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La campagne anticorruption cible les sociétés d’État chinoises

Écrit par Frank Fang, Epoch Times
10.03.2015
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  • Le président chinois, Xi Jinping, en compagnie du secrétaire de la Commission centrale de l'inspection de la discipline, Wang Qishan, le 30 septembre 2014 à Pékin. (Feng Li/Getty Images)

Le chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, pesait ses mots lorsqu'il a dénoncé la lourde bureaucratie, le népotisme et les pratiques d'affaires douteuses des sociétés d'État et de leurs gestionnaires lors d'une réunion de la Commission centrale d'inspection de la discipline (CCID) du Parti le 13 janvier dernier.

Environ un mois après son allocution, la CCID a publié des rapports d'enquête sur sept sociétés d'État, dont le géant des télécommunications China Unicom, la compagnie de transport China Shipping et la pétrolière Sinopec. Le patron de la CCID, Wang Qishan, a également annoncé le 11 février que l’organisme allait mener des enquêtes dans 26 autres sociétés d'État.

Ces sociétés, qu'elles appartiennent aux gouvernements locaux ou à un organe d'État, sont toutes considérées comme des organismes d'État. Elles constituent habituellement une sous-catégorie d'entreprises d'État qui sont dirigées par la Commission de supervision et d'administration des actifs d'État.

Les 26 compagnies ciblées oeuvrent dans différents secteurs clés tels que le pétrole, le nucléaire, l'électricité, les télécommunications, le transport, l'acier, les mines, la construction et la finance.

Pour faire écho aux propos de Xi Jinping en janvier, l'édition outre-mer du Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste chinois (PCC), a publié le 12 février un article intitulé «Les sociétés d'État vont maintenant trembler de peur».

Cette enquête va probablement provoquer la chute de nouveaux «tigres» (terme utilisé pour désigner les hauts-responsables du PCC), puisque les équipes d'enquête de la CCID ne reviennent jamais «bredouilles», annonce le Quotidien du peuple.

Un avertissement de Xi

«Le Parti va intensifier l'orientation et la supervision des cadres qui travaillent dans les entreprises d'État et il va aussi augmenter les inspections et les vérifications de ces entreprises d'État», avait déclaré Xi Jinping le 13 janvier, tout en commentant le caractère sévère et compliqué de la campagne anticorruption.

Pour étayer les propos du dirigeant chinois, Gao Po, sous-secrétaire du Centre des études anticorruption de l'Académie chinoise des sciences sociales, a publié le 13 janvier dans l'agence officielle Xinhua que les gestionnaires des entreprises d'État allaient devoir montrer un sens plus élevé des responsabilités, tout en établissant un système de reddition de comptes durable.

Afin d'appuyer Xi Xinping avec des statistiques, Xinhua a également publié un commentaire le 7 février intitulé «Les termites d'État ne doivent plus piller nos ressources nationales».

En 2014, les sociétés d'État ont généré une augmentation des profits de 3,4% comparé à l'année précédente, mais du même coup, elles ont accumulé une dette totalisant 13,18 mille milliards de dollars, selon Xinhua.

Pas de pause pendant le Nouvel An lunaire

China Unicom, la troisième plus grande compagnie de télécommunications au monde, cédait déjà sous la pression de la campagne anticorruption en décembre 2014 avec le renvoi de deux de ses hauts-gestionnaires. En février, la CCID a rapporté que les pots-de-vin, les faveurs sexuelles et la corruption étaient répandus au sein de l'entreprise.

Le régime chinois a maintenu la pression sur China Unicom. Deux jours avant le Nouvel An chinois, Xinhua a annoncé que le géant des télécommunications allait publier, fin mars, un rapport présentant des solutions aux problèmes identifiés par la CCID.

«Les médias officiels ont choisi la période d'une fête traditionnelle chinoise pour s'attaquer à une compagnie contrôlée par Jiang Zemin et sa famille», souligne le spécialiste de la Chine, Shi Shi, établi aux États-Unis. Beaucoup estiment que la campagne anticorruption est en fait une purge politique, puisqu'elle cible en général le réseau de l'ex-dirigeant Jiang Zemin.

«L'objectif est d’affaiblir l'arrogance de Jiang tout en augmentant la pression sur sa famille et lui-même», ajoute Shi Shi.

Le fils aîné de Jiang Zemin, Jiang Mianheng, a beaucoup d’influence dans l'industrie chinoise des télécommunications. «En 2015, des enquêtes seront diligentées par la CCID dans 26 sociétés dont China Telecom et China Mobile», indique Shi Shi. «On s'attend à ce que les associés en lien avec Jiang Mianheng soient purgés. Il pourrait, lui aussi, être pris pour cible.»

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.