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Autonomie en milieu carcéral: des modèles à étudier

Écrit par Sarita Modmésaïb, Epoch Times
11.03.2015
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  • Mont-de-Marsan, prison de Pemegnan: un détenu bénéficie du programme «module respect». (Medhi Fedouach/AFP/Getty Images)

Depuis le 26 janvier, le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan mène une expérimentation unique en France: la mise en place de «modules respect» au sein de l’établissement afin d’accorder davantage de liberté et d’autonomie aux détenus sélectionnés.

Encourager l’autonomie et la responsabilité

Inspiré d’un modèle espagnol testé dans une prison de Leon en 2001 et ensuite étendu à l’ensemble des centres de détention espagnols, ce dispositif s’inscrit dans une démarche de lutte et de prévention contre les violences en milieu carcéral. Sophie Bleuet, directrice interrégionale des services pénitentiaires et André Varignon, directeur du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan sont à l’origine de cette mise en place.

Les détenus sélectionnés sont tributaires d’un cahier des charges précis comportant des règles d’hygiène et de vie en collectivité et excluant toute violence ou insulte, sous peine d’exclusion immédiate du dispositif. Ces détenus doivent aussi s’acquitter de 25 heures d’activités, lesquelles ont nécessité d’ailleurs, un surcroît de travail de la part du SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) pour étoffer l’offre d’activités en détention. Bibliothèque, salle informatique et salle de sport demeurent ouvertes en dehors des activités.

Parallèlement, les cellules sont ouvertes, leur permettant d’évoluer librement jusqu’à la cour de promenade sur des tranches horaires élargies: de 7h30 à 12h15 et de 13h15 à 19h. L’autonomie et la responsabilité sont demandées en retour pour ces 200 détenus qui vivent un régime d’incarcération plus souple et donc propice à un climat apaisé dans cet établissement de 550 places.

Chaque semaine, une équipe pluridisciplinaire composée de surveillants, de psychologues et de conseillers pénitentiaires de probation et d’insertion, évaluent et sélectionnent les dossiers des détenus afin d’assurer le suivi du dispositif.

Après un mois d’expérimentation, chacun semble y trouver son compte, des détenus «apaisés», des surveillants moins tendus et une directrice affirmant que les résultats sont «bons».

Des téléphones qui font désordre

En revanche, le climat ne semble pas être au beau fixe partout, notamment depuis le projet de décret visant à autoriser l’utilisation des téléphones portables dans les prisons.

Destiné aux personnes placées dans les centres de semi-liberté ou de peines aménagées, ainsi que dans les quartiers de semi-liberté et de peines aménagées des maisons d'arrêt, ce projet a immédiatement suscité un tollé au sein du personnel de surveillance et a donc été retiré à la demande de la Chancellerie.

Selon Jean-François Forget, secrétaire général de l'Ufap, «ce serait une catastrophe, car la majorité des places de semi-liberté et de peines aménagées sont dans les quartiers de maison d'arrêt. Autoriser les téléphones mobiles, ce sera le feu», a-t-il déclaré. Même son de cloche au syndicat national des directeurs pénitentiaires, Jean-Michel Dejenne, son secrétaire général demande: «Quel intérêt de laisser des téléphones portables la nuit à des détenus qui sont dehors toute la journée et chez eux le week-end?»

Des modèles de semi-liberté à étudier pour garder la sanction présente auprès des détenus mais faciliter aussi la vie carcérale et la réinsertion professionnelle.

Plus de 204 717 860 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.