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3 millions de Français concernés par l’épuisement au travail

Écrit par David Vives, Epoch Times
10.03.2015
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  • Le surmenage dans certaines professions peut amener à un burn-out. (David Ramos/Getty Images)

L’épuisement au travail, ou burn-out préoccupe toujours autant et sa reconnaissance progresse en France. S’il est difficile de tracer une ligne claire entre burn-out et stress passager, les témoignages et réponses à donner à ce phénomène se multiplient.

Un premier complément alimentaire a été lancé le 7 janvier dernier: l’anbosyn. Conçu par Victa-Lab, les comprimés ont rencontré un franc succès, dépassant les attentes du fabricant. Ce dernier avait flairé le bon filon en investissant 300.000 euros sur des essais cliniques pour un produit destiné en premier lieu aux golfeurs professionnels. Depuis, près de 20.000 boîtes se seraient écoulées,et le produit a déjà connu une rupture de stock. «On a aussi reçu plus d'un millier d'appels de clients potentiels, en grande détresse dans leur vie professionnelle», constate Ludovic Beaulieu, dirigeant de Victa-Lab, lui-même passé par un burn-out en 2009. D’après une étude effectuée par le cabinet Technologia, plus de trois millions d’actifs Français présentent un risque de burn-out.

Entre stress, fatigue passagère et épuisement professionnel, le burn-out est difficilement quantifiable, mais sa reconnaissance progresse au sein des autorités sanitaires. Fin 2014, 78 médecins du travail ont lancé un appel à la sensibilisation sur la question: combien de burn-out se terminent par un licenciement pour inaptitude ou par un passage à l'acte suicidaire? L’appel a été suivi par une pétition signée par 9.000 parlementaires.

Le burn-in, phase précédant le burn-out

«Je dormais, mais ne me reposait pas». Julie, employée de bureau, ne croyait pas au burn-out, ou alors c’était pour les autres. Jusqu’au jour où d’étranges symptômes se font sentir. Pendant deux ans, la jeune femme a enchaîné douze heures de travail par jour, auxquelles s’ajoutent le sport et le ménage. Jusqu’au point de rupture. «Mes yeux voient les mots mais je n'arrive pas à lire, je vois les chiffres mais je ne sais plus compter, j'entends des mots mais je n'écoute pas, impossible de me concentrer, d'avancer dans mon travail, insociable, mes amis n'existent plus, plus de vie privée. Je dors mais ça ne me repose pas», témoigne la jeune femme.

Chaque année, comme Julie, de nombreux Français font l’expérience d’un surmenage dans leur activité. Accumulation de stress, démotivation, manque de perspectives claires, culpabilité, etc. les symptômes sont souvent les mêmes. Un psychologue américain, Cary Cooper, a théorisé l’apparition de ces derniers dans une phase intermédiaire, le  burn-in. Précédant le burn-out, le burn-in décrit une phase durant laquelle un individu s’épuise sans l’admettre, prolonge son travail de bureau, raccourcit ses vacances, jusqu’à devenir incapable de recharger ses propres batteries.

Apprendre à «travailler différemment»?

Pour Julie, la panne est arrivée en même temps que les vacances de Noël. «Évidemment, dès le premier jour, je suis tombée malade, le corps s'est exprimé». D’après les spécialistes, la détection du burn-out est en elle-même un instant décisif, qui détermine la capacité de l’individu à faire face à son propre épuisement. Pour Sandra Wagner, assistante de direction, cela a été une grande compréhension: «Cet accident de la vie a été paradoxalement salutaire en dépit de ses caractéristiques particulièrement douloureuses. Il m'a littéralement transformée. Il a permis des changements radicaux, mais qui cette fois vont dans le bon sens, et surtout me correspondent complètement».

Marlène Schiappa, adjointe au maire du Mans et conférencière sur la prévention de l’épuisement donne dans son récent ouvrage J'arrête de m'épuiser des indications pour comprendre et surmonter ces périodes souvent difficiles à aborder. Elle cite notamment l’art de la sérendipité, ou comment «trouver ce qu’on ne cherchait pas». «Quand on s'épuise, il importe d'apprendre à lâcher prise, à ne plus culpabiliser. […] Arrêter de s'épuiser ne signifie nullement arrêter de travailler, mais apprendre à travailler différemment», résume t-elle.

 

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