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Tour Triangle

Un espoir de convaincre le Conseil de Paris au printemps

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
15.02.2015
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  • Le rejet de la tour Triangle signifie que le lien, sim- pliste, entre innovation et pro- grès, est rompu. (Groupe Herzorg)

Le 17 novembre 2014, le Conseil de Paris a rejeté le projet de la tour Triangle par 83 voix contre, 78 pour et 1 nul. Le scrutin a été contesté par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Pourquoi?

Certains élus ont montré ouvertement leur position, affichant leur bulletin de vote, alors que le scrutin était secret. «La loi n’a pas été respectée, dans la mesure où délibérément des conseillers de Paris ont montré leur bulletin préalablement au passage devant l’urne», a affirmé la maire de Paris, précisant que «la démocratie, c’est le respect de la loi». Ainsi, Anne Hidalgo a déclaré nul ce scrutin et demandé «qu’il soit déféré au contrôle de légalité et au tribunal administratif». «La jurisprudence précise de plus, qu’en cas d’écart de voix inférieur au nombre de personnes qui ont montré leur bulletin, tous les bulletins montrés sont déclarés comme nuls», a insisté la maire de Paris.

Le groupe Unibail-Rodamco travaille avec la Ville de Paris

Au cours du mois de janvier 2015, l’adjoint de la maire de Paris en charge de l’urbanisme, Jean-Louis Missika, avait indiqué que le projet amendé pourrait repasser devant le Conseil de Paris, au mois d’avril. «Nous travaillons à des modifications, notamment à la possibilité d’inclure un hôtel», a ajouté Christophe Cuvillier, le président du directoire de la Foncière, nommé aux «Pierres d’Or 2015». La municipalité travaille, avec le groupe Unibail-Rodamco, sur ce nouveau projet qui espère «convaincre les conseillers qui n’étaient pas d’accord» de la première version. «Nous avons bon espoir d’un vote positif, en avril, ou un peu plus tard. Nous ne sommes pas à un mois près, s’il faut prendre un ou deux mois de plus pour convaincre, nous le ferons», a déclaré Christophe Cuvillier.

«Choisir entre le progrès et le conservatisme»

Quelques jours avant le vote du Conseil de Paris sur la tour Triangle, un collectif d’architectes reconnus prenait la parole. La controverse sur l’édification de la tour relevait pour eux d’un combat entre l’ancien et le moderne, Paris devant «choisir entre le progrès et le conservatisme». Jean Nouvel n’accepte pas le rejet du projet de la tour Triangle par le Conseil de Paris. Le célèbre architecte, lauréat du prix Pritzker 2008, vole au secours de ce «magnifique bâtiment, un des objets sculpturaux les plus incroyables que j’ai vus depuis longtemps», a-t-il déclaré lors d’une émission sur France Inter.

Pour Antonio Duarte, économiste et urbaniste, président de l’association Grand Paris, «alors que Paris et le Grand Paris doivent se structurer et retrouver une image dynamique et une attractivité économique en Europe face à Londres, Barcelone, on envoie un signal négatif aux investisseurs et chefs d’entreprises du monde entier !»

L’analyse de Nicolas Bouzou, écrivain et économiste

«En inspectant les bâtiments d’un pays on devine son histoire, les soubresauts de son économie, la puissance de ses idées», a déclaré Nicolas Bouzou.  «Chaque ensemble architectural concentre des pans de notre société et exprime un moment de l’histoire», a-t-il précisé. Selon la revue de presse immobilière Meilleur taux, le rejet de la tour Triangle signifie que le lien, simpliste, entre innovation et progrès, est rompu. Les Français ont conscience que chaque innovation crée, mais détruit aussi. Pour autant, d’autres projets d’envergure voient le jour.

«Le rejet de la Tour tient à une quête d’équilibre: créer sans détruire. Apparemment bonne pour l’urbanisme, cette logique devient délétère une fois appliquée au reste de l’économie.» Tout nouveau produit chasse l’ancien, fait des perdants et a des effets pervers.

Le Grand Paris doit entrer dans le XXIe siècle

L’association du Grand Paris regrette l’absence de consensus fort pour l’adoption de la tour Triangle à Paris. Selon l’association, «elle a fait l’objet de calculs politiciens regrettables et contraires à l’intérêt général ! Le Conseil de Paris a rejeté son adoption, comme il avait voté la suppression de la Tour Eiffel en 1903, devenue aujourd’hui l’icône architecturale de l’innovation et la créativité de la ville des Lumières dans le monde entier». Et d’ajouter: «Il est temps que le Grand Paris entre dans le XXIe siècle et affirme sa créativité architecturale avec ses contemporains! Paris doit se réinventer après Haussmann, qui a été lui aussi, largement contesté à l’époque de Zola!» Alors que le projet de Herzog & de Meuron est particulièrement réussi sur le plan esthétique, implanté aux portes du Grand Paris, à la Porte de Versailles au sein du Parc des Expositions pour créer un trait d’union avec la banlieue. Par ailleurs, les emplois manquent, l’activité dans le BTP souffre, la conjoncture économique incite à lancer le projet de la tour Triangle.

Pierre Simon, président de Paris-Île de France Capitale Économique témoigne, dans un communiqué de presse: «Je rentre de Chine où, avec une délégation de dirigeants de grands groupes français, j’ai présenté le projet du Grand Paris à des investisseurs majeurs, fonds souverains et privés, qui ont montré un vif intérêt. J’ai aussi vu à Pékin l’ampleur de l’ambition d’une métropole. Je suis atterré que des calculs électoralistes de court terme et une vision égoïste, infondée des habitants du quartier aient ainsi pu l’emporter sur l’intérêt général que représente l’avenir économique de l’Ile-de-France et son emploi. C’est enfin se priver d’un geste architectural qui ferait la fierté des Franciliens».

 

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