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Une réforme de la santé controversée

Écrit par David Vives, Epoch Times
16.03.2015
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  • Les médecins étaient dimanche dans les rues pour protester contre le Plan de santé du gouvernement et le tiers-payant. (Dominique Faget/AFP/Getty Images)

Ce dimanche a eu lieu une manifestation de grande ampleur réunissant plus de 40.000 médecins libéraux selon les organisateurs. En cause, la Loi santé de la ministre Marisol Touraine, qui sera examinée ce mardi 17 mars par la Commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale. Le temps presse en effet, pour cette réforme du système médical français, qui voit chaque jour grossir les rangs de ses opposants. Perçue comme une «étatisation de la médecine», cette réforme tend néanmoins à assurer la pérennité du système médical montrant de plus en plus ses limites économiques. 

Une grève prévue depuis longtemps

La présentation du projet de loi en octobre 2014 s’était déjà soldée par une semaine de grève des médecins généralistes et spécialistes fin décembre. Alors que la CSMF, la Confédération des syndicats médicaux français, avait annoncé plus de 80% des cabinets de médecine fermés, le président de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon, tablait sur la reconduction de la grève en 2015, si le projet de loi n’était tout simplement pas retiré.

Estimant en dernier recours, que la «rue était la seule voie pour obtenir des avancées», 40 000  médecins ont répondu à l’appel de l’Union Nationale des Omnipraticiens Français (UNOF) et de la CSMF pour manifester dimanche contre le tiers-payant.

Le tiers-payant fédère les opposants

Depuis l’annonce en septembre 2013 de la «stratégie nationale de santé» qui avait pour vocation de réduire les inégalités des citoyens face aux soins, la généralisation du tiers-payant n’a pas cessé d’accumuler des adversaires. En 2013, Michel Chassang, ancien président de la CSMF avait dénoncé déjà une étatisation du système médical qui empièterait sur l’intégrité des médecins et déresponsabiliserait les patients. «Si vous supprimez les caisses dans les supermarchés, la consommation explose», avait-il fait comme analogie, en attirant l’attention sur le déficit de l’Assurance maladie qui se creuserait davantage.

Un sondage de l’Ifop datant de février 2015 révèle que plus de 90% des médecins interrogés souhaitent un retrait ou une réécriture du projet. 54% sont opposés à la refondation du service public hospitalier et 76% ne sont pas d’accord avec la réorganisation territoriale de la santé; mais c’est la généralisation du tiers-payant qui fédère jusqu’à 87% des opposants. 

Pourtant la ministre déclarait mardi dernier dans une interview au Monde que «le tiers payant s’imposera» et que «faciliter la santé au quotidien» est un des piliers de la modernisation du système médical. En pratique, les médecins redoutent un casse-tête dû aux procédures administratives à rallonge, en plus des heures de consultation.

Vers une meilleure médicamentation

Selon le rapport de Philippe Warin et Catherine Chauveaud de l’Observatoire des non-recours aux droits et services («Le baromètre du renoncement aux soins dans le Gard», Odenore, septembre 2014), il y aurait jusqu’à 20% de renoncement des patients aux soins médicaux à cause de la nécessité d’un financement préalable. Un taux qui atteint 58% pour les soins dentaires, qui seront désormais inclus dans les actes remboursables par la couverture de l’Assurance maladie dont le fonctionnement pourrait être renfloué par le tiers-payant.

L’autre pilier majeur allant dans ce sens, avancé par Marisol Touraine, est la prévention avant la guérison; dont les mesures sont la désignation systématique d’un médecin traitant pour les enfants, la promotion de la santé en milieu scolaire et un meilleur accès aux dépistages de maladies contagieuses. Plusieurs actions sont prévues notamment pour la promotion d’une nutrition plus saine et exempte d’excès en tous genres. Néanmoins, cette réforme s’engagera sur les sentiers battus du système médical moderne laissant de côté les réflexions alternatives. 

 

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