaté une hausse de leur trafic en supprimant les commentaires de leurs pages.

Un exemple, peut-être, de la réalité troublante du net: la sur-information ne fait pas forcément mieux réfléchir, tout comme l’usage du participatif. D’après Jean-Louis Durpaire, inspecteur général de l’Éducation nationale «si l’individu n’a pas dans la tête les moyens de traiter l’information, il ne peut rien faire, il ne peut pas agir dans le monde». Les avantages matériels et le confort pratique apportés par la technologie ne doivent pas faire oublier que le participatif, c’est avant tout des gestes simples, basés sur la bonne volonté dans les relations de tous les jours. On n’a pas formellement besoin d’un ordinateur pour cela…

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.